Son nom : Maryam Aout Mouhine (photos). Elle s’est portée volontaire parmi un groupe de femmes et de jeunes filles pour informer l’opinion publique nationale sur les atrocités et la bassesse du Makhzen nouveau et de ses sbires.
« Je suis sortie le matin du samedi 7 juin pour faire des courses. Je suis tombée sur un agent de police qui a commencé à m’insulter sans raison en me disant : « Va te faire f., espèce de p. » J’ai répondu : « Soigne ton langage. » Il a recommencé à me lancer les mêmes insultes. À ce moment, un autre agent s’est approché de moi et m’a demandé quel était le problème entre son collègue et moi. Et quand je le lui ai expliqué, en pensant qu’il allait régler le problème, il en a profité pour m’attraper et me ramener à son chef, un officier. Ce dernier m’a aussi demandé quel était le problème. Je lui expliqué à nouveau ce qui s’était passé et toutes les insultes proférées contre moi. Et lui il a dit au policier qui m’avait ramené : « Prenez cette fille de p. et emmenez-là où elle pourra se faire mettre .»
Ils m’ont conduite près du collège Moulay Abdallah, où j’ai pu voir ce qu’ils faisaient : ils avaient allongé un jeune par terre et lui portaient des coups de pied partout, surtout au visage. Puis mon tour est venu de recevoir ma part de coups, dont vous pouvez voir les traces : je suis couverte de bleus et je ne peux même pas m’asseoir. À un moment, un autre policier est arrivé, cagoulé. Il m’a prise, m’a poussée contre le mur du collège et A commencé à me battre sur le bas du dos et quand j’ai cessé de crier parce que je ne sentais plus mon corps, qui ressemblait à un cadavre, il a commencé à me frapper à la tête. J’ai essayé de protéger mon visage des coups donnés à l’aveuglette mais j’ai senti mon nez se casser. D’autres policiers se sont joints à la meute, ils m’ont maintenu les bras pour permettre à leur collègue cagoulé de me frapper à sa guise, sous une pluie d’insultes incessantes de la part de toute la meute. « Va te faire @#$%&, @#$%&, on va ni*** ta mère. Fille de pé**, fille de @#$%& ! »
Tout cela se passait devant le collège Moulay Abdallah. Puis ils m’ont emmenée au commissariat. En descendant de l’estafette, j’ai été brutalisée, giflée, j’ai reçu des coups de poing sur la tête. Je ne pouvais plus me tenir debout. Ils m’ont traînée à l’intérieur du commissariat. L’un d’eux a failli écraser mes lunettes de vue, qui étaient tombées. Il l’aurait fait si je n’avais pas expliqué qu’elles m’étaient indispensables et que j’avais vendu une brebis 500 dirhams (= 50€) pour me les payer. Il les a alors ramassées et les mises dans sa poche. C’est alors que deux policiers que je pense pouvoir reconnaître entre mille – l’un d’eux s’appelle Badr, selon les jeunes de la ville qui le connaissent, il a été ensuite muté – m’ont emmenée dans une pièce et m’ont obligée à me déshabiller. J’ai refusé.
Devant mon refus, ils ont recommencé à me frapper, en mettant mes vêtements en lambeaux. Toutes les jeunes filles détenues dans le commissariat ont connu le même sort. Celles qui le nieraient mentiraient, par peur pour leur honneur, dans une petite ville comme Ifni. J’ai vu des femmes et des hommes que je connais se faire battre devant leurs maris ou leurs femmes. Ils ont déchiqueté les vêtements des autres femmes devant leurs maris. Vu ce que j’ai subi, j’ai souhaité me retrouver face à face avec un policier tout seul, et je suis sûre que je l’aurais battu. Mais malheureusement, ils étaient comme des criquets sur un seul cadavre, qui ne le lâchent que quand ils l’ont nettoyé à fond.
« Il a mis un bâton entre mes cuisses en criant :’Allez, bouge-toi, fille de pédé’ »
Après qu’ils m’avaient carrément dénudée, un de ces policiers m’a mis un bâton entre les cuisses et il a commencé à m’embrasser de force et à chaque fois que j’essayais de le repousser, il me frappait au visage ou sur la tête. Pendant ce temps, les autres reniflaient les lambeaux de mes vêtements et me caressaient entre les @#$%&. J’avais très mal, mais malgré cela, j’ai résisté. (…)
D’autres filles m’ont avoué qu’elles ont été victimes de viols collectifs à l’intérieur du commissariat.
Chacun venait à son tour me renifler et m’embrasser de force sur les seins. Mes gestes de résistance entraînaient chaque fois des insultes et des coups. J‘ai dit à un policier qui était en train de m’embrasser et de me serrer dans ses bras :’Éloigne-toi de moi, pour l’amour de Dieu’. À un moment, l’un des policiers, qui ne supportait plus ce qu’ils étaient en train de me faire subir, m’a dit :’Tiens tes habits, rhabille-toi. Pardonne-moi’. Et il m’a emmenée dans une autre cellule. Juste au moment où j’entrais dans la cellule, il a commencé à m’insulter et à me dénigrer :’Avance, @#$%&, fille de pédé !’, pour se faire bien voir de ses supérieurs qui venaient d’entrer dans la cellule. Il a pris les habits et les a jetés à l’autre bout de la cellule.
