En pleine campagne internationale de boycott d’Israël, Georges Frêche veut implanter l’entreprise israélienne Agrexco à Sète !
mercredi 27 mai 2009 - par José Luis Moraguès
EN PLEINE CAMPAGNE INTERNATIONALE DE BOYCOTT D’ISRAËL, LE CONSEIL REGIONAL LANGUEDOC-ROUSSILLON PAR LA VOIX DE G. FRÊCHE VEUT IMPLANTER L ENTREPRISE ISRAÉLIENNE AGREXCO A SETE !
Depuis bientôt 6 mois, le président de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche en personne, a lancé sa campagne de marketing pour la promotion de l’entreprise israélienne d’import/export AGREXCO (fruits et légumes et fleurs) et son implantation dans le port de Sète à grand coup « de création d’emplois » : 200 emplois grâce à Israël promet-il sur tous les médias…
Depuis des décennies la situation de l’emploi est dramatique dans la région et les politiques libérales nationales mais aussi régionales plus récentes n’ont fait qu’aggraver la situation. L’invocation de « la crise » ne saurait en aucun cas justifier ni dédouaner, ceux qui, aux postes de commande, sont tout de même les artisans de ces politiques. Si bien que quand un de ces responsables se présente en créateur d’emploi sur fond d’élections régionales, il y a tout lieu de se méfier.
Bien évidemment d’abord sur le nombre d’emplois annoncés car en la matière on a vu bien des montagnes accoucher d’une souris les élections passées…
Mais plus important encore, il s’agit d’évaluer en quoi ce projet va renforcer ou non le libéralisme, dont on sait que les mécanismes directs ou indirects ont toujours des effets catastrophiques pour les travailleurs (des entreprises et des champs) et pour toute la société civile, en termes d’écologie, de santé, d’habitat etc. Quelles seront les conséquences de l’importation massive de fruits et légumes à des prix défiant toute concurrence pour les agriculteurs et primeurs de la région ? N’y a il pas d’autres moyens pour avoir des fruits et légumes que de les importer depuis des milliers de km selon des technologies coûteuses, des consommations d’énergie démesurées et une pollution accrue ? Est-ce le seul mode de développement social possible et souhaitable ?
A eux seuls, chacun de ces motifs mérite que la « création d’emplois » sciemment agitée comme un leurre destiné à aveugler et piéger une population en désespérance d’emploi soit soumis à une étude serrée pour évaluer si le jeu en vaut la chandelle.
Il ne fait aucun doute que les partis, syndicats ouvriers, salariés et paysans, que les organisations altermondialistes et toutes celles qui d’une façon ou d’une autre se battent pour une autre approche éthique, économique, écologique du développement, pour un autre mode de société, ont l’expertise pour répondre à ces questions.
Et puisque le président de région a annoncé un plan d’investissement de 200 millions d’euros sur 10 ans, il ne fait aucun doute non plus que ces organisations sauront bien trouver d’autres projets alternatifs, d’autres propositions concrètes, réellement créatrices d’emplois pour le port de Sète et en synergie conforme avec un autre type de développement régional tant agricole qu’en terme d’infrastructure. Qu’en est-il de la souveraineté alimentaire ? Combien d’installations de jeunes agriculteurs pourrait-on financer dans la région avec une infime partie de ces sommes ?
A toutes ces raisons s’ajoute un motif qui a lui seul serait suffisant pour s’opposer à l’installation de cette entreprise israélienne dans le port de Sète : la politique de l’état colonial israélien.
Car nous prétendons que cette question ne saurait être l’apanage des seules associations de solidarité avec la Palestine, pas plus que dans les années 70, la lutte contre l’apartheid en Afrique du sud n’a été l’apanage des organisations de solidarité avec la lutte des africains.
Aurions-nous accepté dans les années 70 – au nom de la seule création d’emploi – l’implantation à Sète de l’entreprise « Outspan » en vue d’en faire la porte d’entrée européenne N°1 des fameuses « oranges Outspan » … boycottées dans le monde entier ?
