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Catastrophe du vol AF 447 : le point sur les hypothèses

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  • Catastrophe du vol AF 447 : le point sur les hypothèses


    Crédits photo : AP
    Plusieurs sources proches de l'enquête distillent dans les medias français et étrangers des éléments différents pour tenter d'expliquer les circonstances de la disparition de l'Airbus A330 d'Air France, sans nécessairement se contredire. Explications.

    • DÉSINTEGRATION DE L'AVION EN PLEIN VOL. Une source proche de l'enquête a révélé au Figaro que l'avion a pu se désintégrer en plein vol avant de sombrer dans l'océan. Cette théorie s'appuie sur le très grand rayon de dispersion des fragments de l'Airbus retrouvés sur plus de 300 km. «Sous réserve de plus amples informations, ce premier élément plaide en faveur d'une explosion qui aurait touché l'aéronef en plein vol» explique cette source. Une telle désintégration à une altitude d'environ 10 000 mètres pourrait avoir trois causes : soit l'action d'un phénomène météorologique exceptionnellement violent, plausible dans la zone de convergence intertropicale empruntée par le vol, soit une brusque dépressurisation, soit un attentat terroriste.
    Ce scénario d'une désintégration en plein vol est compatible avec les messages d'alerte automatiques envoyés par l'AF 447 quelques minutes avant sa disparition. Ces transmissions suggèrent que l'appareil a subi en cascade une série de défaillances techniques, qui pourraient être les symptômes ou les causes d'un début de désintégration. Se basant sur les messages d'alerte que leur a transmis une source non identifiée au sein d'Air France, les journaux brésiliens Estado de Sao Paulo et Jornal da Tarde, ont publié mercredi une chronologie, très contestée par les enquêteurs, des événements (voir plus bas).
    Cette hypothèse d'une désintégration en plein de vol de l'AF 447 ne convainc pas le Brésil. Selon le ministre brésilien de la défense, les nappes de kérosène observées dans l'Atlantique près de débris écartent «a priori» la piste d'une explosion, accidentelle ou terroriste, et d'un incendie en vol puisque le carburant n'aurait pas brûlé. Mais cela n'exclut pas une désintégration sous l'effet d'une autre cause qu'une bombe.
    De leur côté les enquêteurs du BEA estiment que la dispersion des fragments peut aussi avoir été provoquée par les courants marins et le mauvais temps et qu'il est trop tôt pour spéculer sur l'origine de cette dispersion.
    • «UN INTENSE ÉCLAT DE LUMIÈRE BLANCHE». Selon un témoignage publié par le journal espagnol El Mundo, un commandant de bord du vol 974 Lima-Madrid de la compagnie espagnole Air Comet qui volait non loin de la zone du crash à l'heure de la disparition de l'AF 447 rapporte avoir vu soudain un «intense éclat de lumière blanche qui a suivi une trajectoire descendante et verticale et qui s'est dissipé en six secondes». Le pilote a fait un rapport à sa direction, qui a transmis ce rapport à Air France, à Airbus et à l'Agence de sécurité aérienne espagnole. La vive lueur a été vue par le commandant, ainsi que par son co-pilote et par une passagère. Ce témoignage ne permet pas cependant de préciser si cette lumière est due à une explosion en vol de l'appareil. «Je ne peux pas évaluer l'information ou dire si cette lumière est vraisemblablement ou non celle de l'Airbus.» a précisé le directeur général de la compagnie Air Comet.
    • VITESSE ERRONÉE. Une autre source proche de l'enquête aurait confié au quotidien Le Monde que l'AF 447 ne volait pas à la bonne vitesse. Une trop faible vitesse de l'appareil aurait pu provoquer un décrochage et la chute de l'appareil, alors qu'il naviguait dans une zone de fortes turbulences. Selon le journal, Airbus devrait bientôt publier une recommandation, validée par le Bureau d'enquêtes et d'analyses, destinée à rappeler à toutes les compagnies utilisant ses biréacteurs A330 «qu'en cas de conditions météorologiques difficiles, les équipages doivent conserver la poussée des réacteurs et l'assiette correctes pour garder l'avion en ligne».
    Cette consigne fait dire à d'anciens pilotes que l'avion naviguait trop doucement. «Si le BEA fait une recommandation pour demander aux pilotes de ne pas trop réduire la vitesse est-ce que cela veut dire que les pilotes du Rio-Paris ont commis cette erreur ? Si le BEA fait une recommandation aussi tôt, c'est qu'ils savent très clairement ce qui s'est passé», confiait Jean Serrat, commandant de bord à la retraite, à l'AFP. Toutefois le BEA a démenti la publication prochaine de cette notice.
    Cette hypothèse d'une vitesse inadéquate ne s'oppose pas non plus à celle d'une éventuelle désintégration de l'avion dans l'air, puisque le décrochage brutal rentre dans les causes possibles d'une désintégration en vol.
    • BUG INFORMATIQUE. Le décrochage brutal de l'Airbus pourrait aussi avoir été causé par un bug informatique des ordinateurs de bord. L'hebdomadaire américain Time cite en exemple le cas d'un vol de la Quantas entre Singapour et Perth. Un Airbus A 330, comme celui qui assurait la liaison Rio-Paris, a effectué en octobre dernier pendant 20 secondes une plongée de 200 mètres, avant de se stabiliser. La cause : un des ordinateurs Adiru de l'appareil a envoyé de données erronées à l'ordinateur de vol. Suite à un deuxième incident fin décembre, Airbus a relevé dans ses données des indices suggérant que ce type de défaillance s'est produit sur quatre vols. Toutefois on ignore pour le moment si l'AF 447 était équipé d'un Adiru de même modèle que celui installé sur l'appareil de la Quantas.
    La chronologie du drame telle qu'établie par Estado de Sao Paulo et Jornal da Tarde.
    23 heures : le pilote envoie un signal manuel annonçant qu'il traverse une zone de cumulonimbus noirs chargés d'électricité qui s'accompagne de vents violents et d'éclairs.
    23h10 : L'avion transmet une rafale de messages automatiques. Le pilote automatique est désengagé. Cette opération peut avoir été décidée par l'équipage ou par les systèmes de sécurité. Cette déconnexion intervient automatiquement lorsque les ordinateurs détectent une panne grave, souligne Le Monde. En outre, les commandes électriques de vol qui activent les volets et les ailerons, passe en alimentation de secours. Ce mode se déclenche en cas de pannes électriques multiples. Cela peut indiquer que les moyens de contrôle nécessaires pour assurer la stabilité de l'avion sont endommagés, ainsi que les systèmes de vols.
    23 h 12 : Pannes d'Adiru (Air Data Inertial Reference Unit) et Isis (Integrated Standby Instruments System). Ces ordinateurs fournissent des informations capitales sur l'altitude, la vitesse et la direction du vol. Une minute plus tard, c'est au tour de l'ordinateur principal (Prim1) et l'auxiliaire (Sec1) de vol d'arrêter de fonctionner. Les enquêteurs nient que la défaillance de l'Adiru et de l'Isis se soient produits au moment indiqué.
    23h14 : défaillance électrique totale et dépressurisation de la cabine (cause ou conséquence d'une désintégration de l'appareil). L'avion aurait déjà, à ce moment là, amorcé sa chute vers l'Atlantique. «Cela ressemble clairement au scénario de l'avion qui se désintègre», analysait à la lecture de ce récit ce responsable aéronautique, interrogé par l'Associated Press. «Nous ne savons seulement pas pourquoi, mais c'est ce que l'enquête montrera».
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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