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Le torchon brûle entre le wali et le maire à Tizi-Ouzou

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  • Le torchon brûle entre le wali et le maire à Tizi-Ouzou

    Le wali enfonce le maire à l’APC de Tizi-Ouzou

    - Près de 86 millions de DA de marchandises déviés

    - Plus de 50 millions de DA approvisionnés en pièces détachées pour un parc roulant quasiment anéanti

    -Attributions illégales et anarchiques de matériaux à des personnes sans identification

    Décidément, plus rien ne va à l’APC de Tizi-Ouzou. C’est l’imbroglio total. Un nœud qui se corse davantage par la position du maire qui, au vu de sa position, semble assumer pleinement son alignement aux côtés du premier vice-président et du président de la commission sociale, accablés par de graves scandales.

    En fait pour les observateurs avisés de tout ce qui s’est tramé et continue de l’être au sein de ladite assemblée, la position d’aujourd’hui du maire n’est que logique. Car il est de fait mouillé, comme les élus indexés, dans les nombreux scandales révélés qui éclaboussent "l’honnêteté" de l’assemblée. La sentence lui a été, du reste, confirmée par le wali en personne à travers un courrier classé confidentiel que ce dernier lui avait transmis en décembre dernier.

    "J’ai l’honneur de vous rappeler votre qualité d’ordonnateur des dépenses de la commune qui engage totalement et pleinement votre responsabilité à titre personnelle."

    Clair net et précis. Ladite lettre a été adressée au maire au lendemain des conclusions établies par la mission d’inspection de wilaya effectuée en fin novembre dernier au niveau des services de la commune.

    La commission, qui a fouiné dans la conduite des affaires de la municipalité, notamment autour des conditions d’acquisition et d’attribution de matériaux de construction aux citoyens, a relevé "des anomalies", voire "des dépassements graves."

    Pas moins de neuf reproches aussi graves les uns que les autres sont énumérés par le wali dans la correspondance, longue de trois feuilles, au maire.

    Entre autres : "L’absence de tout document déterminant la liste des personnes éligibles nécessiteuses devant bénéficier de l’attribution de matériaux de construction (…), l’absence d’identification de la personne bénéficiaire ; la signature matérialisant l’acte d’enlèvement (…), la complaisance dans l’établissement et l’émission de bons de commande sans vérification préalable au moins de la disponibilité des crédits de payement nécessaires (…) Les approvisionnements sans aucun respect de la législation notamment celle relative aux marchés publics (…) les dépenses engagées dépassant parfois le seuil de passation des marchés… "

    En somme, ce sont là des griefs qui devraient, dans un pays qui se respecte, au moins inciter les accusés à se retirer sur la pointe des pieds, et la justice à se saisir d’elle-même… Et pourtant les responsabilités des uns et des autres semblent bien cernées par le wali.

    En témoigne cet autre passage de la même lettre : "Le montant global des achats de marchandises réceptionnées par la commune, suivant la procédure de bons de commande" s’élève à plus de 86 millions de DA dont la quasi-totalité a été déviée de sa destination ; comme cela a été, également, le cas en ce qui concerne l’émission de bons de commande, à titre d’exemple, en date du 28 septembre 2008 auprès de l’A S Distribution – Bordj-Menaïel, pour l’acquisition de matériaux de construction pour un montant de 11.953.430,00 DA, dont la réception est faite par la commune ainsi que la distribution irrégulière de la quantité de ciment disponible, rendant inutile le service de la maintenance, illustrent à l’évidence la gravité des faits générés par les agissements intempestifs et irréguliers dans la conduite et la gestion des services de la commune.

    Dites dans un langage sans protocole, ni diplomatie, les interpellations du wali sous-entendraient, à peu près, ceci : "Il y a magouille, escroquerie, bakchich, pots-de-vin, pots sans alcool, sachets noirs de billets… dans votre gestion messieurs !" D’ailleurs, le maire est mis en demeure de "prendre toutes les mesures et les dispositions nécessaires à l’effet d’endiguer définitivement de telles pratiques…" Cette dernière phrase correcte est du wali.

    Des jours et des mois passeront, et le maire a ignoré ce rappel à l’ordre qui ailleurs serait pris pour une invitation à partir. Il tentera alors de gérer la municipalité, au jour le jour, comme un amour qui ne saurait aboutir… Six mois après, la contestation intérieure qui couvait jusque-là, finira par éclater au grand jour compliquant davantage la situation du maire et celle de ses deux proches collaborateurs.

    Six élus de son propre parti le FLN, quatre du RCD, et quatre du RND ont décidé de monter au créneau pour lui forcer la main publiquement à lâcher son 1er vice-président et le président de la commission sociale désignés comme le mal de l’exécutif. C’est alors que l’APC se retrouvera bloquée. Suite à quoi, une AG extraordinaire a été convoquée pour mercredi dernier. Un rendez-vous durant lequel le maire se contentera d’annoncer verbalement la dissolution de tous les organes de l’assemblée. Mais sans soumettre la proposition au vote.

    De fait, il ne pourrait y avoir délibération, ni de PV de dissolution… Aux dernières nouvelles, la wilaya et la daïra lui réclament ce précieux PV…

    Mais lui, pendant ce temps, semble s’en tenir à sa sentence verbale, réclame les clés des bureaux attribués aux élus, ordonne le changement des serrures, suspend le travail des commissions et multiplie déjeuners et dîners en vue de constituer un nouvel exécutif. Rien que ça ! Il est vrai que l’Islam autorise quatre épouses mais deux exécutifs pour un maire! Ce dernier fait preuve de bien affectionner les manœuvres.

    A la recherche d’une nouvelle majorité, et tel un mari partagé, il lorgne du côté des 13 qui forment le bloc des élus contestataires avec autant d’ambivalence qu’il le fait envers les oubliés du FFS qu’il a réappris à côtoyer avec les deux élus FLN décriés.

    Voilà qui s’apparente à une vilaine tentative de se hisser en haut des scandales qui frappent l’APC. Le dernier scandale révélé par une source au fait des choses évoque "l’acquisition de plusieurs lots de pièces détachées d’une valeur globale qui dépasserait les 50 millions de DA pour un parc roulant réduit à trois fois rien." Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

    Par La Dépêche de Kabylie
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