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Canada: le déficit depassera les 50 milliards de $

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    Canada: le déficit dépassera les 50 milliards $


    PAR FANNIE OLIVIER
    La presse canadienne


    26 mai 2009 19:07

    OTTAWA - Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a déclaré que le Canada enregistrera un déficit record de plus 50 milliards $ cette année, soit 16 milliards $ de plus que ce qu'il avait prévu en janvier dernier.

    L'annonce est tombée comme une bombe, mardi, après la période de questions aux Communes, même si M. Flaherty avait préparé le terrain lundi en admettant que le déficit serait "substantiellement plus élevé" que prévu.

    Le ministre a expliqué que les revenus de l'Etat sont considérablement moins élevés que ce qu'il avait anticipé puisque la reprise économique est moins rapide que prévu. Les sommes qui sortent des coffres du gouvernement sont également très importantes. Plus de chômeurs signifie plus de prestations d'assurance-emploi, a-t-il rappelé, et les dépenses pour tenter de sauver l'industrie automobile au pays sont aussi à prendre en considération.

    En janvier dernier, le ministre avait calculé que le Canada serait dans le rouge de 64 milliards $ pour les deux prochaines années et reviendrait à l'équilibre budgétaire dans cinq ans. Avec un déficit revu à la hausse, ce nombre dépasse maintenant 80 milliards $ sur deux ans.

    Mardi, il a maintenu qu'il prévoyait encore éradiquer le déficit dans cinq ans, en dépit de l'avenir économique particulièrement sombre qui planait.

    "Je pense que les Canadiens savent où nous nous situons dans le monde. Nous nous en tirons mieux que la plupart des autre pays sur la planète", a souligné M. Flaherty, se voulant rassurant devant ce chiffre que plusieurs considéreront certainement comme astronomique.

    "C'est nécessaire de mener un large déficit à court terme, pour s'assurer que le Canada passe bien au travers. Comparé aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au reste du G-7, notre ratio dette-PIB est très bon", a-t-il ajouté.

    La veille, M. Flaherty avait mis la table dans la foulée d'une rencontre avec ses homologues provinciaux au Lac Meech, près d'Ottawa, mais il n'avait pas voulu s'avancer sur un chiffre précis, laissant entendre qu'il attendrait au mois de juin pour se faire plus précis.

    La situation contraste fortement avec celle d'il y a à peine quelques mois. Il y a six mois, lors de son énoncé économique du 27 novembre, le ministre Flaherty avançait que le gouvernement enregistrerait un surplus de 100 millions $ pour l'exercice économique de 2009-2010.

    "Personne, personne n'avait prévu cette récession et personne n'avait prédit l'ampleur de cette récession", s'est-il justifié mardi, questionné sur ce sujet par les journalistes.

    L'annonce de cette nouvelle évaluation du déficit a fait bondir les partis d'opposition, qui mettent désormais en doute la crédibilité de M. Flaherty pour faire face à la crise.

    Ils demandent malgré tout au gouvernement de Stephen Harper de dépenser davantage, notamment en bonifiant le régime d'assurance-emploi, pour permettre une reprise économique plus rapide.

    "Dans l'avenir, il faudra prendre des mesures sévères, mais pas au milieu d'une récession. Ce n'est pas le moment ni pour les coupures, ni pour dire non à notre proposition concernant l'assurance-chômage", a fait valoir le critique libéral en matière de Finances, John McCallum.

    Les trois partis d'opposition demandent aux conservateurs d'abaisser temporairement le seuil d'admissibilité aux prestations d'assurance-emploi à 360 heures travaillées et d'abolir le délai de carence de deux semaines.

    Toutefois, aucun parti ne semble croire qu'il faudra augmenter les impôts pour rembourser la dette une fois la crise terminée.

    "Ce n'est pas nécessaire (...). C'est très clair pour moi qu'on se dirige plus vers de l'inflation comme manière de rembourser cela que vers plus d'impôts", a soutenu le néo-démocrate Thomas Mulcair, laissant entendre qu'il craignait que les conservateurs fassent tourner la planche à billets plutôt que de trouver des solutions concrètes vers l'équilibre budgétaire.

    Le chef bloquiste Gilles Duceppe a quand même souligné que les coffres de l'Etat ne seraient pas dans une situation aussi désastreuse si les conservateurs n'avaient pas abaissé la TPS de deux pour cent.

    "Quand on leur reprochait d'avoir coupé encore la TPS, leur disant que cela les priverait encore de revenus au moment où ils en auraient besoin pour faire face à des défis énormes, ils ont agi quand même, de façon idéologiquement bornée", a-t-il rappelé.

    Le déficit le plus important jamais enregistré au Canada remonte à l'année fiscale 1992-1993, sous Brian Mulroney, et s'élevait à 39 milliards $.
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