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Exit l’UPM, vive l’Apce!

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  • Exit l’UPM, vive l’Apce!

    Voilà l’Europe qui invite nos parlementaires à ses travaux. A première vue, le geste est plein de considération, généreux et très amical.

    «Notre ambition, en tant que parlementaires de la grande Europe, c’est de vous compter parmi nous...car nous avons besoin de vous...Il s’agit d’une demande ou d’une offre pour discuter de l’avenir en Méditerranée, en Afrique et dans le monde entier», a déclaré le président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (Apce), Luis Maria De Puig, à la presse à l’issue d’une audience, dimanche dernier, avec le Président Abdelaziz Bouteflika. C’est pour nous l’événement de la semaine. Voilà l’Europe qui invite nos parlementaires à ses travaux.

    A première vue, le geste est plein de considération, généreux et très amical. Admettons! Mais pourquoi intervient-il en 2009, 60 ans après la création du Conseil et 47 ans après notre Indépen-dance? Les pays qui ont des délégués permanents sont Israël depuis le 2 décembre 1957, le Canada depuis le 28 mai 1997 et le Mexique depuis le 4 novembre 1999. Seulement 3 pays. Ce qui augmente l’intérêt porté à notre pays. Et comme en politique, le hasard a très peu de place et qu’il y a toujours une raison apparente ou pas, alors il faut chercher. Bien chercher.

    Commençons par l’histoire.

    Depuis l’époque romaine jusqu’à l’ère de la décolonisation dans les années 60, l’Europe n’avait d’intérêt que pour nos richesses du sol et du sous-sol. Que pour sa propre expansion économique. L’Africain d’une manière générale et le Maghrébin en particulier n’étaient perçus au mieux que comme une force de travail quand il n’était pas programmé purement et simplement à subir le sort des Indiens d’Amérique.

    Ensuite et au lendemain des indépendances, un autre sort lui était concocté via ce qui était appelé le néocolonialisme. Une autre forme d’aliénation plus subtile. On allait dire plus «civilisée». Il n’était plus question d’invasion mais de dépendance principalement par des manoeuvres subversives et/ou économiques.

    D’ailleurs et plus près de nous, dans les années 90 alors que nous faisions face à une barbarie sans précédent que nous a infligée le terrorisme, la planète entière nous a tourné le dos. L’Europe y compris. Ou plutôt un peu tout de même avec «l’ingérence humanitaire», le «qui tue qui» et les remontrances récurrentes des «atteintes aux droits de l’homme».

    Enfin, rien de bien réjouissant. Qu’est-ce qui a bien pu changer depuis lors, donc depuis peu, qui puisse justifier cet excès d’amitié et ce désir de grande proximité? Le fait que cette «effusion» ait lieu au lendemain de «la mise au garage» de l’UPM (Union Pour la Méditerranée) peut être en soi une raison. N’est-ce pas pour remplacer ce cénacle freiné par l’agression de Ghaza que les allées du Conseil de l’Europe nous sont «offertes»? Notez que dans les deux cas, la présence d’Israël est signalée.

    N’ayant pu nous faire asseoir à ses cotés à l’UPM, pourquoi ne pas essayer de le faire à l’Apce? Il serait intéressant d’imaginer une rencontre dans les couloirs de ce Conseil entre le député européen Daniel Cohen-Bendit (l’homme qui a marqué le destin de la France en mai 1968) et un parlementaire algérien. Que pourraient-ils se dire? Quels sujets «d’intérêt commun» pourraient-ils aborder? On vous laisse deviner. Une dernière chose tout de même: l’Accord d’association avec cette même Europe ne nous a pas réussi, pourquoi? Pour une histoire de mise à niveau parbleu! Vous avez tout compris!

    ([email protected])
    Zouhir MEBARKI
    L'Expression
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