Un système électoral complexe
Les élections du 7 juin au Liban seront déterminantes pour l'avenir du pays. Ce sont les premières à se tenir depuis qu'un coup de force du Hezbollah a contraint la classe politique libanaise à accepter un redécoupage de la carte électorale, qui pourrait porter le parti Hezbollah et ses alliés au pouvoir.
Ce redécoupage, accepté par toutes les parties lors de négociations organisées à Doha, au Qatar, au terme de plusieurs jours d'affrontements armés entre partisans et opposants de la majorité gouvernementale, constitue en somme un retour au système électoral en vigueur en 1960.
Le Liban est actuellement divisé en deux camps, qui se sont cristallisés dans les semaines qui ont suivi l'assassinat de l'ex-premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005. Cet assassinat a entraîné le départ des troupes syriennes au Liban.
Le courant majoritaire, antisyrien, porte le nom de 14-mars (67 députés). Il est mené par le Courant du futur, le parti de Saad Hariri, fils de Rafic. Il a l'appui des Occidentaux, des États-Unis en particulier, ainsi que de l'Égypte et de l'Arabie saoudite.
L'opposition, dite prosyrienne, est regroupée dans le mouvement du 8-mars (56 députés), mené par les deux partis chiites, Hezbollah et Amal, et le Courant patriotique libre (chrétien) du général Michel Aoun. Ce mouvement du 8-mars a l'appui de l'Iran et de la Syrie. La perspective que le Hezbollah accède au pouvoir est un cauchemar pour les États-Unis, le Canada et Israël, qui considèrent le parti comme un groupe terroriste.
De la complexité du système électoral libanais
Le Parlement libanais est composé d'une seule chambre comprenant 128 députés. La Constitution prévoit que la moitié d'entre eux soient chrétiens, l'autre, musulmans. Ces deux blocs égaux se divisent de manière à ce que tous les groupes confessionnels soient représentés.
Parmi les candidats musulmans, les Libanais doivent élire 27 sunnites, 27 chiites, 8 druzes et 2 alaouites. Pour les chrétiens, ils choisissent 34 maronites, 14 grecs orthodoxes, 8 grecs catholiques, 5 arméniens orthodoxes, 1 arménien catholique, 1 évangéliste, et 1 député représentant le reste des minorités chrétiennes.
Pour la première fois depuis 1960, ces sièges confessionnels ont été répartis dans 26 districts électoraux appelés cazas. Les cazas les plus populeux, soit Beyrouth-3 et Baalbeck-Hermel, élisent 10 députés; les plus petits, comme Becharreh, Batroun et Saïda, n'en élisent que 2. Avant l'accord de Doha, le vote se répartissait dans 14 districts électoraux.
La répartition confessionnelle de ces 128 sièges est décidée à l'avance pour chacune des cazas. À Batroun, par exemple, les électeurs doivent choisir 2 députés maronites. À Beyrouth-3, la situation est autrement plus complexe: les électeurs qui se présentent aux urnes doivent choisir 5 sunnites, 1 chiite, 1 druze, 1 grec orthodoxe, 1 évangéliste et 1 chrétien représentant l'ensemble des minorités.
Les électeurs votent non pas en fonction de leur lieu de résidence, comme au Canada, mais en fonction de leur lieu d'origine. Nombreux sont ceux qui doivent donc voyager pour voter. Tous peuvent voter pour l'ensemble des députés qui briguent les suffrages dans leur district électoral, peu importe leur confession. À Beyrouth-3, par exemple, un chrétien a le droit de voter pour les représentants sunnites de son choix.
Les députés sont donc élus en fonction du scrutin uninominal majoritaire à un tour, mais à l'intérieur de leur bloc confessionnel. À Beyrouth-3, les 5 sunnites élus seront ceux qui auront obtenu le plus de voix au total. Celui qui arrive sixième sera laissé pour compte, même s'il s'avère qu'il a reçu davantage de voix que le plus populaire des candidats druzes. Ce dernier est élu à titre de premier choix parmi les candidats druzes.
