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General Motors vit ses dernières heures

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  • General Motors vit ses dernières heures

    Le premier constructeur automobile américain vit ses dernières heures. Lundi 1er juin, General Motors déposera son bilan devant le tribunal des faillites de Manhattan et engagera une procédure de redressement de deux à trois mois. La confirmation est venue, tard dimanche soir, d'un responsable de l'administration Obama, très impliquée dans le dossier.

    L'événement est perçu avec consternation dans un pays où l'automobile est étroitement associée à l'imaginaire national. "Les mots 'GM en faillite' laissent beaucoup d'Américains de mon âge en état de choc économique, relevait dimanche dans le Wall Street Journal l'écrivain P. J. O'Rourke. C'est aussi dramatique qu'entendre parler de 'photos de maman toute nue'."

    La firme née il y a cent un ans à Flint, dans le Michigan, va demander à être placée sous la protection du chapitre 11 du code des faillites, et enclenchera un processus de restructuration piloté par Washington. De ce redressement naîtra un nouveau GM.

    "GOVERNMENT MOTORS"

    Surnommé ironiquement "Government Motors", la nouvelle entité appartiendra presque aux trois quarts aux pouvoirs publics : l'Etat fédéral détiendra quelque 60 % du capital de l'entreprise, en échange d'une aide totale de 50 milliards de dollars, y compris les 20 milliards de fonds publics déjà injectés dans l'entreprise. Le plan de sauvetage de ce monument de l'industrie américaine, naguère symbole de la puissance économique du pays, est un pari dans lequel l'administration Obama s'est engagée à reculons. Mais la présidence n'avait guère d'autres options : GM emploie directement 92 000 salariés aux Etats-Unis et est indirectement responsable d'un demi-million de retraités.

    L'Etat canadien et le gouvernement de l'Ontario apporteront une aide de 9,5 milliards de dollars et prendront en échange 12 % du capital. Le reste sera réparti entre les créanciers porteurs d'obligations de General Motors (10 %) et le fonds géré par le syndicat de l'automobile UAW (17,5 %). Ces deux derniers partenaires auront la garantie de pouvoir monter au capital de l'entreprise restructurée.

    GM devrait continuer de fonctionner normalement durant la procédure – la troisième plus grosse faillite de l'Histoire derrière celles de Lehman Brothers en 2008 et WorldCom en 2002, et la plus importante à ce jour dans le secteur industriel. Les employés toucheront leur salaire et les plans de retraite seront conservés. Mais le groupe prévoit de fermer onze usines et d'en mettre trois autres au chômage technique.

    45 % DU MARCHÉ AMÉRICAIN EN 1980

    Depuis une semaine, General Motors s'était engagé dans une course contre la montre pour conclure une série d'accords censés faciliter la transition vers une procédure de dépôt de bilan accélérée. Il a notamment obtenu, samedi, le soutien de ses créanciers obligataires en faveur d'un projet d'échange de titres de dette contre actions. Il était aussi parvenu la nuit précédente à un accord avec le gouvernement allemand sur une reprise de sa filiale allemande Opel par l'équipementier canadien Magna et ses partenaires russes.

    GM, fondé en 1908, n'a cessé de perdre des parts de marché depuis le début des années 1980, quand il détenait encore 45 % du marché américain. Le groupe paie notamment sa trop grande dépendance aux gros 4 × 4, pick-up et autres modèles gourmands en carburant. Il a également été touché de plein fouet par la crise du crédit, qui s'est traduite par un effondrement des ventes de voitures à travers le monde.

    En 2008, ses ventes mondiales ont chuté de 9,37 millions à 8,3 millions de véhicules, et GM, détrôné par Toyota au premier rang des constructeurs, a perdu 31 milliards de dollars. Ses pertes cumulées sur quatre ans représentent 82 milliards de dollars.

    Le Monde
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