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Quand la précarité touche le quotiden en Algérie

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  • Quand la précarité touche le quotiden en Algérie

    A l’heure où une embellie financière participant à la croissance du PIB d’une manière concrète à la hausse du pouvoir d’achat en Algérie, une frange de la société de plus en plus importante n’est que très légèrement concernée par cette embellie. Mais la situation est encore plus alarmante pour tous ces citoyens et citoyens n’ayant pas de travail, donc pas de rentes. A côté de cela, d’autres franges de la société sont accablées par la misère et les handicaps.

    Pour la première catégorie, à savoir les chômeurs, on distingue bien évidemment les jeunes et les pères de famille.Ces derniers sont les plus exposés car ayant des familles à charge.

    Chez ces chefs de familles, le besoin de trouver un travail ou de retrouver un boulot perdu se fait de plus en plus sentir. A Bouira, beaucoup d’entre eux sont inscrits sur les listes des bénéficiaires des dispositifs du filet social et l’AIG.

    Au niveau de certaines communes de Bouira, ou le nombre de ces postes est assez limité, et en déça de la demande, les services sociaux chargés de la gestion de ce dossier sont souvent confrontés à des problèmes lorsque arrive l’échéance du renouvellement de ces listes. Des listes tournantes qui exigent à chaque fois l’éjection des noms. Et comme ces noms sont dans la majorité des cas ceux de pères de familles, le problème se pose automatiquement devant les agents municipaux.

    Quand des pères de familles se bousculent devant les mairies dans l’espoir de bénéficier d’une indemnité qui n’atteigne souvent pas les 4 000 DA, cela donne une idée sur la détresse vécue par ces personnes au chômage. Ces personnes dont les rangs ne cessent de grossir se trouvent inscrits sur les listes des démunis susceptibles de bénéficier des différentes actions entreprises par la D.A.S à l’approche du mois de ramadhan et de la rentrée scolaire. Cependant, la situation de ces gens s’est tout de même améliorée à la faveur du lancement des projets BTP et des chantiers autoroutiers à travers la wilaya de Bouira et nombreux sont ceux et celles qui ont trouvé un boulot.

    Dans le cas des jeunes, notamment ceux ayant suivi un cursus universitaire, les choses semblent aller mieux, et ce depuis le lancement, il y a quelques mois, des nouveaux dispositifs d’emploi (CIP) gérés par la DAS, la DEJ et les agences de l’emploi ANEM. Mais c’est dans la rue que la précarité et le dénuement sont de plus en plus en vue.

    Dans la wilaya de Bouira, il suffit de faire un tour dans les villes et les villages pour avoir une idée claire sur l’ampleur de la pauvreté. Des mendiants, des sans abri, et des S.D.F font désormais partie du paysage. A Bouira-ville, il n’est pas rare de croiser des familles entières, femmes et gosses demander la charité.

    Du côté de la ville de Aïn Bessem, l’enquête réalisée par notre quotidien il y a de cela une année, a levé le voile sur une situation des plus précaires. Une dizaine de sans abris vivent à longueur d’année dans la rue. Les malades mentaux, une autre catégorie de personnes en détresse, sont de plus en plus nombreux dans les villes de Bouira. Il faut dire que malgré l’existence d’institution étatiques telle la DAS et d’organismes tels que le croissant-rouge algérien (C-RA), chargés de l’action humanitaire, la pauvreté n’est pas prête de reculer. Là, l’absence du mouvement associatif fait grandement défaut. En fait, ce sont ces associations qui devraient en principe activer dans l’humanitaire afin de venir en aide à toutes ces catégories de personnes vivant dans la précarité.

    En évoquant les associations spécialisées dans l’humanitaire, le cas des restos du cœur crées par le célèbre humoriste Coluche en France est édifiant. L’aventure commencée il y a près de trente ans par cet humoriste continue et se perpétue jusqu’à nos jours. En Algérie, sans l’apport et l’implication du mouvement associatif, l’action de l’Etat à travers les services sociaux et le C-RA demeure insuffisante.

  • #2
    De larges pans de la société dans la détresse

    Je suis une femme âgée. J’ai à ma charge six enfants dont trois sont malades. Mon mari est chômeur. Je demande de l’aide pour subvenir aux besoins de sa famille” est-il écrit dans une lettre adressée à notre rédaction.

    Encore une lettre ou plutôt un appel de détresse d’un jeune, l’aîné de la famille, qui ne sait plus où donner de la tête pour atténuer les souffrances de ses parents, mais également de ses frères et sœurs.

    Il lance à l’adresse des âmes charitables cet appel : “Je suis l’aîné de la famille. A ma charge quatorze frères et sœurs dont quatre sont diabétiques et l’une de mes sœurs handicapée-moteur.

    Mon père perçoit 4 000 DA/mois et est présentement cloué au sol. Je demande de l’aide pour la prise en charge médicale de mes quatre frères diabétiques et ma sœur handicapée.”

    La situation socio-économique des milliers de familles est préoccupante. Il suffit de sillonner les grandes rues de la ville de Béjaïa pour s’en apercevoir.

    Il en va de même dans les autres centres urbains aux quatre coins de la wilaya. La vérité est là, la voilà : des mendiants, des SDF et autres, qu’importe les appellations, les chiffres, la catégorisation, demandent de l’aide, interpellent les consciences, crient leur misère dans les rues, étirent leurs mains et lancent à la face de tout passant : “Sadaka fi sabil Allah” en les assaillant même pour obtenir quelques pièces de monnaie. C’est l’attristant quotidien des milliers de familles dans un pays qui dort sur une centaine de milliards de dollars.

    Quémander, émettre un S.O.S sont des signaux de détresse, mais aussi des indicateurs révélateurs d’une précarité sociale, d’un appauvrissement global, d’une misère sociale rampante et d’un pouvoir d’achat en constante érosion.

    Dans dix-sept communes, l’année dernière, il a été recensé, le chiffre est approximatif, soixante-quatre (64) personnes S.D.F (Sans domicile fixe) dont quarante-trois (43) sont des malades mentaux (39 hommes et 04 femmes).

    Seulement treize (13) personnes ont bénéficié d’une prise en charge au niveau du foyer pour personnes âgées. Même le nombre de personnes sollicitant une aide durant les mois de ramadhan va de plus en plus crescendo ! Beaucoup de pères de familles peinent également à assurer un trousseau scolaire pour leurs enfants ! la liste des nécessiteux à Béjaïa est longue...

    Les actions du Croissant-Rouge algérien et du mouvement associatif demeurent hélas limitées dans le temps et l’espace. Des mesures palliatives pour une pris en charge effective des franges entières de la société qui peinent à faire sortir la tête de l’eau tardent malheureusement à voir le jour.

    Par la Dépêche de Kabylie

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