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Editorial (Jeudi 04 Juin 2009)
Zone grise
Par :Mounir Boudjema
Lu : (289 fois)
Zone grise
Par :Mounir Boudjema
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Le Sahel est devenu, par la force des choses, une zone grise aussi immense que les frontières afghano-pakistanaises qu’il s’agit également d’investir pour déloger les groupes terroristes.
Edwin Dyer est mort. L’otage britannique détenu par Al-Qaïda au Mali a été froidement exécuté. Une sentence prévisible au regard de la complexité de cette affaire tragique.
Dans la hiérarchie d’Al-Qaïda, les otages “blancs”, c’est-à-dire les occidentaux, sont différemment appréciés. Jusqu’à ce drame, les européens sont arrivés à sortir leurs otages du guêpier salafiste dans le grand-Sahara à coups de millions d’euros. Mais la nationalité de l’otage, un britannique, a certainement pesé. Alors que les otages autrichiens ont eu droit à plus de six mois de négociations, le malheureux Dyer a été tué au bout de deux petits ultimatums. Signe que dans son cas, l’argent était un élément dérisoire face à l’idéologie d’Al-Qaïda qui stipule qu’Américains et Britanniques sont des cibles prioritaires. Et de préférences mortes.
Il est évident que la faute n’incombe pas aux seuls britanniques qui ont cru dans la négociation au lieu du passage à l’acte. Les demandes farfelues d’Al-Qaïda comme la libération d’Abou Qotada d’une prison londonienne pour être parachuté sur le Waziristân sonnent comme un leurre du ravisseur Abou Zeid. Cela veut dire qu’Al-Qaïda au Sahel avait besoin d’envoyer un message aux occidentaux sous la forme morbide d’une exécution. Le Sahel est devenu, par la force des choses, une zone grise aussi immense que les frontières afghano-pakistanaises qu’il s’agit également d’investir pour déloger les groupes terroristes. La proximité avec des points chauds comme le Soudan, la Somalie et la Corne de l’Afrique préfigure d’une bande sahélienne en plein glissement vers un sanctuaire terroriste.
Mais le principal perdant demeure le Mali. Le régime de Toumane Touré qui croyait dans la “parole” de terroristes sans foi, ni loi, vient de constater qu’il est inutile de discuter avec des individus qui mettent un couteau sur la gorge ; qu’il est également impensable de se focaliser sur les Touareg, comme étant le mal dans cette région du nord du mali, et occulter les dangers d’Al-Qaïda Maghreb sur ces lieux.
L’onde de choc de la mort de l’otage britannique risque d’être terrible au niveau stratégique. Une région paupérisée, riche en minerai et essaimée de terroristes venus de tout le Sahel, ce sont autant d’ingrédients pour que le Sahel sombre dans l’anarchie.
Source : Liberté .
Edwin Dyer est mort. L’otage britannique détenu par Al-Qaïda au Mali a été froidement exécuté. Une sentence prévisible au regard de la complexité de cette affaire tragique.
Dans la hiérarchie d’Al-Qaïda, les otages “blancs”, c’est-à-dire les occidentaux, sont différemment appréciés. Jusqu’à ce drame, les européens sont arrivés à sortir leurs otages du guêpier salafiste dans le grand-Sahara à coups de millions d’euros. Mais la nationalité de l’otage, un britannique, a certainement pesé. Alors que les otages autrichiens ont eu droit à plus de six mois de négociations, le malheureux Dyer a été tué au bout de deux petits ultimatums. Signe que dans son cas, l’argent était un élément dérisoire face à l’idéologie d’Al-Qaïda qui stipule qu’Américains et Britanniques sont des cibles prioritaires. Et de préférences mortes.
Il est évident que la faute n’incombe pas aux seuls britanniques qui ont cru dans la négociation au lieu du passage à l’acte. Les demandes farfelues d’Al-Qaïda comme la libération d’Abou Qotada d’une prison londonienne pour être parachuté sur le Waziristân sonnent comme un leurre du ravisseur Abou Zeid. Cela veut dire qu’Al-Qaïda au Sahel avait besoin d’envoyer un message aux occidentaux sous la forme morbide d’une exécution. Le Sahel est devenu, par la force des choses, une zone grise aussi immense que les frontières afghano-pakistanaises qu’il s’agit également d’investir pour déloger les groupes terroristes. La proximité avec des points chauds comme le Soudan, la Somalie et la Corne de l’Afrique préfigure d’une bande sahélienne en plein glissement vers un sanctuaire terroriste.
Mais le principal perdant demeure le Mali. Le régime de Toumane Touré qui croyait dans la “parole” de terroristes sans foi, ni loi, vient de constater qu’il est inutile de discuter avec des individus qui mettent un couteau sur la gorge ; qu’il est également impensable de se focaliser sur les Touareg, comme étant le mal dans cette région du nord du mali, et occulter les dangers d’Al-Qaïda Maghreb sur ces lieux.
L’onde de choc de la mort de l’otage britannique risque d’être terrible au niveau stratégique. Une région paupérisée, riche en minerai et essaimée de terroristes venus de tout le Sahel, ce sont autant d’ingrédients pour que le Sahel sombre dans l’anarchie.
Source : Liberté .