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Assassinat de Hariri : troublantes accusations contre le Hezbollah

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  • Assassinat de Hariri : troublantes accusations contre le Hezbollah

    A une semaine des législatives libanaises, l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, en févier 2005, s'invite dans la campagne. Selon le site Internet de l'hebdomadaire allemande Der Spiegel la commission d'enquête chargée de faire la lumière sur l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais s'orienterait désormais vers une piste menant au Hezbollah.

    Des téléphones portables qui accusent le Hezbollah.

    Les documents consultés par le Spiegel, basés essentiellement sur des surveillances électroniques, ont permis aux enquêteurs d'identifier huit téléphones mobiles, tous achetés le même jour à Tripoli, dans le nord du Liban. Ces appareils ont été activés six semaines avant l'attentat, et n'ont plus jamais été utilisés après, ce qui laisse à penser que leurs propriétaires étaient les membres du commando ayant commis l'attentat à la camionnette piégée à Beyrouth, dans lequel ont péri également 22 autres personnes. Ces portables ont très souvent été localisés à proximité et en contact téléphonique avec 20 autres téléphones, appartenant, selon les enquêteurs libanais, au "bras opérationnel" du Hezbollah.

    Les enquêteurs ont pu identifier le détenteur de l'un des huit premiers téléphones, grâce à un appel qu'il a passé à sa petite amie. Il s'agit de Abd al-Majid Ghamlush, membre du Hezbollah qui a séjourné dans un camp d'entraînement en Iran. Ghamlush a été identifié comme l'acheteur des téléphones, et les enquêteurs ne savent pas où il se trouve, ni même s'il est en vie, ajoute l'hebdomadaire.

    L'imprudence de Ghamlush a mené les enquêteurs vers celui qui est pour eux le cerveau de l'attentat, Hajj Salim, qui vit dans un quartier chiite au sud de Beyrouth, d'où il commande une "unité des opérations spéciales" qui rend des comptes directement à Hassan Nasrallah.

    Des révélations à une semaine des élections.

    Pour le parti chiite, pas de doute, ces informations sont des "affabulations qui ont pour objectif d'influencer la campagne électorale et faire oublier les informations sur le démantèlement des réseaux d'espionnage travaillant pour le compte d'Israël". Elles touchent "la crédibilité du tribunal spécial pour le Liban (TSL) et nous appelons ce tribunal à agir avec fermeté pour démasquer les auteurs de ces mensonges", ajoute le parti chiite.

    Le fils de Rafic Hariri, Saad, figure du bloc du 14-Marsn s'est refusé à tout commentaire. Mais son allié druze Walid Joumblatt a averti que de telles "fuites de presse peuvent nuire à la mission" du TSL et provoquer "la discorde et la sédition".

    Dimanche 7 juin, pour les législatives, deux blocs vont s'opposer : le 14-Mars, du premier ministre Fouad Siniora, est l'héritier du mouvement antisyrien initié après l'assassinat de Hariri. Il affrontera le bloc du 8-Mars, composé notamment du Hezbollah et d'une partie des chrétiens maronites, menés par l'ancien général Michel Aoun. D'après le Spiegel, le procureur chargé de l'enquête Daniel Bellemare, et les autres juges du TSL essaieraient d'ailleurs de "retenir" l'information, qui leur aurait été transmise il y a un mois environ. "Nous ne savons pas d'où ils sortent cette histoire", a assuré une porte-parole du tribunal.

    La difficile tâche du Tribunal spécial pour le Liban.

    Quelle que soit la portée de ces révélations, l'enquête du TSL sembler à la peine. Fin avril, quatre généraux libanais, détenus depuis 2005 à Beyrouth dans l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, avaient été remis en liberté, à la demande de M. Bellemare, en raison de l'absence d'"éléments de preuve suffisants".

    Il s'agit de l'ex-chef de la garde présidentielle Moustafa Hamdane, de l'ancien chef des renseignements de l'armée Raymond Azar, de l'ex-directeur général de la Sûreté générale Jamil Sayyed, et de l'ex-chef des Forces de sécurité intérieure Ali Hajj, 52 ans. C'est notamment sur leur présumée implication que se fondaient les accusations sur le rôle de la Syrie.

    Le Monde
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