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Raul El-Assad ou le paradoxe .

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    Raul El-Assad ou le paradoxe
    par Kamel Daoud
    L'idée est intelligente : donner l'exemple d'une rupture radicale en confirmant une succession absolue. Selon notre consoeur Oukazi dans l'édition du QO d'hier, qui repend ce que le peuple disait depuis quelques semaines, mais à partir d'une autre population plus scientifique, le frère de Bouteflika, Saïd, pense à l'avenir de Bouteflika par la solution d'un Bouteflika bis. C'est cela la continuité. Il y pense aussi par le biais d'un nouveau parti dit de « jeunes », et c'est cela la rupture. Deux en un en somme pour rependre la formule clé du commerce du XXIème siècle et certains placent déjà leurs fils dans ce parti (né avec des baskets) par anticipation.

    Dans l'ensemble, cela peut fonctionner. Le frère de Bouteflika a l'avantage d'être son frère plus jeune et donc de rassurer les jeunes théoriques. Il est aussi âgé et là, il va rassurer les gardiens du temple.

    Dans la mythologie politique algérienne qui aime les seconds personnages énigmatiques, clandestins et les sombres vizirs, le bonhomme correspond. Il s'inscrit dans le schéma national classique du Pouvoir Réel/Pouvoir apparent, Orateur/Décideur. Il est moins historique que son frère aîné et donc plus concret. Moins encombrant et donc plus accessible. Moins autobiographique et donc plus fréquentable.

    Aux yeux de cette sociologie du coup d'Etat génétique par parent proche, il sera la synthèse parfaite entre la solution cubaine et le modèle syrien. De quoi peuvent donc se plaindre les chancelleries occidentales ou les retraités supérieurs nationaux ? De rien dans ce cas là, ou presque. Tout le monde sera conforté dans son coton acquis : les cadres qui sont montés durant ces deux derniers mandats, les grands électeurs régionaux, les lanceurs d'appels d'offres, quelques walis et les maîtres d'œuvre et d'ouvrage et les trois gazoducs. Restera donc le seul problème du temps à passer et celui à employer. Le frère aîné étant l'auteur de la réconciliation, de l'autoroute, du 3ème gazoduc, de l'annexion de l'ANP et du million de logements, que restera-t-il à faire au cadet au-delà de la continuité de la continuation ? Techniquement, relancer la relance de la relance. Cela donne du vertige et du pain. Regoudronner l'autoroute.

    Equiper le million de logements. Tout cela c'est bon et il y a de l'argent. Le seul problème du cadet sera les autres frères aînés : que faire du FLN que même la France n'a pas pu enterrer ? Du RND qui garde encore ses moustaches ? Des islamistes qui gardent encore leur barbe ? Que faire de ces gens là ? D'où, un problème commun entre le futur Saïd et l'actuel peuple : comment être Roi si les autres Rois ne sont pas d'accord, ni morts ? Ah, l'antique problème des Barmécides !

    Source :Le Quotidien d'Oran .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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