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Les violences sexuelles sur enfant en Algérie

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  • Les violences sexuelles sur enfant en Algérie

    Comme chaque 1er juin, les regards se tournent vers l’enfance, les maltraitances qu’elle subit et la nécessité de lui garantir un monde meilleur. Après cette date, nous ne voyons rien venir sur le terrain en Algérie. Les statistiques des services de la police et de la gendarmerie sont alarmantes et rien n’indique que la situation de l’enfant en Algérie s’améliorera. L’enfant algérien subit la violence sous ses différentes formes, notamment les agressions sexuelles.

    Ce phénomène interpelle la société non seulement pour lui assurer la sécurité, et le protéger, mais aussi pour lutter inlassablement contre les auteurs de ces crimes, qui sont généralement des proches de l’enfant (père, oncle, voisin, l’instituteur…)

    Ainsi, Même si les chiffres de la criminalité ont connu une baisse substantielle ces dernières années, le nombre des mineurs victimes de violence reste néanmoins très important. Ainsi, sur les 21 265 victimes de criminalités enregistrées en 2006, 1676 (soit 8%) étaient des mineurs. En 2007, ces derniers représentaient 1614 sur 18 688 victimes, soit 9%, alors que durant le premier trimestre de 2008, les mineurs constituaient 660 victimes sur 6438, soit 12%. Ces statistiques, relevées surtout dans les zones rurales, où la gendarmerie est plus active, montrent que sur les 9712 victimes d’atteinte aux personnes et aux mœurs enregistrées en 2006, les enfants représentent une proportion de 16%, soit 1513 cas. La même proportion a été constatée en 2007, alors que durant les trois premiers mois de l’année en cours, elle a atteint les 25%, puisque sur les 2004 victimes, 502 sont des mineurs. Les statistiques font état d’une hausse des actes incestueux et de pédophilie durant les deux dernières années. Le nombre de viols sur mineurs est passé de 134 en 2006 à 137 en 2007, et à 48 pour le premier trimestre 2008. Les cas d’inceste sur enfant ont connu une hausse de 100% entre 2006 et 2007, puisqu’ils sont passés de 6 à 12 avant de connaître une hausse en 2008. Ils étaient 4 cas en 2006, puis 2 en 2007 et 6 au cours des trois premiers mois de l’année 2008, période durant laquelle, faut-il le préciser, sur les 224 mineurs victimes, 121 ont subi des attentats à la pudeur. La Gendarmerie nationale a constaté par ailleurs que sur les 146 enlèvements enregistrés en 2006, 47 ont concerné des mineurs (32%). En 2007, ces derniers constituaient 34 cas sur les 112 déclarés, Pour les enquêteurs, les agressions sexuelles viennent en première position des mobiles de ces enlèvements, suivies des fugues amoureuses, puis de la demande de rançon. Néanmoins, les violences sexuelles sur enfant ne cessent d’augmenter. Le premier trimestre 2008, 14 enlèvements suivis d’agression sexuelle ont été enregistrés : 12 sur des garçons et deux sur des filles

    Le témoignage d’une mère terrifiée et choquée


    Mme Hassiba nous confie : «Je suis tombée enceinte juste après mon mariage. Mon mari ne m’a pas approchée après la naissance de notre fils. Il quittait la chambre discrètement au milieu de la nuit et rejoignait le lit de notre fils. Je commençais à me poser des questions, mais pas au point de douter qu’il pouvait abuser de son propre fils. Cette situation durait depuis plusieurs années. Au début, j’ai pensé que c’était pour fuir son devoir conjugal. J’ai tout fait pour améliorer cette situation et m’occuper de ma personne. L’idée qu’il puisse avoir une maîtresse m’a effleuré l’esprit, mais je l’ai vite évacuée, car c’est un homme pieux et pratiquant, connu pour sa rigueur au travail. Les jours passaient et le doute s’est insinué en moi quand mon fils commençait à me lancer des messages que je n’ai jamais su décoder. Par exemple, quand il lui est arrivé de refuser d’aller dormir avec son père et venait se réfugier dans mes bras en pleurant. C’est grâce au médecin traitant, qui a réussi à mettre en confiance mon enfant, qu’on a pu comprendre les raisons de sa souffrance.

