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Bibliotheca Alexandrina: lieu de savoir, de dialogue et de tolérance

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  • Bibliotheca Alexandrina: lieu de savoir, de dialogue et de tolérance

    En Egypte, beauté et fonctionnalité s’allient dans la nouvelle Bibliothèque d’Alexandrie bâtie à la place de l’antique bibliothèque. Ce vaste bâtiment de 70 000 m² se développe sur 110 niveaux à la forme cylindrique, tronqué en biais de 160 mètres de diamètre. Avec ses 3 500 places de lecture, son système d’information bi-alphabétique multilingue, cet espace multifonctionnel est sans contexte la plus grande bibliothèque du Bassin méditerranéen. Elle représente la fenêtre de l’Egypte ouverte sur le monde.

    Alexandrie, cette deuxième ville d’Egypte, est considérée comme l’un des plus grands foyers culturels de la mer Méditerranée grâce à sa nouvelle bibliothèque connue sous le nom de «Bibliotheca Alexandrina», cet espace culturel qui constitue un phare du savoir et qui sans conteste est l’un des fondements de la notoriété d’Alexandrie.

    Surplombant avec ses 11 étages la péninsule de Silsila, dominant la baie d’Alexandrie, à l’emplacement de la Bibliothèque antique et entourée par plusieurs facultés, telle la faculté de commerce, la nouvelle Bibliothèque d’Alexandrie est un véritable bijou. Un endroit qui subjugue le visiteur. Cette bibliothèque que nous avons eu l’occasion de visiter lors de l’atelier sur les stratégies d’économie fondées sur la connaissance dans la région Mena organisé du 17 au 22 mai dernier à Alexandrie offre aux visiteurs qui sont fort nombreux quotidiennement la chance de voyager dans le temps à travers ses différentes ères.

    Traditions, histoire, modernité et technologies se côtoient dans cet espace impressionnant dont la visite a été entamée au niveau de la statue de Démétrios de Phalère à l’entrée de la Bibliothèque. Notre guide Nouha dans un français à l’accent oriental a commencé par nous exposer l’histoire de l’ancienne bibliothèque et sa disparition avant de passer à la description du lancement du projet de la nouvelle bibliothèque, des phases de la construction et de la conception architecturale du complexe culturel de la Bibliothèque. C’est au niveau de l’espace ouvert baptisé «le Triangle de Callimaque», que nous avons eu l’occasion d’avoir une belle vue de la salle de lecture avec des explications sur les différents projets de la bibliothèque. Au bout de près d’une heure et demie, le tour fut achevé à la salle Culturama où nous avons eu droit à un défilé d’images sur les différentes étapes de l’histoire de l’Egypte à travers neuf écrans.

    La nouvelle Bibliothèque d’Alexandrie à travers ses différents espaces
    Inaugurée officiellement en avril 2002 après l’achèvement des travaux de construction qui durèrent cinq ans (de 1996 à 2001) pour un coût de 170 millions de dollars, ce grand espace est devenu au fil des ans le centre névralgique de maints réseaux régionaux et internationaux.

    C’est plus qu’une simple bibliothèque vu la diversification de ces réseaux et sa composante variée. En d’autres termes, ce lieu de savoir, d’histoire et de technologie cumule les fonctions de bibliothèque publique, de centre d’archives, de musée et de centre de formation des bibliothécaires.
    Cette réalisation qui fait aujourd’hui la fierté de l’Egypte comprend, en effet, une bibliothèque pouvant contenir des millions de livres et un centre d’archives pour l’Internet (avec 1 636 heures d’archivage réalisées grâce à un don européen), le deuxième au monde après celui de San Francisco aux Etats-Unis.

    Six bibliothèques spécialisées font également partie de la composante de Bibliotheca Alexandrina.

    Ces sous-espaces sont consacrés aux arts, aux multimédias et à l’audiovisuel, aux non-voyants (espace Tahar Hocine), aux enfants, aux jeunes, aux microformes, aux livres rares et, enfin, aux collection spéciales. On compte aussi à ce niveau trois musées, le premier pour les antiquités, le deuxième pour les manuscrits et le troisième pour l’histoire et les sciences. En plus d’un planétarium, la bibliothèque compte un ALEXploratorium pour permettre aux enfants de découvrir et de se familiariser avec la science. C’est dire toute l’importance accordée à la culture, à l’histoire et aux nouvelles technologies de l’information dans cette bibliothèque ouverte à tous les âges.

