en matière de défense et de sécurité ?
C’est que la fin de la guerre froide marquée par l’effondrement du bloc soviétique et les attentats survenus aux Etats-Unis le 11 septembre 2001 représentent un tournant décisif dans l’histoire contemporaine. Le premier événement marque la fin d’un monde né un demi-siècle plutôt et la dislocation d’une architecture internationale qui s’est traduite, des décennies durant, par les divisions, les déchirements et les guerres que nous savons.
Aujourd’hui, les menaces sur la sécurité ont pour nom terrorisme, prolifération des armes de destruction massive, crises régionales et délitement de certains Etats. Or, les défis collectifs, anciens ou nouveaux, sont une autre source de menace : ils concernent les ressources hydriques, la pauvreté, les épidémies, l’environnement. Ils sont d’ordre local, régional et global. Entre la lointaine et très présente Amérique et la proche et bien lointaine Europe, entre une stratégie globale et hégémonique qui possède tous les moyens de sa mise en œuvre et de sa projection, et une stratégie à vocation globale qui se construit laborieusement et qui peine à s’autonomiser et à se projeter dans son environnement géopolitique immédiat, quelle attitude adopter et quels choix faire pour l’Algérie, qui est sortie d’une épreuve particulièrement éprouvante et tragique ?
I- La stratégie de l’OTAN.
Sept pays appartenant à la région méditerranéenne sont aujourd’hui des partenaires de l’Organisation de l’Atlantique Nord, dans le cadre de ce qu’on appelle le dialogue méditerranéen de l’OTAN. Ces pays qui entretiennent des relations de nature, de niveau et d’intensité différents avec l’OTAN et les Etats-Unis sont l’Algérie, l’Egypte, Israël, la Jordanie , le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie.
Ce partenariat avec l’OTAN, et indirectement avec les Etats-Unis, entre dans le cadre d’une stratégie de multiplication et de diversification des partenariats qui touche plusieurs régions les anciennes républiques soviétiques, le Caucase, l’Asie centrale, la Russie , la Chine , etc.
Toutefois, du fait de l’intégration à l’OTAN, qui a touché en novembre 2002 sept pays de l’ex-bloc soviétique, le texte signé à Paris le 19 novembre 1990 entre l’Alliance atlantique et le Pacte de Varsovie devient caduc. Récemment, comme conséquence du projet de bouclier anti-missile en Pologne et en République tchèque, le président Vladimir Poutine vient de signer ce mois-ci un décret suspendant l’adhésion de son pays au traité sur les forces conventionnelles (FCE) en Europe et les accords internationaux qui lui sont liés.
Dès lors, le dialogue méditerranéen de l’OTAN est l’objet de toutes les attentions de la part de cette organisation, qui a décidé de le transformer en partenariat stratégique. La région de la Méditerranée est pour l’OTAN son flanc sud tout en étant le passage obligé vers le Moyen-orient qui recèle de fabuleuses richesses énergétiques et où se trouve un allié stratégique de tout premier plan pour les Etats-Unis. L’intérêt que portent ces derniers à la Méditerranée occidentale n’est pas nouveau.
Dans cette perspective, tant le projet du Grand Moyen-Orient (GMO), notamment à travers les résolutions du sommet de Rabat le dernier semestre 2004, que le projet Eizenstat visent à passer avec les pays arabes des accords de libre échange. La sous- région du Maghreb fait également, dans ce sens, l’objet de négociations, le contrôle de l’énergie au niveau mondial étant au coeur de la politique géostratégique américaine (chinoise et européenne aussi) sous-tendant toute la stratégie militaire. A l’heure actuelle, et en matière de gaz, l’Algérie occupe le 10e rang avec 2,5 à 3 % des réserves mondiales. Mais sur le plan du pétrole, marginal, notre pays risque de ne pas peser grand chose dans les années à venir en matière de relations internationales en cas d’épuisement de ses réserves. Nos exportations hors hydrocarbures représentent moins de 2 % des exportations globales.
A titre de comparaison, la proportion est de 30 % pour la Russie et de 15 % pour l’Iran. Dans ce cadre, il est utile de préciser que le marché pétrolier étant un marché mondial et le marché gazier actuel étant un marché segmenté, le prix indexé sur celui du pétrole, le coût élevé et la marge bénéficiaire réduite (d’où la non- rentabilité des gisements marginaux contrairement à ceux du pétrole) font qu’il est très difficile dans la conjoncture actuelle d’imaginer un marché OPEP du gaz répondant au marché boursier classique.
Toujours concernant cet aspect stratégique énergétique intiment lié à la stratégie militaire, tant des Etats-Unis que de l’Europe, la dépendance énergétique devrait passer de 50 à plus de 70 % à l’horizon 2020, si l’on opte pour un modèle de consommation énergétique linéaire. Ce qui n’est pas évident avec la nouvelle politique énergétique mondiale menée par les USA qui sera déterminante pour l’avenir du cours des hydrocarbures ( défi écologique qui sera discuté à Copenhague en décembre 2009), l’influence de l’OPEC devenant déclinante .