    Devant ces faits, j’ai pris mon courage à deux mains, en affrontant mon mari qui m’a traité de folle. Il n’arrêtait pas de convaincre qu’il n’avait jamais approché notre fils. Après plusieurs mois, je suis à nouveau tombée enceinte, et j’ai donné naissance à une fille. Douze ans sont passés et je n’ai jamais soupçonné que mes deux enfants vivaient un cauchemar à cause de leur propre père. Il a fallu de longs entretiens psychologiques pour qu’enfin les enfants décident de révéler la souffrance qu’ils ont endurée depuis plusieurs années. Pour sauver mes enfants, j’ai pris la décision de les protéger en déposant une plainte contre mon mari. Après une pénible confrontation avec les enfants, des certificats médicaux ont confirmé le lourd traumatisme des abus sexuels subis par mes deux enfants, le juge a inculpé le père d’inceste»

    Malgré le soutien de la mère et le suivi des psychologues, les enfants vivent aujourd’hui dans la terreur. Ainsi, ils ont une peur panique du père qui, pour eux, n’est autre que cet homme qui abusé pendant des années de leur innocence. Ces deux enfants attendent de la justice qu’elle les protègent en mettant fin à leur torture.

    L’association Nada et le réseau Wassila tirent la sonnette d’alarme

    Abderrahmane Arar, président du réseau algérien pour la défense des droits de l’enfant (Nada), dira que le harcèlement sexuel envers les enfants est l’une des situations les plus difficiles qu’il ait pu traiter.

    En effet, ces situations exigent selon notre interlocuteur, un suivi lourd sur le plan juridique et psychologique, pour faire sortir l'enfant de cette situation de traumatisme, vers une situation adéquate. Devant la gravité de la situation, il est plus que nécessaire, de renforcer les conditions de protection. Il est à rappeler que le réseau Nada participe à la promotion de la culture des droits de l'enfant tout en impliquant celui-ci aisni que ses parents, pour qu'ils deviennent les principaux acteurs dans la prise de la décision, ainsi que la participation dans les mécanismes de la protection telle que le programme “Je t'écoute’’, un programme qui la disposition de l’enfant avec un numéro vert (gratuit) le 30 33. Interrogé sur les problèmes et les traumatiques les plus récurrents chez l'enfant victime d'un abus sexuel, M. Arar nous dira que c’est le manque d'accompagnement permanent sur le plan psychosocial et psychologique, ce qui nécessite une intervention de la part de toute la famille sociale, afin de le protéger de tous les maux de la société. Aussi, il est nécessaire de lui garantir une protection judiciaire sociale, administrative et psychologique. Toutefois, notre interlocuteur plaide pour une stratégie nationale de la protection des droits de l'enfant, qui sera réalisée par le ministre délégué auprès du ministère de la Solidarité national et de la Famille, et qui sera mise en application par les différentes institutions et associations qui défendent les droits de l'Enfant. Un programme qui sera promulgué par le gouvernement et adopté par le Parlement, représente une réponse nationale à toutes les difficultés quotidiennes concernant la protection judiciaire et sociale de l’enfant. Par ailleurs, M. Arar appelle les familles vulnérable à la nécessité d’adopter un grand travail à travers des campagnes de sensibilisation et d'écoute, basées sur une communication sociale IEC (information, éducation, communication).

    Et d’appeler, à l’instauration d'une culture des droits de l'Enfant et à l'implication de l'enfant dans les différents programmes de protection, tels que le signalement, l'écoute, la médiation et la création d'un environnement protecteur. Or le président de cette association révèle qu’en une année d’existence du numéro vert, 7 342 appels ont été reçus dénonçant différentes situations de maltraitance. Cependant, 335 dossiers seulement ont pu être définitivement réglés ou en voie de solution. 37 affaires ont été introduites par ailleurs auprès de la justice. 200 cas de violence ont nécessité une prise en charge psychologique et 70 cas des prises en charge diverses. M. Arar, nous a fait part aussi des difficultés rencontrées sur le terrain durant cette année. Il a été effectivement constaté que le signalement des abus commis à l’égard des enfants n’est pas encore ancré dans les mœurs des familles.

