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Des pages oubliées de notre Histoire

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  • Des pages oubliées de notre Histoire

    Voilà, j'aimerai vous faire découvrir une petite partie de l'Histoire de notre pays -et du Maghreb en general- car j'éstime qu'il n'est pas normal que des siècles entiers soient absents de notre mémoire alors qu'ils ont vus quelques étapes cruciales dans la constitution de notre présent, de notre culture et même de notre mentalité.

    Je tiens juste à m'éxcuser pour la longuer du texte qui va suivre. En fait c'est la synthèse et la compilation d'un paquet de livres et de docs sur le sujet que j'ai abrégé et simplifié du mieux que j'ai pu pour ne pas trop vous souler, mais le fait est que ca couvre pas moins de trois longs siècle, une période totalement inconnue de plus, et qui ne pouvait être racontée en deux lignes. Patience mes amis alors et mille excuses ...

    Juste pour introduire, il s'agit là de ce qu'on appelle le Schisme Donatiste qui fit qu'en Afrique du N., entre l'an 300 et 750 apr. J.-C., la majorité de la population était chrétienne, mais pas si "catholique" qu'on le crois car il y'avait une sorte d'Eglise locale trés populaire, exclusivement maghrébine ; voici son histoire.
    Dernière modification par Harrachi78, 27 juin 2007, 20h02.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

  • #2
    I. La Grande Persécution

    En Novembre 284 apr. J.-C., et après une longue crise politique qui ébranla l’Empire Romain jusque dans ses fondations, le général Dioclétien est proclamé empereur par ses troupes. Rome était alors menacée de toutes part sur ces frontières et les coups d’Etat qui ne se comptaient plus risquaient de la ruiner. Dans sa volonté de restauration de la puissance romaine malmenee, le nouveau souverain entame un vaste programme de réformes politiques, économiques et sociales et s’appliqua surtout à unifier cette multitude de peuples que Rome à soumis au cours des siècles. Pour ce faire, le regime remet à l’ordre du jour les traditions ancestrales et instaure un climat de patriotisme exalté, montrant une grande hostilité à tout ce qui est étranger à la romanite et à sa tradition politique et religieuse.

    A cette date, la religion chrétienne existait depuis près de 3 siècles et s’était propagée à travers l’Empire. Les Chrétiens étaient devenus nombreux, voire majoritaires dans certaines provinces comme l’Asie-Mineur et l’Afrique, tandis que dans le reste de l'Empire ils formaient souvent de d'importantes minorités riches et influentes comme en Egypte, en Syrie et en Italie meme. Leur religion étant foncierement hostile a l’idolâtrie et aux aux guerres ou a la violence (du moins en principe), ces Chrétiens se montraient à la fois anti-païens et anti-militaristes.

    Or, il se trouve que ce sont ces deux points précisément qui formerent le cœur du programme de reformes "nationalistes" initiees par Dioclétien ; il devint donc inévitable que le Christianisme, religion étrangère et hostile aux idéaux romains du moment, devienne suspecte aux yeux de l'Etat, et de la un ennemi à abattre par le nouveau régime. La réaction prendra forme assez tot : de Février 303 à Février 304 apr. J.-C., l'emepereur lança successivement 4 édits de lois marquant ce qu’on appelle la « Grande Persécution ». Naturellement, les régions qui auront le plus a en souffrir seront celles où le Christianisme était le plus présent et de ce fait, l’Egypte et l’Afrique étaient les plus menacées des provinces romaines.

    Ainsi, ordre fut donnes aux gouverneurs des provinces et aux magistrats municipaux d'opérer des perquisitions dans les maisons des fidèles et dans leurs lieux de rassemblement habituels en vue de saisir et détruire le mobilier des églises et les livres religieux. Par la suite, pour evaluer l'impacte des premieres mesures, un édit promulgué au début de l’an 304 imposa à tous les citoyens et sujets de l’Empire un sacrifice général en l’honneur des empereurs et des dieux de Rome. Ceux qui refuseraient de se rendre aux temples pour accomplir ce rituel seront considérés comme des ennemis de la nation et encourront la peine de mort ou la condamnation aux travaux forcés et Ce sera là le debut de la plus terrible et la plus longue persécution que les Chrétiens auront subis dans leur histoire.

    Cette campagne d'oppression sera certes la dernière de l'histoire romaine, mais elle causera tant de dégâts que le Christianisme ne s’en remettra pour ainsi dire jamais, et tout particulièrement le Christianisme africain qui se consumera de ses effets durant les trois siècles qui vont suivre. Alors que ce passa-il au juste en Afrique pour que les répercussions d’une telle persécution se montrent si dramatiques et si radicales pour son avenir ?
    Dernière modification par Harrachi78, 11 janvier 2008, 08h55.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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    • #3
      II. Les Origines du Conflit

      Pour tenter de répondre à la question nous devons d’abord nous intéresser aux faits survenus localement -particulierement en Numidie- durant la Grande Persécution de Dioclétien, puis immédiatement après.

