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    Chronique (Mercredi 27 Mai 2009)


    Ce moment d’humilité gouvernementale
    Par :Mustapha Hammouche
    Lu : (1561 fois)

    Il faut enregistrer le geste du Premier ministre. C’est la première fois qu’un gouvernement algérien prend le courage de présenter ses excuses à une catégorie d’Algériens parce qu’il a failli à son devoir vis-à-vis d’elle.

    La répression instinctive du pouvoir et la discrétion officielle et médiatique, qui ont accueilli les premières manifestations des appelés du Service national, n’ont donc pas eu raison d’un sacrifice Beaucoup ont été pourchassés par la haine, longtemps après avoir été démobilisés. Et comme chacun le sait, il fut une période, où les plus puissants retenaient leurs enfants loin du terrain de bataille. Quand ils ne pouvaient pas légaliser la désertion de leurs fils, ils savaient les mettre à l’abri de la vindicte islamiste après la quille. En un mot, ce sont les enfants de bougre qui payèrent le prix fort de la permanence du Service national, en opération dans les maquis ou dans l’isolement et la précarité sécuritaire de leurs douars, une fois le devoir accompli.
    Comme pour nous rappeler ce sacrifice ou pour confirmer la pertinence du repentir gouvernemental, les terroristes viennent de frapper avec une extrême barbarie une colonne militaire à Biskra, au lendemain du discours de Ouyahia. Éléments d’active ou appelés, ces pertes illustrent l’irréductibilité de la frontière qui sépare les terroristes du soldat de la République. Et la vanité d’une réconciliation de contraires dont l’enjeu est justement cette République.
    Au-delà de sa traduction, en termes de prise en charge, la déclaration de Ouyahia gagnerait à faire école. Le pouvoir qui, souvent, croit compenser sa faiblesse par son arrogance, ne perdrait pas dans cette pédagogie de l’humilité du dirigeant devant le dirigé et du puissant devant le faible. Il est vrai que pour que cette culture soit possible, il manque à notre pouvoir, l’assurance d’une légitimité démocratique. Mais soit ! Les choses étant ce qu’elles sont, autant faire l’économie d’un mépris qui ajoute la blessure de l’offense à l’épreuve de l’injustice.
    Ainsi, quand dans le même discours, le Premier ministre reproche à “certains citoyens” de “compromettre l’alimentation” et de “faire travailler les entreprises étrangères” parce qu’ils achètent des véhicules malgré leurs faibles revenus, il sous-estime injustement l’esprit de responsabilité des parents algériens et doute de la rationalité de leur comportement de consommateur. Or, c’est la politique nationale d’équipement et de transport qui, à la longue, a fait que beaucoup d’Algériens ne pourraient pas rejoindre leur poste de travail et assurer le revenu familial s’ils ne disposaient pas de véhicule. C’est vrai que la situation fait le bonheur des constructeurs et des institutions de crédit, mais c’est au transport public de dissuader les travailleurs d’user de l’automobile pour se rendre au travail.
    Même si elle ne se manifeste que par moment, la gouvernance de l’humilité semble avoir être génératrice de plus de clairvoyance que la gestion par la certitude.

    Source: Liberté .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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