    Ce qui est également impressionnant dans ce lieu de connaissances est le Culturama. C’est en fait le premier panorama culturel composé de neuf écrans à multicouches numérisées interactives. Titulaire de nombreux prix internationaux ainsi que d’un brevet d’invention, le Culturama met à la disposition du monde contemporain une remarquable présentation multimédia attractive et informative sur le patrimoine de l’Egypte à travers 5 000 ans d’histoire, illustrée et mise en valeur par des exemples tirés de l’héritage pharaonique, copte et islamique.

    En somme, le Culturama avec ses neuf écrans permet aux visiteurs en l’espace de 15 à 20 minutes à travers un défilé d’images comme dans une salle de cinéma de découvrir les différentes périodes de l’histoire de l’Egypte, c’est-à-dire de l’ère pharaonique, l’ère islamique jusqu’à l’ère contemporaine.
    La Vista ou ce bain virtuel des Applications des sciences et de la technologie qui est un environnement interactif de la réalité virtuelle offre l’occasion aux chercheurs de transformer les données bidimensionnelles en simulations 3D et de les pénétrer. Etant un outil pratique de visualisation au cours de la recherche, Vista aide les chercheurs à simuler le comportement des systèmes naturels ou humains complets, au lieu de les observer simplement ou d’en construire des modèles physiques.

    Parallèlement à ces riches espaces, la bibliothèque contient des salles où neuf expositions sont permanentes, selon les explications fournies par notre guide Nouha durant la visite. Ces expositions concernent, entre autres, les «Impressions d’Alexandrie», «la Calligraphie arabe» (6 000 manuscrits y sont recensés), «l’Histoire de l’impression», le «Livre de l’artiste», les Instruments astronomiques et scientifiques arabes à l’époque médiévale.
    La bibliothèque compte par ailleurs quatre galeries souterraines d’expositions temporaires et un centre de documentation de l’héritage égyptien. De même qu’un centre de conférences et sept centres de recherche académique. La nouvelle Bibliothèque d’Alexandrie héberge également un certain nombre d’institutions, dont la Société arabe pour l’éthique des sciences et de la technologie (ASEST) et le Réseau du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord pour l’économie environnementale (MENANEE).

    Retour sur un projet fascinant

    A titre de rappel, l’ancienne bibliothèque où a été érigée aujourd’hui Bibliotheca Alexandrina fut conçue au IIIe siècle avant J.-C., sur le modèle de celle d’Aristote à Athènes par Ptolémée Sôtêr (un général d’Alexandre le Grand) et son conseiller, Démétrios de Phalère.
    Ce fut la plus célèbre bibliothèque publique de l’Antiquité ou on comptait des milliers de manuscrits qui furent détruits lors d’un incendie accidentel en 47 av. J.-C.

    Aujourd’hui, la nouvelle bibliothèque est venue remplacer l’antique puisque l’inauguration est intervenue 2 000 ans après l’incendie. Et c’est dans le même esprit que la nouvelle bibliothèque a la volonté de jouer un rôle dans la propagation des cultures et de la science.

    La bibliothèque a fini par renaître de ses cendres pour recevoir actuellement près de 800 000 visiteurs par an et constituer un centre de débat intellectuel, un espace de liberté et de dialogue entre individus et civilisations dans le Bassin méditerranéen. Le chemin de la reconstruction ne fut pas trop long. Il a fallu au total attendre sept ans entre la pose de la première pierre et le lancement du chantier.
    Pour mémoire, La première pierre fut posée en 1988 et le concours international d’architecture, lancé en 1989. Ce qui s’était soldé par la récolte de 1 250 soumissions par des architectes de renommée mondiale.

    Côté financement, il n’a pas été trop dur non plus de ramasser les 180 millions de dollars. Si l’Egypte a assumé une partie des 170 millions de dollars, le reste de l’argent est provenu de souscriptions internationales, auxquelles ont largement participé les pays arabes, et de dons de divers pays. La France a, par exemple, livré l’ensemble du système informatique sur le modèle de celui de la Bibliothèque nationale, comprenant la formation du personnel. En ouvrant ses portes au public en 2002, la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie a réussi à rendre à l’Egypte de manière particulière et au monde arabe de manière générale leur rayonnement culturel.

    Par l'Expression



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