Car c’est bien en ces termes que la question se pose en regard de la politique de l’état colonial d’Israël.
mercredi 27 mai 2009 - par José Luis Moraguès
EN PLEINE CAMPAGNE INTERNATIONALE DE BOYCOTT D’ISRAËL, LE CONSEIL REGIONAL LANGUEDOC-ROUSSILLON PAR LA VOIX DE G. FRÊCHE VEUT IMPLANTER L ENTREPRISE ISRAÉLIENNE AGREXCO A SETE !
Depuis bientôt 6 mois, le président de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche en personne, a lancé sa campagne de marketing pour la promotion de l’entreprise israélienne d’import/export AGREXCO (fruits et légumes et fleurs) et son implantation dans le port de Sète à grand coup « de création d’emplois » : 200 emplois grâce à Israël promet-il sur tous les médias…
Depuis des décennies la situation de l’emploi est dramatique dans la région et les politiques libérales nationales mais aussi régionales plus récentes n’ont fait qu’aggraver la situation. L’invocation de « la crise » ne saurait en aucun cas justifier ni dédouaner, ceux qui, aux postes de commande, sont tout de même les artisans de ces politiques. Si bien que quand un de ces responsables se présente en créateur d’emploi sur fond d’élections régionales, il y a tout lieu de se méfier.
Bien évidemment d’abord sur le nombre d’emplois annoncés car en la matière on a vu bien des montagnes accoucher d’une souris les élections passées…
Mais plus important encore, il s’agit d’évaluer en quoi ce projet va renforcer ou non le libéralisme, dont on sait que les mécanismes directs ou indirects ont toujours des effets catastrophiques pour les travailleurs (des entreprises et des champs) et pour toute la société civile, en termes d’écologie, de santé, d’habitat etc. Quelles seront les conséquences de l’importation massive de fruits et légumes à des prix défiant toute concurrence pour les agriculteurs et primeurs de la région ? N’y a il pas d’autres moyens pour avoir des fruits et légumes que de les importer depuis des milliers de km selon des technologies coûteuses, des consommations d’énergie démesurées et une pollution accrue ? Est-ce le seul mode de développement social possible et souhaitable ?
A eux seuls, chacun de ces motifs mérite que la « création d’emplois » sciemment agitée comme un leurre destiné à aveugler et piéger une population en désespérance d’emploi soit soumis à une étude serrée pour évaluer si le jeu en vaut la chandelle.
Il ne fait aucun doute que les partis, syndicats ouvriers, salariés et paysans, que les organisations altermondialistes et toutes celles qui d’une façon ou d’une autre se battent pour une autre approche éthique, économique, écologique du développement, pour un autre mode de société, ont l’expertise pour répondre à ces questions.
Et puisque le président de région a annoncé un plan d’investissement de 200 millions d’euros sur 10 ans, il ne fait aucun doute non plus que ces organisations sauront bien trouver d’autres projets alternatifs, d’autres propositions concrètes, réellement créatrices d’emplois pour le port de Sète et en synergie conforme avec un autre type de développement régional tant agricole qu’en terme d’infrastructure. Qu’en est-il de la souveraineté alimentaire ? Combien d’installations de jeunes agriculteurs pourrait-on financer dans la région avec une infime partie de ces sommes ?
A toutes ces raisons s’ajoute un motif qui a lui seul serait suffisant pour s’opposer à l’installation de cette entreprise israélienne dans le port de Sète : la politique de l’état colonial israélien.
Car nous prétendons que cette question ne saurait être l’apanage des seules associations de solidarité avec la Palestine, pas plus que dans les années 70, la lutte contre l’apartheid en Afrique du sud n’a été l’apanage des organisations de solidarité avec la lutte des africains.
Aurions-nous accepté dans les années 70 – au nom de la seule création d’emploi – l’implantation à Sète de l’entreprise « Outspan » en vue d’en faire la porte d’entrée européenne N°1 des fameuses « oranges Outspan » … boycottées dans le monde entier ?
Car c’est bien en ces termes que la question se pose en regard de la politique de l’état colonial d’Israël.
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