    «Malgré les campagnes de sensibilisation et d’information que nous avons menées, l’hésitation est le premier obstacle des familles. Aussi, il fait part d’un manque considérable de professionnels des questions de l’enfance, à l’image des assistantes sociales, ce qui rend la prise en charge immédiate des enfants en difficulté traîner pendant des semaines, voire des mois». M. Arar a énuméré un nombre de problèmes qui ne trouvent pas forcément des solutions urgentes, et sur le plan juridique, l’absence d’avocats spécialisés dans les questions de l’enfance fait traîner également les décisions de justice dont dépendent beaucoup d’enfants. Ce sont là quelques situations qui freinent davantage la prise en charge des enfants victimes de maltraitance.

  • #2
    Mme Dalila Djerbal, sociologue et membre du réseau Wassila

    La société algérienne a vécu durant plus d’une décennie des scènes de violence sous toutes ses formes (insécurité, terrorisme...). Cette situation a répercuté négativement sur l’enfant qui reste la première victime. Les enfants sont traumatisés par ces scènes de violence, qui ont engendré une génération dépourvue de tout repère. Les cas de violence sexuelle envers l’enfant sont les plus recensés.

    Ce phénomène prend des proportions alarmantes au sein de notre société, d’autant que des milliers de cas sont enregistrés annuellement chez nous, mais il reste que les grandes villes sont les plus exposés à ce phénomène. Mme Djerbal, sociologue et membre du réseau Wassila, affirme que la violence sexuelle à l’encontre des enfants, est un fléau qui existe depuis longtemps, néanmoins il reste que les parents n’ont pas pris les choses au sérieux, d’autant qu’ils pensent que ce n’est qu’une étape que l’enfant doit surmonter, que le temps lui fera oublier tout. Notre interlocutrice ajoute que la quasi-majorité de ces enfants subit des actes de violence sexuelle par leurs proches, les propres membres de leur famille, ce qui reste insoutenable. Le harcelement sexuel envers les enfants existe malheureusement depuis toujours, mais c’est seulement ces dernières années qu’on a fait sauter les verrous sur ce tabou. Avant, les familles qui en sont victimes préfèrent taire le drame, par honte notamment quand il s’agit d’une fille, craignant les conséquences qui peuvent en découler. En outre, Mme Dalila Djerbal rappelle que la dénonciation des agressions ou harcèlements sexuels que subissent les enfants, doit être réglementée et exigée par la loi tout en expliquant que les travailleurs au sein des structures accueillant des enfants, que ce soit à l'école, à la maternelle ou dans les centres sociaux, ainsi que les psychologues, doivent informer leur tutelle de toute agression sexuelle dont ils ont été témoins, de par leur fonction. «Leur tutelle doit à son tour informer les autorités compétentes, faute de quoi, ils seraient passibles des peines encourues par ceux et celles qui couvrent les crimes, ou s'abstiennent de les dénoncer», a-t-elle ajouté. D’autre part, quand l’enfant subit des attouchements sexuels, il pense que c’est un acte normal, et que les adultes font comme ça avec tous les enfants. Dans notre société, c’est toujours l’adulte qui a raison. L’enfant ne sait rien, il ne comprend rien. L’agresseur, ou le violeur, est en général, un proche. Ainsi, c’est le père ou la mère qui viennent demander de l’aide, dans ce cas, Mme Djerbal, qui appelle la famille à être solidaire, essaye de l’accompagner et de la soutenir, d’autant qu’elle traverse une période de désarroi, car elle subit un sentiment de culpabilité, en s’avouant son incapacité à protéger son enfants.

    Toutefois, la punition de ces criminels est indispensable, pour préserver la sécurité de la société, ainsi que la dignité de la famille algérienne. Nonobstant le rôle de la famille, l’enfant doit pour sa part, apprendre à se protéger, et à se défendre.

    Il reste que le réseau Wassila est l’un des réseaux de réflexion et d’action qui sont mis en faveur des femmes et de leurs enfants victimes de violence. Depuis sa création en octobre 2000, Wassila a mis à la disposition des parents un numéro vert (021 93.03.03) pour dénoncer toute tentative de viol, d’incivisme ou de viol. Ce réseau a pour but de toucher le pouvoir politique pour qu’il prenne conscience de ce problème et d’essayer de faire des propositions de loi pour changer la situation et prendre en charge les enfants victimes de violences sexuelles et sanctionner les coupables.

    Par Kahina Idjis, La Dépêche de Kabylie

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    • #3
      Allah yester comment peut on faire du mal à des etres innocents, ces psychopathes méritent d'etre pendu sur la place publique.

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