      Face aux injonctions des autorités chargées de l’application des édits de 302, 303 et 304 apr. J.-C., les réactions des fidèles ne furent pas toujours les mêmes : en enregistra des suppliciés et des martyrs partout, mais on nota aussi de nombreuses défections, notamment parmi les riches et, pire encore, parmi des membres du clergé et même des plus hauts dignitaires de l’Eglise africaine : les uns évitèrent le châtiment en apostasiant -au moins de manière formelle- et en acceptant de faire les sacrifices aux idoles comme l’exigeait les décrets impériaux (on les nomma lapsii = ceux qui ont faillis) ; dans d’autres cas, certains magistrats permettaient aux Chrétiens d’échapper aux sanctions soit par complaisance soit moyennant des pots-de-vin, en leur accordant des certificats attestant qu'ils adoraient les dieux de l'Empire (on les nomma libellatici). Certains hommes du clergé (évêques, diacres, lecteurs) se voyant menacés dans leurs vies n’hésitèrent pas à livrer les Saintes-Ecritures dont ils aveient la garde tandis que d'autres -plus rusés dirions-nous- livrèrent des livres hérétiques ou divers écrits profanes à la place des Saintes-Ecritures (dans les deux cas on les nomma traditores = ceux qui ont trahis) pour éviter les problèmes ou pour gagner un peu de temps afin de pouvoir fuir. Ce fut le cas de Mensurius, évêque de Carthage, le primat de toute l'Eglise d’Afrique ! Nous y reviendrons.

      A priori, on pourrait bien excuser tout ces gens d’une telle faiblesse humaine, et cela d’autant plus que l’oppression battait son plein et que le danger était bien réel. Cela dit, pour cerner la probleme dans son contexte, il ne faut pas regarder la chose avec les yeux d’hommes modernes, mais plutot avec ceux d’un fervent chrétien du 4e siècle, avec tout ces idéaux de patience, de souffrance et de lutte pour témoigner de la foi en Dieu face aux Païens et aux ennemis de la foi. Une telle vision idéaliste avait d’autant plus d’importance que l’Afrique a toujours été réputée pour son esprit tres religieux, le stendances puritaines de son peuple, souvent à la limite du fanatisme, traits que l'on reconnait encore de nos jours en nous, au moins en partie.

      On pourra alors imaginer chez le commun du peuple chrétien d'Afrique, et tout particulièrement encore chez les pauvres et les humbles, le mépris et le dédain avec lesquels on regardait ceux qui, riches ou clercs, renièrent leur foi en face de la menace contre l’admiration et l'exaltation qu’on vouait aux autres fidèles qui, plus courageux ou plus téméraires, firent face à la persécution et témoignèrent ouvertement et publiquement de leur foi en face des autorités en acceptant d'endurer toute souffance qui en resulterait.

      Ainsi, dans toutes les villes de l'Afrique Romaine on célébrait ceux parmi les fideles qui n’abjurèrent pas leur foi, ni de manière formelle ni par des subterfuges ou des ruses, ceux qui affrontèrent les Païens et le payèrent soit de leur vie (Martyres = Ceux qui ont temoignes) soit par des souffrances endurées dans leur chair ou leurs biens (Confessores = Ceux qui se sont confesses). Ainsi, pour l'exemple, pendant que l’évêque Mensurius de Carthage rusait pour échapper aux magistrats inquisirteurs, un groupe de 49 fidèles originaires de la petite ville d’Abitinae (en Afrique Proconsulaire), et après de longs interrogatoires, furent soumis à la torture du chevalet et des ongles de fer avant d’être jetés en prison où ils moururent de faim et de soif pour avoir refusé de sacrifier aux idoles.

      Ainsi, quand les choses se calmèrent un peu au Printemps 305, ceux qui avaient échappés au martyrr, même au prix de simples ruses, devaient éprouver un net complexe envers ceux qui sont alles volontairement à la mort ou qui se sont laisses emprisonner au nom de la foi, et le plus insolite est qu'ils se permettaient meme de les critiquer publiquement ! Ce fut en tout cas le cas pour notre Mensurius qui, très gêné par sa conduite, s'efforça d'amoindrir la vénération que le peuple vouait aux martyres et en arriva même à décourager ceux qui visitaient les confesseurs dans leurs prisons, y compris les survivants du fameux groupe d’Abitinea ! Et l'Eveque etait appuyé en cela par tous les membres du clergé africain qui agirent comme lui surant le spersecutions, avec à leur tête l’archidiacre Cecillianus.

      Des situations tendues et ma saines de ce genre furent innombrables à travers toutes les provinces africaines car partout il y’avait des lapsii, des libellatici, des traditores face à des martyres et autres confesseurs, chacun meprisant l'autre et le taxant de telle ou telle ignominie. Les jalons de la crise etaient alors plantes et bientot le conflit allait eclater pour ne plus jamais s'eteindre.
      Dernière modification par Harrachi78, 11 janvier 2008, 09h18.
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        III. L'Eclatement

        On aurait pensé que les esprits allaient se calmer avec le temps et que ces rancunes s’apaiseront avec le retour de la paix, mais il n’en fut rien en verite.