II- L’Algérie dans le dialogue méditerranéen de l’OTAN
Le cadre défini au sommet de l’Otan de promouvoir le dialogue méditerranéen de l’Otan au rang de «véritable partenariat» (le même sommet d’Istanbul faisant une offre de coopération à la région du Moyen-Orient élargie qui est adressée aux pays qui le souhaitent, ceux qui sont membres du Conseil de coopération du Golfe étant cités explicitement) ambitionne de contribuer à la sécurité et à la stabilité de la région méditerranéenne par le truchement d’un certain nombre d’actions au nombre de cinq qui se veulent complémentaires avec d’autres actions internationales :
1) le renforcement de la dimension politique du dialogue méditerranéen avec l’Otan
2) l’appui au processus de réformes de la défense
3) la coopération dans le domaine de la sécurité des frontières
4) la réalisation de l’interopérabilité
5) la contribution à la lutte contre le terrorisme.
L’objectif poursuivi par l’initiative d’Istanbul est de renforcer la sécurité et la stabilité par le biais d’un nouvel engagement transatlantique en fournissant un avis adapté sur la réforme de la défense, l’établissement des budgets de défense, la planification de la défense, les relations civilo-militaires et l’encouragement de la coopération entre militaires afin de contribuer à l’interopérabilité, la lutte contre le terrorisme par le partage de l’information, la coopération maritime et la lutte contre la proliférations des armes de destruction massive et contre les trafics.
Face à ces propositions quelle est l’attitude de notre pays ? Etant conscient que le défi des années à venir étant la relance économique réelle, si l’on veut peser dans les futures négociations internationales, supposant l’accélération de la réforme globale qui piétine actuellement, il faut néanmoins reconnaître que la politique extérieure de notre pays, et particulièrement sa politique en matière de coopération multi/bilatérale, est sans doute le secteur qui s’est le mieux adapté aux bouleversements cardinaux que le monde connaît depuis une décennie.
Face aux défis qui lui sont lancés et sans se départir de ses positions et de ses principes traditionnels relatifs aux droits des peuples, au respect du droit international et à celui de la légitimité internationale incarnée par l’Organisation des Nations unies, même si des efforts importants restant à faire pour adapter notre diplomatie aux nouvelles mutations mondiales (nos ambassades, hélas, étant des guichets administratifs) du fait que les nouvelles relations internationales ne se basent plus sur des relations personnalisées entre chefs d’Etat et la situation géographique, mais sur la puissance économique et des réseaux influents, l’Algérie a su adapter correctement sa diplomatie et se redéployer avec efficience sur la scène internationale.
C’est que la fin de la guerre froide marquée par l’effondrement du bloc soviétique et les attentats survenus aux Etats-Unis le 11 septembre 2001 représentent un tournant décisif dans l’histoire contemporaine. Le premier événement marque la fin d’un monde né un demi-siècle plutôt et la dislocation d’une architecture internationale qui s’est traduite, des décennies durant, par les divisions, les déchirements et les guerres que nous savons.
Aujourd’hui, les menaces sur la sécurité ont pour nom terrorisme, prolifération des armes de destruction massive, crises régionales et délitement de certains Etats. Or, les défis collectifs, anciens ou nouveaux, sont une autre source de menace : ils concernent les ressources hydriques, la pauvreté, les épidémies, l’environnement. Ils sont d’ordre local, régional et global. Entre la lointaine et très présente Amérique et la proche et bien lointaine Europe, entre une stratégie globale et hégémonique qui possède tous les moyens de sa mise en œuvre et de sa projection, et une stratégie à vocation globale qui se construit laborieusement et qui peine à s’autonomiser et à se projeter dans son environnement géopolitique immédiat, quelle attitude adopter et quels choix faire pour l’Algérie, qui est sortie d’une épreuve particulièrement éprouvante et tragique ?
I- La stratégie de l’OTAN.
Sept pays appartenant à la région méditerranéenne sont aujourd’hui des partenaires de l’Organisation de l’Atlantique Nord, dans le cadre de ce qu’on appelle le dialogue méditerranéen de l’OTAN. Ces pays qui entretiennent des relations de nature, de niveau et d’intensité différents avec l’OTAN et les Etats-Unis sont l’Algérie, l’Egypte, Israël, la Jordanie , le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie.
Ce partenariat avec l’OTAN, et indirectement avec les Etats-Unis, entre dans le cadre d’une stratégie de multiplication et de diversification des partenariats qui touche plusieurs régions les anciennes républiques soviétiques, le Caucase, l’Asie centrale, la Russie , la Chine , etc.
Toutefois, du fait de l’intégration à l’OTAN, qui a touché en novembre 2002 sept pays de l’ex-bloc soviétique, le texte signé à Paris le 19 novembre 1990 entre l’Alliance atlantique et le Pacte de Varsovie devient caduc. Récemment, comme conséquence du projet de bouclier anti-missile en Pologne et en République tchèque, le président Vladimir Poutine vient de signer ce mois-ci un décret suspendant l’adhésion de son pays au traité sur les forces conventionnelles (FCE) en Europe et les accords internationaux qui lui sont liés.