Les élections du 7 juin au Liban seront déterminantes pour l'avenir du pays. Ce sont les premières à se tenir depuis qu'un coup de force du Hezbollah a contraint la classe politique libanaise à accepter un redécoupage de la carte électorale, qui pourrait porter le parti Hezbollah et ses alliés au pouvoir.
Ce redécoupage, accepté par toutes les parties lors de négociations organisées à Doha, au Qatar, au terme de plusieurs jours d'affrontements armés entre partisans et opposants de la majorité gouvernementale, constitue en somme un retour au système électoral en vigueur en 1960.
Le Liban est actuellement divisé en deux camps, qui se sont cristallisés dans les semaines qui ont suivi l'assassinat de l'ex-premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005. Cet assassinat a entraîné le départ des troupes syriennes au Liban.
Le courant majoritaire, antisyrien, porte le nom de 14-mars (67 députés). Il est mené par le Courant du futur, le parti de Saad Hariri, fils de Rafic. Il a l'appui des Occidentaux, des États-Unis en particulier, ainsi que de l'Égypte et de l'Arabie saoudite.
L'opposition, dite prosyrienne, est regroupée dans le mouvement du 8-mars (56 députés), mené par les deux partis chiites, Hezbollah et Amal, et le Courant patriotique libre (chrétien) du général Michel Aoun. Ce mouvement du 8-mars a l'appui de l'Iran et de la Syrie. La perspective que le Hezbollah accède au pouvoir est un cauchemar pour les États-Unis, le Canada et Israël, qui considèrent le parti comme un groupe terroriste.
De la complexité du système électoral libanais
Le Parlement libanais est composé d'une seule chambre comprenant 128 députés. La Constitution prévoit que la moitié d'entre eux soient chrétiens, l'autre, musulmans. Ces deux blocs égaux se divisent de manière à ce que tous les groupes confessionnels soient représentés.
Parmi les candidats musulmans, les Libanais doivent élire 27 sunnites, 27 chiites, 8 druzes et 2 alaouites. Pour les chrétiens, ils choisissent 34 maronites, 14 grecs orthodoxes, 8 grecs catholiques, 5 arméniens orthodoxes, 1 arménien catholique, 1 évangéliste, et 1 député représentant le reste des minorités chrétiennes.
Pour la première fois depuis 1960, ces sièges confessionnels ont été répartis dans 26 districts électoraux appelés cazas. Les cazas les plus populeux, soit Beyrouth-3 et Baalbeck-Hermel, élisent 10 députés; les plus petits, comme Becharreh, Batroun et Saïda, n'en élisent que 2. Avant l'accord de Doha, le vote se répartissait dans 14 districts électoraux.
La répartition confessionnelle de ces 128 sièges est décidée à l'avance pour chacune des cazas. À Batroun, par exemple, les électeurs doivent choisir 2 députés maronites. À Beyrouth-3, la situation est autrement plus complexe: les électeurs qui se présentent aux urnes doivent choisir 5 sunnites, 1 chiite, 1 druze, 1 grec orthodoxe, 1 évangéliste et 1 chrétien représentant l'ensemble des minorités.
Les électeurs votent non pas en fonction de leur lieu de résidence, comme au Canada, mais en fonction de leur lieu d'origine. Nombreux sont ceux qui doivent donc voyager pour voter. Tous peuvent voter pour l'ensemble des députés qui briguent les suffrages dans leur district électoral, peu importe leur confession. À Beyrouth-3, par exemple, un chrétien a le droit de voter pour les représentants sunnites de son choix.
Les députés sont donc élus en fonction du scrutin uninominal majoritaire à un tour, mais à l'intérieur de leur bloc confessionnel. À Beyrouth-3, les 5 sunnites élus seront ceux qui auront obtenu le plus de voix au total. Celui qui arrive sixième sera laissé pour compte, même s'il s'avère qu'il a reçu davantage de voix que le plus populaire des candidats druzes. Ce dernier est élu à titre de premier choix parmi les candidats druzes.
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