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Parle à mon fils, parle à ta mère de Leila Sebbar

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  • Parle à mon fils, parle à ta mère de Leila Sebbar

    Dix ans après sa publication, voici que la maison d'édition Thierry Magnier réedite le livre de Leila Sebbar "Parle à mon fils, parle à ta mère."
    Leïla Sebbar est née comme elle l'a si joliment dit "d’un enlèvement d’amour”, durant la Seconde guerre mondiale dans une algérie coloniale d'un père algérien “républicain musulman laïque”, et d'une mère française.
    A 18 ans elle quitte l'Algérie pour la France et aux travers de ses livres ( parfois autobiographiques) recoud sans cesse la déchirure .

    Elle a écrit entre autres, Une enfance outremer, La Seine était rouge, Je ne parle pas la langue de mon père .

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    Dix années après sa première publication, le roman de Leila Sebbar, Parle à mon fils, parle à ta mère a été dernièrement réédité par la maison d’édition Thierry Magnier.

    Dans cette œuvre, la romancière convie le lecteur au sein d’une cuisine de HLM dans une banlieue française, embaumée du parfum des tomates et des oignons frits à l’huile d’olive. Ces odeurs sont de celles qui titillent les souvenirs olfactifs du fils revenant à la maison de son enfance après une longue absence. Sa mère l’accueille, dès qu’il franchit le seuil, avec un flot de paroles qui emportent le lecteur dans une cascade de souvenirs, de réflexion dans cette conversation entre un fils et sa mère. Plus qu’un véritable dialogue, à travers la plume de Leila Sebbar, la mère est en plein monologue dont la ponctuation est exprimée par les rares interventions du fils à travers des questions, des hochements de tête ou des expressions de surprise.

    Ainsi l’écrivain convie les lecteurs à l’intérieur d’une maison d’émigrée, d'où jaillissent avec subtilité toutes les contradictions et les paradoxes qui marquent les relations entre deux générations séparées par le fossé de la distance et celui des repères identitaires. L‘image de la mère devient emblématique car c’est elle qui porte en elle la mémoire, une mémoire qui se décline à tous les temps. C’est la mémoire des mots et la richesse de l’oralité, transmettant la langue, celle des ancêtres. C’est elle aussi qui transmet les contes de grand-mère, les histoires des mille et une nuits imprégnées du parfum des roses et des fleurs d’oranger. C’est la mère aussi qui transmet les préceptes de la tradition et ceux de la religion qui ont tendance à se perdre au milieu des artères de la cité de béton. Il y a aussi une grande place faite à la mémoire culinaire. Une mémoire où la nourriture spirituelle se conjugue aux saveurs du thé à la menthe et aux gâteaux au miel confectionnés avec le talent de l’amour des choses simples.

    En filigrane, l’auteur expose également les malheurs et les souffrance d’une famille éclatée, avec un père à l’asile, une sœur qui a fugué et un frère qui n’aurait pas reconnu le petit dernier s’il l’avait rencontré dans la rue. Tel un puzzle, ces informations sont distillées tout au long du livre qui suit le rythme haletant d’une narration fluide et digeste comme les paroles mielleuses qui coulaient de la bouche de la mère et dont on n’est jamais rassasié.

    Source: La Tribune

    Pour lire quelques extraits du livre: parle à mon fils, parle à ta mère
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