« Je suis sortie le matin du samedi 7 juin pour faire des courses. Je suis tombée sur un agent de police qui a commencé à m’insulter sans raison en me disant : « Va te faire f., espèce de p. » J’ai répondu : « Soigne ton langage. » Il a recommencé à me lancer les mêmes insultes. À ce moment, un autre agent s’est approché de moi et m’a demandé quel était le problème entre son collègue et moi. Et quand je le lui ai expliqué, en pensant qu’il allait régler le problème, il en a profité pour m’attraper et me ramener à son chef, un officier. Ce dernier m’a aussi demandé quel était le problème. Je lui expliqué à nouveau ce qui s’était passé et toutes les insultes proférées contre moi. Et lui il a dit au policier qui m’avait ramené : « Prenez cette fille de p. et emmenez-là où elle pourra se faire mettre .»
Ils m’ont conduite près du collège Moulay Abdallah, où j’ai pu voir ce qu’ils faisaient : ils avaient allongé un jeune par terre et lui portaient des coups de pied partout, surtout au visage. Puis mon tour est venu de recevoir ma part de coups, dont vous pouvez voir les traces : je suis couverte de bleus et je ne peux même pas m’asseoir. À un moment, un autre policier est arrivé, cagoulé. Il m’a prise, m’a poussée contre le mur du collège et A commencé à me battre sur le bas du dos et quand j’ai cessé de crier parce que je ne sentais plus mon corps, qui ressemblait à un cadavre, il a commencé à me frapper à la tête. J’ai essayé de protéger mon visage des coups donnés à l’aveuglette mais j’ai senti mon nez se casser. D’autres policiers se sont joints à la meute, ils m’ont maintenu les bras pour permettre à leur collègue cagoulé de me frapper à sa guise, sous une pluie d’insultes incessantes de la part de toute la meute. « Va te faire @#$%&, @#$%&, on va ni*** ta mère. Fille de pé**, fille de @#$%& ! »
Tout cela se passait devant le collège Moulay Abdallah. Puis ils m’ont emmenée au commissariat. En descendant de l’estafette, j’ai été brutalisée, giflée, j’ai reçu des coups de poing sur la tête. Je ne pouvais plus me tenir debout. Ils m’ont traînée à l’intérieur du commissariat. L’un d’eux a failli écraser mes lunettes de vue, qui étaient tombées. Il l’aurait fait si je n’avais pas expliqué qu’elles m’étaient indispensables et que j’avais vendu une brebis 500 dirhams (= 50€) pour me les payer. Il les a alors ramassées et les mises dans sa poche. C’est alors que deux policiers que je pense pouvoir reconnaître entre mille – l’un d’eux s’appelle Badr, selon les jeunes de la ville qui le connaissent, il a été ensuite muté – m’ont emmenée dans une pièce et m’ont obligée à me déshabiller. J’ai refusé.
Devant mon refus, ils ont recommencé à me frapper, en mettant mes vêtements en lambeaux. Toutes les jeunes filles détenues dans le commissariat ont connu le même sort. Celles qui le nieraient mentiraient, par peur pour leur honneur, dans une petite ville comme Ifni. J’ai vu des femmes et des hommes que je connais se faire battre devant leurs maris ou leurs femmes. Ils ont déchiqueté les vêtements des autres femmes devant leurs maris. Vu ce que j’ai subi, j’ai souhaité me retrouver face à face avec un policier tout seul, et je suis sûre que je l’aurais battu. Mais malheureusement, ils étaient comme des criquets sur un seul cadavre, qui ne le lâchent que quand ils l’ont nettoyé à fond.
« Il a mis un bâton entre mes cuisses en criant :’Allez, bouge-toi, fille de pédé’ »
Après qu’ils m’avaient carrément dénudée, un de ces policiers m’a mis un bâton entre les cuisses et il a commencé à m’embrasser de force et à chaque fois que j’essayais de le repousser, il me frappait au visage ou sur la tête. Pendant ce temps, les autres reniflaient les lambeaux de mes vêtements et me caressaient entre les @#$%&. J’avais très mal, mais malgré cela, j’ai résisté. (…)
D’autres filles m’ont avoué qu’elles ont été victimes de viols collectifs à l’intérieur du commissariat.
Chacun venait à son tour me renifler et m’embrasser de force sur les seins. Mes gestes de résistance entraînaient chaque fois des insultes et des coups. J‘ai dit à un policier qui était en train de m’embrasser et de me serrer dans ses bras :’Éloigne-toi de moi, pour l’amour de Dieu’. À un moment, l’un des policiers, qui ne supportait plus ce qu’ils étaient en train de me faire subir, m’a dit :’Tiens tes habits, rhabille-toi. Pardonne-moi’. Et il m’a emmenée dans une autre cellule. Juste au moment où j’entrais dans la cellule, il a commencé à m’insulter et à me dénigrer :’Avance, @#$%&, fille de pédé !’, pour se faire bien voir de ses supérieurs qui venaient d’entrer dans la cellule. Il a pris les habits et les a jetés à l’autre bout de la cellule.
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