        A la mort de Mensurius de Carthage en 305, ses partisans se hâtèrent d'élire son ancien acolyte, l'archidiacre Cecillianus, qui fut consacré par l’évêque Félix d'Aptunga, lui-même traditeur. Mais il se trouve que cette élection à la hâte se fit sans la présence des évêques de Numidie qui prirent un peu de retard en route, alors que la coutume de l’Eglise d’Afrique exigeait la présence du clergé de Numidie qui était le plus important de la province en terme de nombre.

        Ainsi, quand Secundus de Tigisis, primat de Numidie, arrive a Carthage accompagné de plus de 70 évêques de sa province et qu’il constata que l'election a ete deja faite, il n’hésita pas à lancer l'oppostion en termes claires : arguant de la discipline de l'Église d'Afrique stipulait qu’une consécration faite par un traditeur était nulle, il réunit un synode sur place pour refaire l’élection et Cecillianus fut convoque par cette assemblee. Mais comme celui-ci renia toute legetimite a ce concile et refusa de comparaître, il fut excommunié et l’on élut, pour le remplacer comme eveque de Carthage un de ces adversaires locaux, le lecteur Majorinus.

        En realite, c’est cette querelle disciplinaire qui est à l’origine du grand schisme qui brisera l’unité de l’Eglise d’Afrique à jamais. "Deux Eglises" parralleles vont alors comencer a se former et a s'affronter partout a travers les provinces de sorte que, pratiquement dans chaque ville, les sièges épiscopaux seront partagés entre les deux partis qui s'accusaient, se condamnaient et s'excommuniaient réciproquement : c’est la naissance officielle du Schisme Donatiste.

        Pendant ce temps, et après une énième guerre civile, l’Empire Romain se retrouva enfin sous le pouvoir d’un seul homme, Constantin le Grand qui allait suivre une toute autre politique que celle de Dioclétien une dizaine d’année avant lui. La mere du nouvel homme fort de l'Empire mère était chrétienne et, même si il restera lui-même fidèle à la religion de ses pères, il mettra fin à toute persécution contre les Chrétiens en 313 apr. J.-C., par le fameux Edit de Milan qui fit du Christianisme une religion officielle de l’Empire. C’etait enfin le triomphe et la paix pour tous ceux qui se réclamaient du Christ ...

        ... restait a savoir qui l'etait vraiment !
        Dernière modification par Harrachi78, 11 janvier 2008, 09h29.
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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        • #5
          IV. Le Pourissement

          Ainsi, convaincus de leur bon droit et de la justesse de leur cause, les évêques partisans de Majorinus sollicitèrent l'intervention de l’empereur Constantin pour faire exécuter la décision du concile qui avait déposé Cecillianus, 8 ans auparavant puisque la situation n'avait pas bouge depuis.

          Malheureusement pour eux, leur parti était celui des petites gens et des classes modestes alors que leurs adversaires traditeurs se recrutait parmi les riches et influents personnages d’Afrique et de Rome, a une epoque ou la religion était encore essentiellement une affaire de gouvernement et de politique, et ou l'Eglise commencait a accumuler richesses et influence. Constantin traita donc la demande des plaignant de folie inspirée par la démence et à leur confirma officiellement Cecillianus comme d’évêque de Carthage et Primat d'Afrique et exclut ses adversaires de toute reconnaissance officielle de la part de l'Etat.

          Ulceres par la sentence de l'Empereur, les opposants réclamèrent une sentence légale de la part de l'Eglise et la cause fut alors jugée à Rome des 313 apr. J.-C., par un concile que présida le pape Miltiade, assisté des évêques d'Autun et d'Arles (Gaule), de Cologne (Germanie) et de 16 autres évêques occidentaux.

          Cecilianus y comparut accompagné de 10 évêques africains alliés ; tandis que ses accusateurs etaient menés par un certain Donatus, évêque de Casa Negrea (ville inconnue de Numidie) -un habile organisateur et un polémiste hors paire- qui apparaîtra à partir de là comme le véritable meneur du mouvement qui portera son nom. Mais a la fin des debats, le synode donna raison à l’Empereur et se prononça lui aussi en faveur de Cecillianus et ordonna à ses adversaires de se réconcilier avec lui, sous peine de perdre leurs dignités et leurs sièges episcopaux. Le coup etait dur.

          Pourtant, Donatus et les siens ne lacherent pas prise : ils récuserent violement les décisions du synode et, s'adressant de nouveau à l’Empereur, ils demandent qu'une enquête officielle soit faite à Carthage meme, par des commissaires impériaux, afin de prouver leurs droits. Espérant mettre définitivement fin a cette affaire agacante, Constantin accepta la requête des Donatistes et chargea le proconsule Oelianus de lui faire un rapport détaillé sur les faits. Une fois le rapport etabli, l'Empereur convoqua un nouveau concile à Arles (Gaule) –le plus grand que l’Eglise d’Occident eut vu jusqu’alors- en 314 apr. J.-C., pour que l’Eglise tranche la question de manière définitive.

