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La Russie agite le spectre d'une nouvelle crise gazière

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  • La Russie agite le spectre d'une nouvelle crise gazière

    Bis repetita ? Moscou agite la menace d'une nouvelle crise du gaz, ayant sa source en Ukraine, qui pénaliserait les approvisionnements de l'Europe. "Une autre crise du gaz en Ukraine peut être évitée", a déclaré jeudi le PDG de Gazprom Alexeï Miller. Pour ce faire, "la Russie et l'Europe doivent investir ensemble pour l'empêcher. Il n'y a pas de temps à perdre."

    Moscou estime en effet que les stocks actuels en Ukraine sont trop bas pour garantir les flux normaux de gaz russe vers l'Europe l'hiver prochain et que des perturbations se produiront si Kiev ne trouve pas rapidement les fonds nécessaires pour reconstituer ses réserves. Or, le président russe, Dimitri Medvedev, a mis en doute " la capacité de l'Ukraine à payer plus de 4 milliards de dollars pour obtenir les 19,5 milliards de mètres cubes de gaz " à pomper et stocker avant la saison de chauffage d'hiver.

    La Russie a notamment insisté sur le fait que l'Ukraine devrait prépayer quelque 5 milliards de dollars pour reconstituer ses réserves souterraines de gaz. Mais, comme la société ukrainienne Naftogaz Ukrainy est dans une situation qualifiée par lui de "désespérée", le géant russe Gazprom a fait savoir qu'il pourrait réduire ses approvisionnements à moins que les organes européens assument leurs responsabilités.

    Sujets de discorde


    En janvier dernier, un différend financier similaire vit débouché sur la crise qui a privé de gaz l'Europe et les ex-pays du bloc soviétique pendant 15 jours... La semaine dernière lors du sommet de Khabarovsk entre l'Union Européenne et la Russie, le président Medvedev, n'a pas hésité à agiter la menace de la fermeture du robinet : " La Russie ne donnera aucune garantie " qu'il n'y aura pas un nouveau conflit, a-t-il prévenu. Avant de concéder que son pays était prêt " à aider l'Etat ukrainien " à condition " que l'Union européenne assure une partie significative de ce travail".

    L'Europe est-elle prête pour assurer ses approvisionnements en gaz russe à se substituer commercialement à un pays de transit défaillant; ce qui reviendrait à payer deux fois en réglant, en sus de ses factures de gaz, celles de l'Ukraine ? C'est toute la question qui se pose aujourd'hui.

    Sans présager de la réponse, il est patent que, sur le dossier énergétique, les relations entre les Vingt sept et la Russie se sont tendues. En réponse à la proposition du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, de signer la Charte de l'énergie de 1991, M.Medvedev a déclaré sèchement à Khabarovsk : " La Russie ne participe pas et n'a pas l'intention de participer " à cette Charte. Pas plus qu'elle ne compte signer le protocole de cette Charte sur l'efficacité énergétique et les aspects environnementaux connexes. Ces textes entrés en vigueur en 1998 et ratifiés par 51 Etats européens, prévoient en effet " d'améliorer la sécurité des approvisionnements énergétiques et d'optimiser la production, le transport et la distribution de l'énergie ". Une ambition à l'opposé de la politique énergétique conduite par Moscou.

    D'où les autres sujets de discorde : le gazoduc Nabucco porté par l'Europe, concurrent de du projet South Stream pour lequel la Russie fait le forcing et le "partenariat oriental" lancé début mai par l'UE avec six pays de l'ex-URSS (Biélorussie, Ukraine, Moldavie, Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan) qui vise élargir le spectre des pays qui fournissent du gaz à l'Europe.

    Par Les Echos
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