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Somalie : sont-ce réellement des pirates ?

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    Selon un rapport de la Rand Corporation le nombres d’actes de piraterie depuis 1994 a été de 2672 dont 92 % ont eu lieu depuis le changement de millénaire. Ainsi, rien que pour l’année passée on a compté 293 attaques de navires dont 49 ont été arraisonnés, 889 marins capturés, et 32 tués. La prise d’otage, en Mer d’Aden, des plaisanciers du bateau de croisière français Le Ponant, puis la fin tragique du détournement du yacht Le Tanit dans la même région, ont attiré l’attention des grands médias français sur ce phénomène et tout particulièrement sur l’action des pirates au large des côtes de Somalie, la zone maritime qui est actuellement le plus touchée par ce phénomène.
    Si les journalistes français n’ont pas été avares d’articles et de reportages, ils sont restés bien discrets sur la signification réelle de cette piraterie. C’est donc dans la presse britannique, que l’on a pu lire, posée par Johann Hari, un collaborateur du quotidien londonien The Independant, cette question iconoclaste : « Sont-ce des pirates ou des résistants au Nouvel ordre mondial ? » Une question qui fait écho à l’opinion d’un certain nombre d’Africains de l’Est et qu’on récemment formulé publiquement des personnalités aussi différentes qu’Abayomi Azikiwe le correspondant local d’Al-Jazeera et que Cheikh Muktar Robow, le porte-parole des Shebabs, ces milices musulmanes qui luttent contre le gouvernement somalien « légal » soutenu par l’Occident.
    Pour comprendre ce raisonnement, il faut remonter dans le temps. Au début des années 1990, conséquence tardive de l’affrontement entre les États-Unis et le bloc soviétique, la Somalie entre dans une guerre civile dont elle n’est jamais sortie depuis. Si un gouvernement somalien reconnu par les instance internationales se maintient, il n’a guère de pouvoir et il est concurrencé par des gouvernements séparatistes régionaux.
    Cette situation n’est pas sans donner des idées à certains « entrepreneurs » occidentaux qui obtiennent auprès de ministres somaliens, contre espèces sonnantes et trébuchantes, des droits de pèche et d’immersions de déchets dans les eaux territoriales du pays.
    Ainsi des chalutiers étrangers se pressent bientôt au large des côtes somaliennes où, en absence de toute réglementation, il pillent à loisir les fonds marins, à la recherche de crevettes, de langoustes et de thons (pour la seule année 2008, la valeur de leur pèche dans les eaux territoriales de la Somalie est estimée à 300 millions de dollars), y faisant quasiment disparaître toute vie aquatique.
    Mais il y a pire, comme l’a révélé, dès 2005, Nick Nuttall, porte-parole du Programme des Nations unies pour l’environnement : « Les eaux au large de la Somalie ont été utilisées comme décharge pour des déversements dangereux qui ont commencé au début des années 1990 et se sont poursuivis tout au long de la guerre civile qui a frappé ce pays. On y a émergé des fûts de déchets radioactifs, d’uranium, de plomb et de métaux lourds comme le cadmium et le mercure. Il y a également eu des immersions de déchets industriels, de déchets d’hôpitaux, de déchets chimiques, etc. Les compagnies européennes estimaient que c’était très bon marché de se débarrasser des déchets au prix ridicule de 2,50 dollars la tonne, alors que les dépôts de déchets en Europe réclament des montants de l’ordre de 1000 dollars la tonne ».
    C’est le tsunami de décembre 2004, qui révéla les preuves de ces activités criminelles en rejetant de nombreux fûts rouillés contenant ces déchets sur les rivages du Puntland, entraînant de ce fait une pollution importante et expliquant les troubles récurrents de santé dont souffrait une partie de la population locale depuis de nombreuses années.
    Or, selon Ahmedou Ould-Abdallah, représentant de l’ONU pour la Somalie, la pratique de l’immersion de déchets toxiques se poursuit dans la région. « Ce qui est plus alarmant encore, estime-t-il, c’est qu’on y déverse également des déchets nucléaires. Les déchets d’uranium radioactif sont à même de causer la mort de ressortissants somaliens et de détruire complètement l’océan. » Quant à Mohammed Gure, président du Somalia Concerned Group, il a déclaré récemment à Al Jazeera que l’impact social et environnemental de ces déversements de déchets toxiques se fera sentir durant des décennies. « La côte somalienne faisait vivre des centaines de milliers de personnes pour qui elle représentait une source de nourriture et un gagne-pain en général. Aujourd’hui, une grande partie en est presque détruite.»
    Il y a donc, chez les populations côtières beaucoup de ressentiment et une grande pauvreté. Or, au large, croisent les navires marchands qui se dirigent vers le canal de Suez et qui alimentent l’Occident. On comprend aisément que certains pêcheurs aient pensé à se rembourser à leur manière avec le soutien moral d’une population qui estime, comme l’a exprimé le Cheikh Muktar Robow, qu’ils « n’ont pas tort d’attaquer les navires étrangers qui, n’ont rien à faire dans les eaux somaliennes ». Opinion que partagent, selon le site internet WardherNews 70 % des Somaliens qui voient dans la piraterie « une manière de défendre les eaux territoriales de leur pays ».
    Ainsi se vérifie une nouvelle fois l’adage qui veut que ceux que l’Occident considère comme des terroristes soient pour les peuples du tiers-monde des résistants…
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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