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La droite populiste hongroise est en passe de décrocher au moins un siège au Parlement européen à la faveur de la crise économique et du ressentiment d'une partie de la population à l'encontre de la minorité Rom.
Fondé en 2003, le parti Jobbik ("Pour une meilleure Hongrie") se présente en défenseur de l'héritage national.
Il propose de réserver les allocations sociales aux seules personnes disposant d'un emploi et milite pour la création d'une unité spéciale de la police chargée de lutter contre ce qu'il qualifie de "criminalité tsigane".
Allié à la Garde hongroise, une organisation nationaliste, le Jobbik mène campagne pour ces élections européennes en réclamant une renégociation des conditions d'adhésion à l'Union européenne en 2004 qui permettront à partir de 2011 à des ressortissants étrangers d'acquérir des terres en Hongrie .
Il veut également porter les revendications autonomistes des minorités hongroises de Roumanie ou de Slovaquie.
Avec un chômage à 16% et une forte population Rom, Miskolc, ville industrielle du nord du pays, réunit les ingrédients qui devraient permettre au Jobbik de faire élire le 7 juin au moins un député au Parlement européen.
"Il semble bien que le Jobbik enverra au moins un représentant à Bruxelles, peut-être plus. Et cela les renforcerait. Les Hongrois ne considéreraient plus le vote Jobbik comme un vote perdu", analyse Levente Boros Bank, politologue à l'Université de Miskolc.
Car le parti populiste, au-delà des européennes, lorgne également les législatives attendues pour avril ou mai 2010.
Cavalier seul de la droite
Les derniers sondages disponibles créditent l'opposition de droite du Fidesz d'une très solide avance, 38% des électeurs inscrits et 67% parmi ceux qui ont arrêté leur choix. Un score qui pourrait le faire passer de douze à dix-sept élus au Parlement européen.
Les socialistes (MSZP) qui soutiennent le Premier ministre Gordon Bajnai, à la tête d'un gouvernement minoritaire, ne sont plus soutenus que par 11% des inscrits et 21% parmi les électeurs ayant arrêté leur choix. La représentation du MSZP au Parlement européen pourrait chuter de neuf à cinq députés.
Avec des intentions de vote mesurées entre 5 et 6% par les instituts de sondage, le Jobbik peut envisager lui au moins un élu au Parlement européen puis un groupe de 12 à 15 députés au Parlement hongrois, où siègent 386 élus.
"Nous voulons un groupe parlementaire que nul ne pourra ignorer", prévient Csanad Szegedi, vice-président du parti.
L'objectif ? En finir avec les allocations familiales pour tous qui, affirme-t-il, constitue un "programme de reproduction des gitans financé sur fonds publics". "L'Etat traite les tsiganes comme des animaux. Au lieu de les inciter à travailler, on leur donne de l'argent pour procréer", ajoute-t-il.
La minorité Rom de Hongrie, qui représente entre 5 et 7% des dix millions d'habitants du pays, est l'une des plus importantes d'Europe.
Pour ses représentants, le programme du Jobbik est un danger. "La criminalité tsigane n'existe pas, seule la criminalité existe. Ce n'est pas une question ethnique. Et il est très dangereux de séduire des électeurs avec de tels slogans. Cela ne fait que créer des tensions", souligne Gabor Varadi, représentant des Roms de Miskolc.
Sociologues et analystes estiment que la vague de violences anti-Roms qui a fait plusieurs morts ces deux dernières années a été alimentée par les discours de l'extrême droite. "Le Jobbik et la Garde hongroise n'ont pas créé ces ressentiments, mais ils ont contribué à leur expression", avance Peter Kreko, analyste au Political Capital, un centre d'étude et de réflexion.
Version française Henri-Pierre André
Source : Reuters
Fondé en 2003, le parti Jobbik ("Pour une meilleure Hongrie") se présente en défenseur de l'héritage national.
Il propose de réserver les allocations sociales aux seules personnes disposant d'un emploi et milite pour la création d'une unité spéciale de la police chargée de lutter contre ce qu'il qualifie de "criminalité tsigane".
Allié à la Garde hongroise, une organisation nationaliste, le Jobbik mène campagne pour ces élections européennes en réclamant une renégociation des conditions d'adhésion à l'Union européenne en 2004 qui permettront à partir de 2011 à des ressortissants étrangers d'acquérir des terres en Hongrie .
Il veut également porter les revendications autonomistes des minorités hongroises de Roumanie ou de Slovaquie.
Avec un chômage à 16% et une forte population Rom, Miskolc, ville industrielle du nord du pays, réunit les ingrédients qui devraient permettre au Jobbik de faire élire le 7 juin au moins un député au Parlement européen.
"Il semble bien que le Jobbik enverra au moins un représentant à Bruxelles, peut-être plus. Et cela les renforcerait. Les Hongrois ne considéreraient plus le vote Jobbik comme un vote perdu", analyse Levente Boros Bank, politologue à l'Université de Miskolc.
Car le parti populiste, au-delà des européennes, lorgne également les législatives attendues pour avril ou mai 2010.
Cavalier seul de la droite
Les derniers sondages disponibles créditent l'opposition de droite du Fidesz d'une très solide avance, 38% des électeurs inscrits et 67% parmi ceux qui ont arrêté leur choix. Un score qui pourrait le faire passer de douze à dix-sept élus au Parlement européen.
Les socialistes (MSZP) qui soutiennent le Premier ministre Gordon Bajnai, à la tête d'un gouvernement minoritaire, ne sont plus soutenus que par 11% des inscrits et 21% parmi les électeurs ayant arrêté leur choix. La représentation du MSZP au Parlement européen pourrait chuter de neuf à cinq députés.
Avec des intentions de vote mesurées entre 5 et 6% par les instituts de sondage, le Jobbik peut envisager lui au moins un élu au Parlement européen puis un groupe de 12 à 15 députés au Parlement hongrois, où siègent 386 élus.
"Nous voulons un groupe parlementaire que nul ne pourra ignorer", prévient Csanad Szegedi, vice-président du parti.
L'objectif ? En finir avec les allocations familiales pour tous qui, affirme-t-il, constitue un "programme de reproduction des gitans financé sur fonds publics". "L'Etat traite les tsiganes comme des animaux. Au lieu de les inciter à travailler, on leur donne de l'argent pour procréer", ajoute-t-il.
La minorité Rom de Hongrie, qui représente entre 5 et 7% des dix millions d'habitants du pays, est l'une des plus importantes d'Europe.
Pour ses représentants, le programme du Jobbik est un danger. "La criminalité tsigane n'existe pas, seule la criminalité existe. Ce n'est pas une question ethnique. Et il est très dangereux de séduire des électeurs avec de tels slogans. Cela ne fait que créer des tensions", souligne Gabor Varadi, représentant des Roms de Miskolc.
Sociologues et analystes estiment que la vague de violences anti-Roms qui a fait plusieurs morts ces deux dernières années a été alimentée par les discours de l'extrême droite. "Le Jobbik et la Garde hongroise n'ont pas créé ces ressentiments, mais ils ont contribué à leur expression", avance Peter Kreko, analyste au Political Capital, un centre d'étude et de réflexion.
Version française Henri-Pierre André
Source : Reuters
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