          Mais la encore, la sentence fut sans appel : on décida que Félix d’Aptunga -l'évêque qui avait consécre Cecillianus- n'était pas un traditeur et que, par conséquent, cette consécration était régulière contrairement à ce que soutenaient les Donatistes qui etaient ainsi une nouvelle fois déboutés. Cette fois-ci il n’y avait plus de recours possible du moment que l’Empereur avait d’office déclaré que le jugement des évêques réunis à Arles devait être respecté « comme le jugement de Dieu ».

          Le sort en ete donc jete en principe, mais c'est compter sans la forte tete d'un "Chaoui" comme Donatus ...
          Dernière modification par Harrachi78, 11 janvier 2008, 09h44.
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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          • #6
            V. Une Querelle sans fin

            De retour dans leurs villes, les eveques donatistes affirmaient que ceux qui les jugèrent au concile d’Arles avaient tout faux et que les commissaires impériaux cahrges de l'enquete etaient suspects de l'avoir dirigé de manière à lui faire produire des résultats conformes aux préférences de l’Empereur.

            D'ailleurs, certains faits rapportés par des témoins a Carthage confortaient les rumeurs puisqu’on disait que les enquêteurs avaient menacé de supplice et retenu en prison le notaire Ingentius (le principal témoin des Donatistes à Carthage) et ainsi obtenu de lui une déposition contraire à la vérité qu’il connaissait. Ainsi, a sa mort en 315 apr. J.-C., Majorinus de Carthage laisse la direction du mouvement à Donatus, dans une situation bien difficile. Mais l'homme sembalit avoir une energie intarissable !

            On fit appel donc une énième fois à l'Empereur qui en fut très irrité. Néanmoins, il cita Donatus et Caecillianus à comparaître devant lui, à Milan (Italie) en 316 apr.J.-C., et se contenta de donner une sentence confirmant tout ce qui avait été précédemment jugé. Mais pour imposer la decision, il ordonna la condamnation au bannissement et a l'exil tous ceux qui persévéreraient dans l’opposition, ainsi que la confiscation de leurs églises et de leurs biens, et menaça de mort ceux qui se révolteraient contre son autorité. En un mot il en avait marre de toute cete histoire !

            En fait, c'est Donatus, qui avait gagne une grande place parmi ses partisans, qui permit au mouvement de ne pas disparaitre suite au coups durs qu'il bubit. Homme d'un grand charisme, les sources rapportent qu'il etait vu par les siens comme un ange, la gloire vivante de la pure Église d'Afrique et de nomberux miracles lui etaient attribues parmi le peuple. Sa veneration fut telle qu'après sa mort ils lui donnèrent le titre de martyr alors qu'il mourut paisiblement en pleine paix de l'Eglise ! Pour ses adversaires catholiques cet homme était au contraire un démon de la pire espece qui incarnant l'esprit d'orgueil. Cela-dit, eux aussi reconnaissait sa vevrve, son habileté, son éloquence, son énergie et son inflexible persévérance, tant en sa doctrine et qu'en sa conduite, de sorte que son plus grand ennemi posthume, le fameux Augustin d’Hipponne, l'appellera dans ces ecrits "le Cyprien de son parti".

            Ainsi, donc, rien ne semblait pouvoir mettre fin a la querelle qui dechirait de plus en plus violemment les Chretiens d'Afrique et les troubles n'en finissaient pas de menacer la paix si cherement imposee par Constantin a travers l'Empire. Las de cette situation, l'Empereur voulait en finir coute que coute : les officiers impériaux furent envoyes pour mettre ses ordres à exécution et ils procédèrent avec une sanglante violence ; mais les Donatistes, ralliés et enthousiasmés par leur chef, opposèrent les armes aux armes et ils organisèrent une résistance qui lassa bientôt leurs persécuteurs de sorte que, des 317 apr. J.-C., Constantin ordonna l'abondon de tout emploi de la force a leur encontre et il écrivit aux proconsuls d’Afrique et de Numidie pour les exhorter à traiter les dissidents avec bienveillance et de laisser la vengeance à Dieu. En fait, la crise de l'Arianisme allait bientot eclater en Orient, bien plus grave pour la paix, et allait donc capter toute son attention ce qui explique qu'il voulut ainsi liquider ce qui lui semblait etre une querelle entre clercs locaux.

            Ainsi donc, a partir d ecette date, les Donatistes ne furent plus inquiétés et cela jusqu'a la fin du regne de Constantin. Ca sera alors l'occasion d'un grand essor pour leur Eglise qui se constiua de maniere organisee et solide. En 330 apr. J.-C. les Donatistes tinrent un concile a Carthage auquel assisterent pas moins de 270 de leurs évêques venant de toutes les provinces africaines ! Cette periode fut vraiment l'age d'Or de l'Eglise Donatiste.

            Mais comme rien n'est eternel, les vents allaient bientot changer de direction ...
            Dernière modification par Harrachi78, 11 janvier 2008, 10h39.
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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            • #7
              VI. Bataille perdue

              Pres de 10 ans après la mort de Constantin le Grand, et a un moment ou la querelle de l'Arianisme semblait etre reglee -au moins en apparence- son fils et successeur, Constant 1er, dans un souci de reglement general de toutes les querelles religieuses, se pencha à nouveau sur la question du Donatisme et tenta de réunifier l’Eglise d’Afrique.

