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La microflore de la peau et sa grande diversité

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  • La microflore de la peau et sa grande diversité

    Qu’une communauté bactérienne importante vive sur notre peau, comme dans nos intestins, n’est pas chose nouvelle. Pourtant, une étude publiée aujourd’hui par la revue Science révèle à quel point le microcosme de notre derme est bien plus diversifié qu’on ne pensait.

    L’équipe de Julia Segre, de l’Institut de génomique humaine (NHGRI) de Bethesda (USA) a déterminé 20 sites différents, depuis l’arrière du genou, aux côtés du nez en passant par les plis des aisselles, l’interstice entre les orteils et la base des cheveux. Elle les a classés en trois niches écologiques, une sèche, une humide, et une riche en sécrétions sébacées.

    Dix volontaires se sont prêtés aux jeux des prélèvements. Ils ont du se laver avec un savon doux pendant une semaine puis rester 24 heures sans baignade, avant que les chercheurs grattent leur peau en 20 points différents. Au lieu de se limiter à une culture in vitro, en boîtes de Pétri, les chercheurs ont choisi de réaliser une étude génomique des populations bactériennes. En isolant de l’ARN, et en utilisant une base de données pour comparer les séquences obtenues, ils ont réussi à déterminer 1000 espèces différentes, un nombre comparable à celui de la microflore de l’estomac. Une diversité inattendue que les cultures seules n’avaient pas réussi à identifier.

    De la forêt vierge au désert

    Notre peau est loin de représenter un milieu homogène (voir une cartographie établie par les chercheurs). A quelques centimètres d’écart, entre une aisselle et le dos de la main, l’écart est aussi grand qu’entre une forêt vierge et un désert. Contrairement aux idées reçues, les secteurs gras et huileux, prédisposés à l’acné, sont bien moins colonisés que certaines zones sèches et exposées. L’avant bras, très peuplé, détient le record moyen de 44 espèces. Il sera difficile, connaissant ces résultats, de reprocher à quelqu’un de ne pas se laver derrières les oreilles : avec 15 espèces, c’est le secteur le moins habité. L’expérience répétée quelques mois plus tard, sur cinq des volontaires, montre une variation négligeable au cours du temps.

    «Ces études sont importantes» commente André Klier, enseignant-chercheur en microbiologie à l’Université Paris-7 (Diderot). «Une meilleure connaissance des populations bactériennes commensales, avec lesquelles nous vivons, pourra avoir des retombées sur la compréhension de certaines infections. Des recherches ont déjà établi des liens entre le microbiome intestinal et l’obésité et il y aura peut être des débouchés».

    Il ne s’agit pas ici de comprendre pourquoi les maladies apparaissent, mais de mieux appréhender l’équilibre normal de la peau. Un épiderme stérile n’est pas forcément un épiderme en bonne santé.


    Par Sciences et Avenir
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