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    Chronique (Jeudi 28 Mai 2009)



    La réconciliation, coûte que coûte ?
    Par :Mustapha Hammouche
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    “Quand nous en aurons fini avec le terrorisme”… disait le Premier ministre au sujet de l’amnistie générale. Quand, justement ?

    Avant-hier, ce fut un bilan de guerre. Cela ne s’est pas passé dans la région de Boumerdès, décidément dédiée à la prolifération terroriste et aux jugements par contumace ; cela ne s’est pas passé dans la région de Tébessa qui, selon Zerhouni, sert de zone de repli à un terrorisme traqué dans le centre du pays ; cela se passe à Médéa, là où le GIA a été décimé une première fois, et à Biskra, jadis point de passage de la contrebande terroriste. Le piège se referme lentement mais sûrement sur un pays qui refuse obstinément de se regarder en face. Dix ans à choyer les terroristes élargis, par le discours et par l’argent, cela ne pouvait pas ne pas se payer. Le repentir qu’on prête aux terroristes en liberté se heurte à leur opiniâtre dénégation, mais la “réconciliation nationale” continue, “coûte que coûte”, comme il a été dit. Et cela coûte, en effet.
    Les repentances épistolaires, qui fusent des résidences surveillées et sécurisées d’“émirs” aux lourds tableaux de chasse, ont quelque chose de grotesque si les massacres par lesquels leurs frères de maquis leur répondent ne nous ramenaient pas au tragique de notre réalité.
    Le pouvoir a beau dire que la lutte anti-terroriste se poursuit, en même temps que les portes du pardon restent ouvertes, la démarche demeure absurde. Le terrorisme n’est pas une armée régulière avec une direction politique avec laquelle on pourrait pactiser en même temps que se poursuit la guerre. Mouvance mouvante, elle renaît des cendres de ses défaites, de ses abandons. La lutte antiterroriste constituera, tant que l’islamisme n’est pas banni pour ce qu’il est, un fascisme, une fonction permanente de tous les États. L’erreur est de croire, comme le font beaucoup, qu’on peut composer avec l’idéologie, dans une espèce de pacte de non-agression. La France a tenté l’expérience avec le FIS jusqu’en 1995 ; Londres a essayé la recette ; des pays comme le Canada sont en train de faire la même expérience, sous prétexte de bon voisinage communautariste.
    Mais seuls les pays, qui ont assumé l’identité idéologique de l’islamisme et du terrorisme, ont pu se donner les moyens politiques de la lutte antiterroriste. Vouloir ménager le premier et combattre, par les armes ou par la négociation, le second, c’est tuer la progéniture et entretenir la matrice. Le propos de Menasra, il y a quelques jours — “Nous n’avons pas besoin d’agrément pour activer” — ne vous a-t-il pas rappelé la rhétorique de Ali Benhadj au début des années 1990 ?
    Mais au lieu de constater la résurgence hégémonique de l’islamisme rendue possible par dix ans de régression anti-républicaine, on feint de ne rien voir du péril. Même quand cela saute aux yeux, on invente le moyen de ne pas voir : ainsi cette histoire de… salafistes qui sévissent sporadiquement çà et là. Au lieu de dénoncer l’islamisme dans sa nature destructrice, on invente “des” islamismes et on discerne parmi eux des bons et de dangereux déviants.
    Pendant qu’on fait dans le raffinement typologique “des” islamismes, on s’emploie à chercher, sans cesse, de nouveaux moyens de consolider la sanglante réconciliation.


    Source : Liberté .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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