              En 340 apr. J.-C. Constant 1er publie un édit sommant les schismatiques Donatistes de « rentrer dans l'Église » : il essaya d'abord de les y amener par la douceur en leur offrant de prendre part aux distributions faites au clergé catholique, mais intransigeants sur leurs principes, ils repoussèrent ces offres en affirmant que les "enfants des martyrs" (eux-memes) ne devaient avoir rien de commun avec les persécuteurs et les traditeurs (les Catholiques), pas meme les donnations imperiales. Vexe, l’Empereur changea alors de ton et recourut à la force pour leur enlever leurs églises, mais la encore ils résistèrent âprement a travers l'Afrique et honorèrent comme martyrs tout ceux d’entre eux qui avaient été tués dans les echaufoures ou qui endurerent des represailles des autorites et des Catholiques. En verite, par son action irreflechie, l'emepereur offrait au part Donatiste un nouveau contingents de heros apres des decennies de paix, ce qui ne manqua pas de le sgalvaniser, eux dont la doctrine exaltait le martyre et al souffrence comme but ultime !

              En 345 apr. J.-C.,alors que Cecilianis de Carthage -le vieil ennemi de Donatus- venait de deceder, l'Empereur se rendit compte que la répression qu'il avait ordonne causait plus de problèmes qu’elle n’en réglait, il voulut profietr de l'occasion pour regler le probleme. Il renouvela donc son appel aux Doantsites et leur fit des offres encore plus séduisantes que les premières. Mais il se heurta encore uen fois à leur intransigence et la il essaya carrement de soudoyer Donatus pour qu'il fasse cesser le schisme ; mais celui-ci aurait refuse l'offre en repondant dédaigneusement aux representants imperiaux venus lui faire la proposition : "Quid est imperatori cum Ecclesia ?". A partir de là, les positions de l’Eglise Donatiste allaient devenir se montrer de plus en plus radicales et on proclama au peuple et aux fideles que toute collaboration de l'Église des Saints avec l'Empereur ou ses agents était une « fornication avec les princes du monde » et une trahison a la memoire des martyrs !

              Outré par cette attitude, Constant ordonna une furieuse persécution qui, comme d'habitude, se heurta a une violente resistence. C'est a ce moment que vont apparaitre les bandes de Circoncellions -bandes armees qui rodaient dans les campagnes- appeler les esclaves à la liberté et combattre avec courage, épris de l'ideal donatiste du martyr et se considérant comme les soldats de Dieu. Mais menes par leur fanatisme, ils commirent le lot de cruautés qui accompagne habituellement les « révolutions » de ce genre, d’autant plus qu’ils voyaient dans leurs ennemis des suppôts de Satan qu'il fallait exterminer. Les excès des bandes de Circoncellions furent tels qu'au final Donatus lui-même s’en lava les mains et dut parfois s'unir aux officiers impériaux pour les réprimer !

              Mais c'etait deja trop tard et, d'une maniere ou d'une autre, on jugea les Donatistes responsables de la situation catastrophiques qui s'etait instalees en Afrique et on sévit contre eux sans aucune distinction, la colère de l’Empereur étant bien entendu largement attisée par les Catholiques qui voulaient ainsi en finir avec leurs adversaires.

              Donatus fut ainsi condamné au bannissement et il mourut en exil (v. 355 apr. J.-C.) laissant l’Eglise Donatiste sans chef d'une grande carure, totalement devastee et largement vaincue ...

              ... Du moins pour un temps.
              Dernière modification par Harrachi78, 11 janvier 2008, 10h53.
              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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              • #8
                VII. Guerre de pères en fils !

                Cinq ans avant Donat, soit en 350 apr. J.-C., l'empereur Constant etait lui aussi mort et remplace par son frere Constance 1er,sans que rien de notable ne vienen changer la situation chaotique de l'Eglise africaine. Mais lorsqu'il celui decedera a son tour en 361 apr. J.-C.- et qu'il laissa le trone a son cousin, Julien, un veritable coup de theatre va survenir dans la politique de l'Empireet remettre en cause sa situation generale.

                En fait, si Julien va etre surnomme l’Apostat ce n'est pas pour rien. Depuis Constantin le Grand (un demi siecle plus tot) il devint traditionellement admis que l'Empereur devait etre un chretien. Or, bien que neveu du Constatnin et qu'il fut eleve dans le Christianisme, Julien dont la famille a ete aneantie dans des querelels dynastique par ses cousins avait entretenu une haine feroce envers la religion chretienne et avait abjure sa foi en secretil y'a d ecela des annees. Ce n'est qu'une fois sur le trone qu'il allait affirmer cela publiquement et annoncer une politique religieuse pronant le retour aux anciennes traditions romaines.

