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La neurochirurgie manque de moyens au CHU de Constantine

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  • La neurochirurgie manque de moyens au CHU de Constantine

    La neurochirurgie s’avère tel un coup d’épée dans l’eau si elle n’est pas accompagnée par un diagnostic fiable qui décide de la nature de la prise en charge du patient. Cela dit, le scanner est l’outil éclaireur quant à la détection fiable de l’anomalie. C’est par-dessus tout les avis des spécialistes qui sont souvent confrontés à une défaillance dans ce type de radiologie. Alors que les autres CHU sont dotés d’imagerie par résonance magnétique (IRM) ce qui pourrait confirmer encore mieux un éventuel diagnostic, l’hôpital de Constantine gère, jusqu’à preuve du contraire, «maladroitement» son scanner.

    Tandis que la direction tempère sur le sujet, en annonçant la mise en place d’un nouvel appareil, les chirurgiens de cette spécialité tirent la sonnette d’alarme : la vie humaine n’attend pas, notamment de nuit où la parade est difficile à trouver avec la fermeture des cliniques privées

    Au moins 40 malades par jour transitent au niveau des urgences médicales du CHU de Benbadis dont 10 souffrent de traumatismes crâniens. Ils arrivent de plusieurs régions (Skikda, Collo, Tébessa, Touggourt,…) et sont souvent transférés dans des conditions déplorables qui ne font qu’aggraver leur cas. Une situation à laquelle il faudra ajouter le problème crucial que vit le service de la neurochirurgie depuis plus d’un mois, en raison de l’indisponibilité du scanner tombé en panne.

    A cet effet, nous dira le professeur Arrouf, chef de service de la neuro depuis 1984, «cette radiologie est primordiale en neurologie. Sinon le malade décède. On ne peut sauver des vies si le scanner demeure à l’arrêt». La mésaventure est encore profonde et complexe lorsque l’hôpital reçoit des traumatismes crâniens au milieu de la nuit.

    «Seul le scanner peut orienter sur la prise en charge immédiate», confient des résidents affiliés au pavillon des urgences de l’hôpital (PU) qui proposent une rotation dans les différentes cliniques privés dotées de cette appareillage en vue d’assurer une garde «obligatoire» une fois par semaine. «La direction de la santé et de la population devrait songer à adresser des correspondances pour sensibiliser les gérants de ces espaces médicaux», ont-ils soutenu.

    Il faut savoir qu’actuellement les malades déboursent prés de 6 000 DA pour se permettre des clichés fiables, voire de l’espoir. Cependant, l’opération est double. Cela dit, nous dira le professeur, «une radio de confirmation s’impose souvent après ce genre d’opération». Alors que l’on sillonnait le long couloir de ce service, un patient vient confirmer les déboires «du scanner».

    En effet, cet opéré résident à Tamallous (Collo) et admis au CHU, a été astreint de refaire sa radio pour la seconde fois à l’extérieur de l’hôpital. C’est son frère chômeur qui l’accompagnait en lui payant les frais. «J’aime mon frère, c’est mon devoir de lui venir en aide», lancera-t–il. C’est pour dire les conditions que la majorité des malades endurent devant l’irrégularité du scanner installé au CHU. Pour mieux cerner le sujet, nous avons pris attache avec le directeur de l’hôpital, M. Zermene en l’occurrence, qui s’irrite dans un premier temps comme si que la vie humaine ne dépendait pas de temps.

    «C’est normal qu’un scanner tombe en panne», avant de tempérer : «La pièce est au niveau des douanes. En plus, il faut savoir que le CHU a réceptionné au mois de mars dernier un second scanner d’une valeur de 7 milliards de centimes. Il devra servir incessamment.» Du moins, ce futur proche de sa mise en service n’est pas arrêté par une date précise et les sujets en détresse continuent de faire le bonheur des cliniques privées. En tout état de cause, «le CHU dégagera donc deux scanners, l’un pour les services et l’autre pour les urgences pour mettre fin à ce manque», essaye de rassurer notre interlocuteur.

    Par ailleurs, le professeur Arrouf nous fera part de l’absence d’une seconde salle d’opération pour une simple affaire d’équipement. «La direction a été saisie à moult reprises sur la question», a-t-il confirmé, et d’ajouter : «Je ne veux rien pour moi, je veux des moyens pour les malades.» Mieux encore, déplorera le spécialiste, «la neurochirurgie ne dispose pas d’anesthésiste affilié directement au service. Il faudrait faire des acrobaties pour en trouver un. Cette altération influe sur la programmation des opérations». Sur un autre plan, il interpellera les responsables pour «mettre les moyens, l’équipement en plus d’un personnel médical adéquat, dont les réanimateurs anesthésistes». Le service de «neurochirurgie renferme une capacité d’accueil de 30 lits dont 5 mis à la disposition de la réanimation. Cependant, il existe un lit non exploité en raison d’un problème d’infiltrations d’eau. Cela dit, la restauration de ce service s’impose outre la réorganisation notamment des services d’urgences, estime le professeur.

    En parallèle, notons que la neurochirurgie traite de différentes pathologies dont les tumeurs, et ce, en plus des autres cas issus des accidents de la circulation. C’est ainsi qu’une équipe médicale travaille en permanence. En extra, des visites médicales sont assurées par un spécialiste et un assistant dans la policlinique de la cité Emir Abdelkader. Les consultations s’effectuent du samedi au mercredi. Les cas de malades sont staffés au quotidien par Arrouf en compagnie de ses résidents et assistants avec deux séances par jour. «Le cerveau est un organe noble. Sa prise en charge en cas de traumatisme n’attend pas, il faut agir vite, très vite», conclut le chef de service.

    Par la Tribune
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