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Potentiel de développement intégré de l'énergie au plan régional en Afrique

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  • Potentiel de développement intégré de l'énergie au plan régional en Afrique

    Coopération Energétique et Expériences d'Intégration à ce jour

    Dans ce chapitre, les pays d'Afrique sont regroupés selon le système adopté par la Banque Africaine de Développement.
    3.1 Afrique du Nord
    (Algérie, Egypte, Libye, Maroc, Tunisie)

    L'infrastructure de l'énergie en Afrique du Nord est déjà raisonnablement bien intégrée, particulièrement en ce qui concerne les secteurs de l'électricité et du gaz. Géographiquement, l'intégration de l'énergie dans cette région a été facilitée par le fait que la plus grande partie de la population vit dans une bande relativement étroite le long de la côte méditerranéenne et des bords du Nil. Ceci facilite grandement la fourniture d'énergie aux populations. L'infrastructure énergétique est concentrée dans cette bande avec un nombre limité de ramifications qui mènent principalement aux grands champs de pétrole et de gaz (CARTE 23).

    La coopération énergétique entre les pays d'Afrique du Nord a démarré dans les années 1950, lorsque l'Algérie et la Tunisie ont relié leurs réseaux électriques pour pouvoir échanger de l'énergie en cas de besoin. Une coopération similaire s'est développé régulièrement au fil des ans dans tout le nord de l'Afrique. En 1975, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc ont créé le Comité Electricité du Maghreb, que la Libye et la Mauritanie ont rejoint en 1989.

    Dès 1990, l'Union du Maghreb Arabe (AMU) avait mis en place des commissions spécialisées dans l'énergie pour étudier :

    * Un planning général et la conservation de l'énergie
    * Les ressources en pétrole et en gaz
    * L'électricité
    * Les énergies renouvelables
    * La géologie et les mines

    En 1995, une étude sur les plans pour l'énergie dans les pays de l'AMU avait mis en évidence le besoin d'une intégration de l'énergie. Cette étude était le fruit d'un travail commun de l'AMU et de la Commission Européenne. Elle mettait l'accent sur la nécessité d'un échange d'informations et sur l'introduction de mesures régulatoires afin de favoriser l'intégration et la mise en place d'un Marché Maghrébin de l'Energie.

    Electricité

    Les réseaux électriques des pays du Maghreb Arabe sont interconnectés comme suit :
    Egypte-Libye-Tunisie-Algérie-Maroc (ELTAM)

    Une connexion Libye-Egypte de 220 kV est entrée en service en 1998. La connexion Libye-Tunisie de 220 kV a démarré en 2001. Le lien 220 kV entre la Tunisie, l'Algérie et le Maroc fonctionne en synchronisation avec le système européen UCTE depuis 1997 grâce à un câble sous-marin de 400 kV entre l'Espagne et la Maroc.

    Les liens 220 kV allant de l'Egypte au Maroc passeront à 500 kV/400 kV pour accroître les capacités de transfert en 2007.

    Les réseaux électriques des pays du Mashreq Arabe sont interconnectés comme suit :
    Egypte-Irak-Jordanie- Liban-Syrie-Turquie (EIJLST)

    Depuis 1999, l'Egypte et la Jordanie sont connectées par des câbles terrestres et sous-marins de 500 kV/400 kV de Suez, en Egypte, à Aqaba, en Jordanie. La Jordanie, la Syrie et la Turquie sont inté-connectées par des liaisons 400 kV. L'interconnexion Jordanie-Syrie est entrée en service au début de 2001 et celle entre la Syrie et la Turquie au début de 2002. Le Liban sera connecté au réseau Syrien en 2003 grâce à une liaison 400 kV.

    Le système énergétique turc est connecté au système UCTE par des liaisons 400 KV à travers la Bulgarie. Une connexion additionnelle de 400 kV est prévue entre la Turquie et la Grèce. Dans la futur, la Turquie de se synchroniser avec le système UCTE soit par sa connexion avec la Grèce, soit par la Bulgarie.

    Ceci voudrait dire que les pays de l'est et du sud de la Méditerranée, qui s'étendent de la Turquie au Maroc, seraient connectés au système européen UCTE par la liaison Espagne-Maroc ou par les connexions via la Grèce et la Bulgarie. Ces liaisons fourniront la base d'un Pool Méditerranéen de l'Energie (MPP) et renforceront le commerce de l'énergie régionale en Afrique du Nord et dans la bassin méditerranéen.

    Aujourd'hui, la Mauritanie, un pays de l'Afrique de l'Ouest, a des liens énergétiques avec le Mali. Sous l'égide de l'AMU, une interconnexion entre le Maroc et la Mauritanie est à l'étude. Des considérations politiques pourraient influencer cette interconnexion.

    Gaz et Pétrole

    Les producteurs principaux de gaz et de pétrole d'Afrique du Nord, l'Algérie et la Libye, ainsi que l'Egypte, autre producteur majeur, sont reliés par des pipelines qui traversent les pays voisins de la Tunisie et du Maroc, aux marchés situés de l'autre côté de la Méditerranée et de la Mer Rouge. Les interconnexions avec ces pays permettent d'accéder à des marchés lucratifs. L'Algérie, avec ses gigantesques réserves, envoie du gaz en Europe par le Maroc et Gibraltar, ainsi que par la Tunisie et la Sicile. Il est possible d'envisager un lien direct entre l'Algérie et l'Espagne. Le pipeline NIVAL (voir la section inter -régionale 2.3) envisagé entre le Nigeria et l'Algérie, ferait de cette dernière une véritable plaque tournante de la distribution du gaz.

    Les gazoducs entre la Libye et la Tunisie et peut-être, plus tard, entre la Libye et l'Egypte, sont aussi en cours d'étude.

    Les principaux marchés du pétrole africain sont à l'étranger - le continent américain et l'Europe. Excepté en Afrique australe et sur les bords de la Méditerranée, on n'a pas développé de distribution interne efficace du pétrole. Dans beaucoup de pays africains, les prix des véhicules particuliers sont bas et les marchés locaux ne sont pas développés. Il pourrait y avoir de grandes possibilités dans le futur lorsque ces marchés locaux se développeront. En attendant, les ventes d'énergie à d'autres continents fournissent l'occasion de faire rentrer des fonds pour financer le développement économique de l'Afrique, lequel, à terme, permettra à l'économie locale d'absorber des volumes de plus en plus importants d'énergie produite et transportée localement.

    L'Afrique est connectée aux marchés européens du gaz via un pipeline partant d'Algérie et allant en Italie, à travers la Tunisie. Un gazoduc direct Algérie-Espagne est aujourd'hui à l'étude, tandis qu'un gazoduc de 260 km allant d'Egypte en Jordanie est en cours de construction pour alimenter les centrales d'énergie en Jordanie.

    L'un des grands problèmes identifiés en Afrique est la qualité et l'efficacité des raffineries utilisées par de nombreux pays. L'interconnexion permettra l'accès à des raffineries plus performantes ce qui permettra aux pays les plus pauvres de faire de substantielles économies.

    La capacité et la flexibilité de raffinage dans le nord de l'Afrique bénéficierait tout particulièrement des économies d'échelle que l'intégration amènerait. Dans ce but, l'Egypte et la Libye étudient la possibilité d'un pipeline pour transporter le pétrole brut de Tobrouk jusqu'à Alexandrie, pour y utiliser les grandes raffineries situées là. Cette liaison devrait être achevée vers 2005.

    L'image « http://www.worldenergy.org/wec-geis/...s/4_2_1700.gif »
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