                Mais au dela de ses ambitions, Julien l'Apostat etait conscient de la place prise par le Chistianisme tant au sein d ela societe qu'au sein de l'Etat, et il savait donc qu retour en arriere pur et simple n'etait possible. Il cacha donc ses ambitions reactionnaires derrière un voile de tolérance générale et favorisa toutes les tendances chrétiennes en vue de mieux les asservir, pensant que leurs querelles allaient les engloutir et lui eviter donc une action directe.

                Ainsi donc et entre autres mesures en faveur de toutes les "heresies" que l'on croyais vaincues, le nouvel empereur donna autorisation a tous les évêques donatistes exilés de rentrer dans leurs dioceses et fit restituer à leurs fidèles toutes les églises que leur ont ete confisquees et les retablit dans leurs tous leurs droits ! Les Catholiques devaient en avoir l'ulcere !

                Ce répit inespéré et totalement imprevu permit à l’Eglise Donatiste d’opérer une véritable renaissance qui, par sa fulgurance et son ampleur, prouve largement le succès et l’ancrage de la doctrine parmi les populations africaines. Ainsi, le clergé donatiste renforça très vite sa discipline et multiplia son nombre au grand dam des évêques catholiques qui se croyaient definitivement a l'abri que se voyaient a nouveau acculés à la défensive ! De meme, si la disparition de Donatus avait laisse un vide terrible dans leadership du mouvement on vois apparaitre à cette époque parmi les évêques donatistes plusieurs hommes d'une valeur éminente, notamment un certain Parmenianus qui allait devenir le nouveau chef de fil du parti et qui tiendra longtemps tête à Augustin d'Hippone, le nouveau meneur des Catholiques, qui a ason actif pas moins de sept ouvrages contre les doctrines donatistes.

                Cependant, et un peu à l’image de tous les mouvements chrétiens de l'epoque, l’unité n’était que de façade et bien des dissensions divisaient le mouvement Donatiste de l’intérieur ce qui servira grandement leurs adversaires catholiques lors de la phase suivante.

                En effet, apres la mort de de Julien, en 363 apr. J.-C., l’hostilité des autorités impériales a l'egard des Donatistes ne tarda pas à se faire sentir de sorte que, à partir de 373 apr. J.-C., une série d'édits visant à les soumettre furent promulgues par Valentinien 1er, Valens, Gratien puis Valentinien II et enfin Theodose 1er ce qui provoqua de nombreux troubles dans la mesure ou jusqu'a la fin de ce siecle la plus grande partie de l'Afrique et de la Numidie etaient donatistes malgre l’action inlassable que déploiera Augustin d’Hippone, au fait de sa gloire à ce moment, pour contenir la diffusion de leur enseignement.

                En verite Augustin etait une des causes de la repression qui s'abatit sur les Donatsites. Au depart, et tant qu'il espérait en la puissance de la persuasion et qu'il fut privé de moyens de contrainte, le charismatique pretre bonnois (depuis 391 apr. J.-C.) préconisait l'emploi de la parole et de la polémique pour "les ramener à la raison". Quand il devint évêque de sa ville quelques années plus tard il continua sur cette lancee, du moins jusqu'en 405 apr. J.-C., sans grand succes.

                A partir de la les choses vont changer de manière radicale : à la sollicitation du clergé catholique d'Afrique -sur lequel Augustin exerçait une influence majeure- l'empereur Honorius promulgua une série de lois très sévères appliquant aux Donatistes les sanctions qui les identifiaient aux hérétiques ! Une telle option était d’autant plus facile que depuis des décennies de luttes et de révoltes le Donatisme à finit par se confondre à une sorte de particularisme africain anti-imperial pendant que l’Eglise catholique devenait de plus en plus l'Eglise de l’Empire.

                A partir de ce point, entre la pression croissante des autorites et l'action infatiguable d'Augustin, l'Eglise Donatiste vivait sa derniere heure de gloire en Afrique.
                Dernière modification par Harrachi78, 11 janvier 2008, 11h28.
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • #9
                  VIII. Le debut de la fin

                  Le premier coup dur surviendra en 411 apr. J.-C., lorsque le proconsul d'Afrique, Marcellinus, impose une conférence à Carthage, au nom de l’empereur, avec pour but officiel de mettre une fin definitive à la division de l'Eglise d'Afrique : 279 évêques donatistes menes par Parmenianus et 289 catholiques menes par Augustin se trouvèrent alors face-a-face pour débattre de leur litiges.

                  Cela-dit, la position de l'emepereur etant connue d'avance, et après un simulacre de débat contradictoire, Marcellinus échangea soudainement ses fonctions d'arbitre contre celles de juge et prononça d'office une sévère sentence condamnant les Donatistes à rentrer dans l'Église catholique et à se soumettre aux édits précédemment rendus contre eux. Ils firent appel aupres de l'emepereur.

                  En 414 apr. J.-C., Honorius confirme le jugement de son proconsule par un décret qui attribue à l'Église catholique tous les édifices religieux des Donatistes, suspend et bannit leur clergé et double les amendes déjà édictées contre leurs fidèles et les privent de la plupart de leurs droits civils. Augustin assista sans protester à l'exécution de ces mesures et aux actes de violence contre les Donatistes qui l'accompagnaient, mais plus que cela, parodiant un texte de l'Évangile [Luc XIV-23] il publia un livre où il dogmatise la doctrine de la contrainte en matière de religion et se fait l'apologiste de la persécution contre tout ce qui n'est pas catholique !Cette campagne anti-donatiste fut assez dure et surtout assez longue pour faire reculer le schisme et les conversions au Catholicisme se comptaient par milliers, meme si ce fut plus la contrainte que la conviction qui motivait cela.