Dès lors, le dialogue méditerranéen de l’OTAN est l’objet de toutes les attentions de la part de cette organisation, qui a décidé de le transformer en partenariat stratégique. La région de la Méditerranée est pour l’OTAN son flanc sud tout en étant le passage obligé vers le Moyen-orient qui recèle de fabuleuses richesses énergétiques et où se trouve un allié stratégique de tout premier plan pour les Etats-Unis. L’intérêt que portent ces derniers à la Méditerranée occidentale n’est pas nouveau.
Dans cette perspective, tant le projet du Grand Moyen-Orient (GMO), notamment à travers les résolutions du sommet de Rabat le dernier semestre 2004, que le projet Eizenstat visent à passer avec les pays arabes des accords de libre échange. La sous- région du Maghreb fait également, dans ce sens, l’objet de négociations, le contrôle de l’énergie au niveau mondial étant au coeur de la politique géostratégique américaine (chinoise et européenne aussi) sous-tendant toute la stratégie militaire. A l’heure actuelle, et en matière de gaz, l’Algérie occupe le 10e rang avec 2,5 à 3 % des réserves mondiales. Mais sur le plan du pétrole, marginal, notre pays risque de ne pas peser grand chose dans les années à venir en matière de relations internationales en cas d’épuisement de ses réserves. Nos exportations hors hydrocarbures représentent moins de 2 % des exportations globales.
A titre de comparaison, la proportion est de 30 % pour la Russie et de 15 % pour l’Iran. Dans ce cadre, il est utile de préciser que le marché pétrolier étant un marché mondial et le marché gazier actuel étant un marché segmenté, le prix indexé sur celui du pétrole, le coût élevé et la marge bénéficiaire réduite (d’où la non- rentabilité des gisements marginaux contrairement à ceux du pétrole) font qu’il est très difficile dans la conjoncture actuelle d’imaginer un marché OPEP du gaz répondant au marché boursier classique.
Toujours concernant cet aspect stratégique énergétique intiment lié à la stratégie militaire, tant des Etats-Unis que de l’Europe, la dépendance énergétique devrait passer de 50 à plus de 70 % à l’horizon 2020, si l’on opte pour un modèle de consommation énergétique linéaire. Ce qui n’est pas évident avec la nouvelle politique énergétique mondiale menée par les USA qui sera déterminante pour l’avenir du cours des hydrocarbures ( défi écologique qui sera discuté à Copenhague en décembre 2009), l’influence de l’OPEC devenant déclinante .
II- L’Algérie dans le dialogue méditerranéen de l’OTAN
Le cadre défini au sommet de l’Otan de promouvoir le dialogue méditerranéen de l’Otan au rang de «véritable partenariat» (le même sommet d’Istanbul faisant une offre de coopération à la région du Moyen-Orient élargie qui est adressée aux pays qui le souhaitent, ceux qui sont membres du Conseil de coopération du Golfe étant cités explicitement) ambitionne de contribuer à la sécurité et à la stabilité de la région méditerranéenne par le truchement d’un certain nombre d’actions au nombre de cinq qui se veulent complémentaires avec d’autres actions internationales :
1) le renforcement de la dimension politique du dialogue méditerranéen avec l’Otan
2) l’appui au processus de réformes de la défense
3) la coopération dans le domaine de la sécurité des frontières
4) la réalisation de l’interopérabilité
5) la contribution à la lutte contre le terrorisme.
L’objectif poursuivi par l’initiative d’Istanbul est de renforcer la sécurité et la stabilité par le biais d’un nouvel engagement transatlantique en fournissant un avis adapté sur la réforme de la défense, l’établissement des budgets de défense, la planification de la défense, les relations civilo-militaires et l’encouragement de la coopération entre militaires afin de contribuer à l’interopérabilité, la lutte contre le terrorisme par le partage de l’information, la coopération maritime et la lutte contre la proliférations des armes de destruction massive et contre les trafics.
Face à ces propositions quelle est l’attitude de notre pays ? Etant conscient que le défi des années à venir étant la relance économique réelle, si l’on veut peser dans les futures négociations internationales, supposant l’accélération de la réforme globale qui piétine actuellement, il faut néanmoins reconnaître que la politique extérieure de notre pays, et particulièrement sa politique en matière de coopération multi/bilatérale, est sans doute le secteur qui s’est le mieux adapté aux bouleversements cardinaux que le monde connaît depuis une décennie.
Face aux défis qui lui sont lancés et sans se départir de ses positions et de ses principes traditionnels relatifs aux droits des peuples, au respect du droit international et à celui de la légitimité internationale incarnée par l’Organisation des Nations unies, même si des efforts importants restant à faire pour adapter notre diplomatie aux nouvelles mutations mondiales (nos ambassades, hélas, étant des guichets administratifs) du fait que les nouvelles relations internationales ne se basent plus sur des relations personnalisées entre chefs d’Etat et la situation géographique, mais sur la puissance économique et des réseaux influents, l’Algérie a su adapter correctement sa diplomatie et se redéployer avec efficience sur la scène internationale.
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