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Ces adolescentes en quête de reconnaissance en Algérie

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  • Ces adolescentes en quête de reconnaissance en Algérie

    Elles sont âgées entre 6 et 19 ans, elles viennent de toutes les régions de l'Algérie : d’Oran, de Tiaret, de Saïda et même du Sud- Ouest, notamment de la wilaya de Béchar. Elles sont au nombre de 37 à trouver refuge au centre spécialisé de protection pour filles de Birouana.

    Fatima, Z’hour, El-Batoul, Samira, on les appellera comme ça, ont chacune leur propre histoire souvent liée à un drame familial, divorce, mésentente des parents, échec scolaire et autres aléas de la vie.

    A la veille de la Journée mondiale de l’enfance, les pensionnaires du centre de Birouana ont célébré l’évènement à leur manière, elles ont surtout voulu rappeler leur existence à ceux qui les ont oubliées et parfois même rejetées. Nous leur avons rendu visite.

    Ce centre, situé sur les hauteurs de Birouana, abritait à l'époque la petite communauté chrétienne de Saint Benoît. Isolé de la ville, c’est l’endroit idéal pour offrir à cette enfance malheureuse un tant soit peu de sérénité. Malgré l’apparence austère des lieux, le centre est très bien entretenu, tout est propre et on est tout de suite plongé dans une atmosphère familiale. Les filles du centre ont réussi à créer leur propre univers, l'univers de l’enfance, cette enfance qu’elles n’ont pas pu avoir au sein de leurs familles.

    Placées par un juge des mineures jusqu’à leur majorité, certaines suivent une scolarité normale dans les établissements scolaires, d’autres une formation professionnelle. Pour le directeur de ce centre, le véritable problème c’est l’insertion de ces jeunes filles dans la vie active, car, à l’âge de 19 ans, il va falloir quitter ce centre pour qu’il puisse accueillir d’autres filles en détresse et l’établissement ne dispose que de 30 places.

    Il arrive qu’on garde ces adolescentes au niveau du centre quand elles n’ont plus de familles d’accueil, car il est impossible de les livrer à la rue. Là se pose avec acuité le problème de l’insertion de cette enfance abandonnée. Bien sûr, la responsabilité des pouvoirs publics est engagée et les possibilités existent pour une réelle prise en charge de cette frange de la population. L’entretien avec le personnel pédagogique nous renseigne sur la difficulté de la période d’observation.

    A l’arrivée de l'enfant au centre, pendant une durée de 3 mois, on essaye de réorienter l’enfant vers son milieu familial en discutant avec les parents. Dans certains cas, la réintégration se fait sans problème avec l’aide du centre qui continue à prêter assistance aux parents qui eux-mêmes sont en difficulté.

    Toutefois, il arrive que des familles qu’on peut qualifier de normales abandonnent leur progéniture parfois pour des futilités, nous expliquent le pédagogue du centre. Il est évident que les conditions sociales sont parfois les véritables raisons de cette déchirure, mais il y a aussi l’incompréhension et parfois l’intolérance du milieu conservateur.

    Que dire de ces parents qui renient leur propre fille pour une simple fugue parfois ?

    Comment peut-on permettre une telle démission parentale au regard de la loi et des droits de l’enfant reconnus universellement.

    Quand on étudie les divers cas de placement par la justice au centre de Birouana, on est en droit de se poser beaucoup de questions sur les responsabilités des uns et des autres.

    Mais fort heureusement la vie finit parfois par reprendre le dessus et des ex-pensionnaires de Saint Benoît arrivent à s’en sortir. Certaines sont aujourd'hui mères de famille et reviennent souvent au centre pour une visite de courtoisie et surtout en signe de reconnaissance et de solidarité. Les grandes vacances approchent, tous les établissements scolaires et centres de formation fermeront leurs portes à la fin des examens.

    Le CSP de Birouana restera ouvert et pour cause, Samira, Amina, Fatiha et les autres n’ont d’autres univers que ce centre où elles passeront toute leur enfance en attendant d’avoir et de vivre leurs 20 ans comme toutes les jeunes filles dans le monde.

    Par Le Soir
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