                  Pourtant, si le Donatisme fut irremediablement vaincu il ne disparut pas pour autant et beaucoup de fideles et de clercs persévéraient dans leur foi en se nourissant de cette opression pour sanctifier de nouveaux martyrs. La situation demeura ainsi moment jusqu'au moment où l'Afrique fut soumise par les conquérants Vandales, en 430 apr. J.-C., soit l'annee meme ou mourut Augustin d'Hippone. Les Vandales etaient chrétiens, mais des chrétiens Ariens, c'est-a-dire des heretiques pour les Catholiques ce qui fait que, emem si ils ne partageaient pas les memes dogmes que les Donatistes, ceux-ci pouvaient bien voire en eux des alliés contre un ennemi commun. Ainsi, a defaut de reprendre son influence de jadis, l'Eglise Donatiste pourra relativement souffler et vivre plus ou moins en paix durant le siecle que couvrira la domination vandale en Afrique.

                  On ne sait pas grand chose de cette periode, mais quand les romains vont reprendre pied dans la region a partir de 533 apr. J.-C., sous le regne de Justinien 1er, les presecutions catholiques vont reprendre ce qui demontre que l'Eglise Donatiste n'avait alors rien perdu de sa vitalité, emme si son assise populaire n'avait plus la largeur d'antan.

                  En 698 apr. J.-C., les Arabes -devenus Musulmans depuis moins d'une generation-prennent Carthage une premeire fois et entame la conquête de ce qui est pour eux le Pays du Maghreb. C'est cette ultime phase mettra fin au vieux schisme qui dechirait l'Eglise d'Afrique d’une manière bien étrange : en à peine une ou deux générations il n'y aurait presque plus de Chretiens africains, qu’ils soient Donatistes ou Catholiques ! On penserait alors que le succès de l’Islam avait été largement préparé et facilite par les conflits et les persécutions qui jallonerent les trois ou quatre derniers siecles avant son avenement.
                  Dernière modification par Harrachi78, 29 juin 2007, 13h58.
                  "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                  • #10
                    Le Dogme & la Doctrine des Donatistes

                    D’un point de vue purement dogmatique, les Catholique ne pouvaient en aucun cas accuser les Donatistes d’hérésie, même si c’est bien le qualificatif que leurs auteurs appliquaient dans les polémiques qui les opposaient. A la base les Donatistes se sont separés de ceux parmi l'Eglise d'Afrique qui etaient accuses d'avoir collabore avec les autorites lors des persecutions et avec qui ils refusaient toute communion, se considerant la seule et véritable Église du Christ, celle des saints et des martyrs contre celle des traîtres, des apostats et autres hypocrites ; ce n'est que plus tard que le terme "catholiques" va s'appliquer a ces derniers.

                    On voit donc que, ce qui séparait les deux partis, n'était pas une question de dogme à proprement parler, mais une question de discipline éccléssiastique qui, meme si par la suite le schisme va donner naissance à quelques écarts doctrinaires. En un mot, si les Donatistes étaient bel et bien schismatiques ils n'étaient en aucun cas des hérétiques.

                    La foi admise par le Donatisme était bel et bien la foi « catholique » telle que définie par le crédo trinitaire de Nicée (321 apr. J.-C.). Cependant, un Donatiste considérait que la sainteté de l’Eglise devait se concrétiser dans une attitude réelle et non pas seulement dans les voeux ; cette sainteté résiderait à la fois dans ses chefs (clergé) et dans ses membres (peuple) et cette idee de « sainteté absolue de l'Eglise » avait caractère essentiel dans le Donatisme ce qui n'etait pas le cas dans le Catholicisme naissant.

                    Il faut noter ici que Donatus n'a pas vraiment innove en la matiere car cette relative intransigeance et ce puritantisme etaient plustot anciens dans la tradition ecclesiasitique africaine puisqu'elle remonte a Tertullien et a un degre moindre a Cyprien. C'est en tout cas cet aspect la qui va conduire au premier point de rupture dogmatique entre Donatistes et Catholiques : Le Bapteme.

                    Pour les Donatistes un baptême fait pas un hérétique ou un pécheur n’était pas valide et devait être refait pour que la grâce soit entière ; pour les Catholiques tout baptême etait valide et nul besoin de le refaire si il est accompli par un heretique. Dans le cas premier est plutot face à une vision idéaliste et puritaine de ce que devrait être le Christrianisme, vue qui cadre assez bien avec un esprit africain et numide connus pour leur relative rigidité sur les principes politiques ou religieux.

                    Si les querelles des tous débuts du schisme sont en partie dus aux disputes personelles, il n’en reste pas moins que la suite des événements donna naissance à une véritable doctrine bien structurée et parfaitement établie qui animait l’Eglise Donatiste et cela dès l’époque de Majorinus meme si c'est Donatus qui va faconner le mouvement de maniere claire. Pour eux, l'Église perdait ce caractère de sainteté à partir du moment où elle se compromettait avec les lapsii, les libellatici et autres traditores, mais aussi avec leurs complices, leurs protecteurs, les contempteurs des martyrs, les pécheurs manifestes ... Pour le Donatisme tous ceux-là avaient cessés de faire partie de l'Église du Christ et ils ne pouvaient recouvrer leur titre de chrétiens et de ministres de l'Église qu'en recevant, après une pénitence sévère, un nouveau baptême et une nouvelle ordination. Ces deux dérniers points ont étés largement critiqués par les Catholiques, meme si ce fut un usage assez ancien pour l’Eglise africaine et qui ne posait pas vraiment de problème avant l’éclatement de la querelle.

                    Allant plus loin dans l'opposition aux Catholiques, pour les Donatistes l'Église qui conservait dans son sein de tels gens sans les soumettre à la purification nécéssaire participait à leur corruption et se rendait ainsi coupable envers eux et envers elle-même ; une telle Eglise devait être répudiée et, si possible, anéantie. Ce sont donc ces sentiments, de même que l'admiration et la recherche du martyre, très honoré en Afrique, qui sont la véritable base de la doctrine donatiste et de son dogme. Ces penchants pour le martyre et la résistance acharnée aux persécutions sont auss très anciens anciens chez les chrétiens d'Afrique ; Tertullien puis, dans une certaine mesure Cyprien, les avaient déja exprimés longtemps auparavant, au temps des grandes persécutions romaines. Le problème c’est que depuis 313 apr. J.-C. et la paix de l’Eglise, le Christianisme était devenu la religion de l'Empire et il n’y avait plus vraiment de motifs pour la résistance et le martyr ! De plus, ce triomphe « politique » de la religion chrétienne produisit une véritable vague de conversion relevant de l’opportunisme de la part de certains païens. A cela il faudrait ajouter les complaisances et les infidélités du clergé catholique qui s’associa à la politique de l'empereur en guise de soutient à sa conversion. Tout cela provoqua chez une bonne partie des Chrétiens d’Afrique, notamment ceux de Numidie, qui ont énormément souffert des persécutions romaines, un profond ressentiment qui aboutit lui-même même temps que le mépris pour l'Église corrompue, la haine pour les puissances du monde qui persécutaient les fidèles et favorisaient leurs ennemis.

                    Un pareil parti devait rallier les enthousiastes, les souffrants, les pauvres et les mécontents. Dans ses rangs inférieurs, il comptait bon nombre de zélateurs qui, abandonnant leur demeure et leur travail, parcouraient le pays et les cantons ruraux, conspuant l'Église officielle et prêchant la résistance aux agents de l'Empire et du Mal. Leurs adversaires catholiques les appelaient Circumcellions, leur reprochant de rôder autour des granges et de se faire nourrir par les paysans qu'ils endoctrinaient, reproche tout de même bizarre de la part de clercs vivant grassement de l'autel et des aumônes populaires ! Eux-mêmes se donnaient la nom d'agonistiques, champions du Christ, combattant avec l'épée d'Israël, le bon combat contre les milices de l'Enfer et leur cri de guerre quand venaient les jours de bataille était : Deo laudes !
                    Dernière modification par Harrachi78, 29 juin 2007, 19h22.
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                    • #11
                      Voilà tout. Je sais que c'est hyper-super-ultra long et je m'en excuse encore mes amis. Bonne lecture à ceux qui s'interessent
                      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                      • #12
                        Mes Respect

                        Mes Respect M' Harrachi 79


                        Apres une longue journée de travail , je comptait me détendre un peu en lisant et en souriant :40:

                        J'en suis au chapitre 2 de cette partie de l'histoire passionnante .

                        Mais je suis au bout du rouleau

                        Alors j'attaquerais le chapitre 3 demain soir , apres une enième journée riche en évenement .

                        Maintenant , je vais essayer de détendre mes cordes neuronales un peu plus haut

                        Ciao Monsieur

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                        • #13
                          @safyo

                          Ben prends ton temps J'ai fait éxprès de fragmenter la chose en plusieurs chapitres car je me suis dit que c'est plus facile de s'y retrouver quand on ne lis pas tout d'un coup. Bonne nuit l'ami !
                          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                          • #14
                            Harrachi, t'es sûr que tu as résumé au maximum kho ?
                            Bon vais commencer à lire ton intéressante contribution... merci.

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                            • #15
                              Chapeau bas à Harrachi78!

                              Merci pour l'effort que tu a fourni et le temps que tu a pris pour preparer tous sa, c'est vraiment trés intersan!!

                              j'ai pas encore tou lu j'en sui a III le pourissement.. mais dés que c fait je vous en ferais part, inchaAllah

                              Au plaisir de te lire...
                              Je ne suis pas une balance gratuite, je suis simplement une balance facilement corruptible.
                              J'attends vos propositions ...

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