Ag’ellid ‘ amesvat’li “Le roi inique”
Amachahou rebbi ats iselhou.Ats ighzif anechth ousarou.(Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). Jadis régnait sur la terre un monarque aux multiples lubies. Ce sont quelques-unes d’elles, que nous allons vous raconter à travers ce conte du terroir.
Cet “Ag’ellid” (roi) qui avait droit de vie et de mort sur tous ses sujets, s’ennuyait à en mourir dans son palais. Ses “fous” attitrés ne le faisaient plus rire. Gagné par la morosité, un jour monté sur son magnifique destrier, il se rend escorté au marché et déclare au milieu de la foule agurie :
“- J’exige qu’on m’achète de l’ombre avant demain après-midi. Je mets à la disposition de tous cinq douros. En cas d’échec, je ferai couper à tous la tête”.
Les sujets du roi tremblent tous à la fois. Ils savent par expérience, que le tyran est capable de tout.
Dans l’assistance, il y avait un vieillard qui avait ressenti la menace, beaucoup plus que d’autres. Tous les membres de sa famille sont morts, il ne lui reste plus qu’une fille âgée d’une vingtaine d’années qui s’occupe de lui.
En rentrant à la maison, la mine défaite et ne voulant pas manger, sa fille lui pose des questions. Il lui répond et lui apprend que “Ag'ellid” (le roi) à décrété la mort de tous ses sujets, si on ne lui ramène pas “Thili (ombre), pour la somme de cinq douros. La jeune file qui avait une intelligence lors du commun s’écrit :
“L’ombre dont il parle est facile à trouver !
Le vieillard est interloqué.
Vas tout de suite au palais et ramène l’argent promis ! Je vais t’acheter moi même “thili (ombre)”.
Le vieillard qui avait foi en sa fille se rend chez “Ag'ellid”, qui lui fait remettre les cinq douros.
Avec l’argent, la jeune fille se rend chez un paysan et s’achète “Lemdhella” (un chapeau, genre de Sombrero), couvre-chef typique des paysans kabyles, même de nos jours).
En la remettant à son père, celui-ci, a le fou-rire et dit à sa fille :
Lemdhella thegar thili
Ghorem el haq à illi”.
(Le chapeau fait de l’ombre. Tu as raison ma fille !)
Le lendemain dans la matinée, avant que le délai ne soit passé, le vieillard se présente au palais et remet “thili (ombre)” comme exigé.
Grâce à “thili”, la population est épargnée. Quelques jours pus tard l’A'gellid récidive. Cette fois-ci, il demande à ses sujets de lui ramener deux objets, capables de l’emmener au marché, sans qu’il puisse toucher le sol avec ses pieds.
Cette deuxième exigence met en émoi tous les sujets du roi. Où va-t-on trouver ces objets ? Tout le monde craint pour sa vie, le vieillard s’ouvre à sa fille. Elle le rassure, en lui disant qu’elle avait de solution. Comme pour la première fois,le vieillard se rend au palais pour prendre la somme allouée. Sa fille se rend chez un cordonnier “akharaz” et s’achète une paire de protège-pieds (bouâfas ou ichifadh) faites en cuir de bœuf. Elle les remet à son père. Il éclate de rire et lui dit :
Adhar our itsnal ak’al
Ma ilsa ichifadh n’elmal. (Les pieds ne peuvent toucher la terre, s’ils sont recouverts de protège-pieds !)
Le lendemain matin, le vieillard se présente avant l’heure fatidique au palais et remet les protège-pieds, au monarque aux lubies. Il est intrigué par ce vieillard qui a deviné, ce à quoi il faisait allusion en des termes sibyllins, pas du tout à la portée de n’importe qui.
Après quelques mois de répit, un jour de marché, l’A'gellid annonce à la population affolée, qu’il couperait la tête à tous si l’énigme suivante n’est pas élucidé avant demain après-midi :
Quel est l’arbre qui possède douze branches et sur chaque branche poussent trente feuilles ?
Cette troisième exigence aussi énigmatique que les deux premières, déconcentre les gens. Comme à l’accoutumée, ce fut la fille du vieillard qui réussit à résoudre l’énigme. Elle dit à son père :
“L’arbre c’est l’année, qui a douze mois. Les branches ce sont les mois qui ont trente jours.
Le vieillard regarde sa fille, sourit et lui dit :
Thoufidh elhal a illi
Tsidets irkoul aya gi !
(Tu as trouvé la clef de l’énigme ma fille c’est la vérité ce que tu dis !)
C’est le cœur léger qu’il se rend le lendemain au palais et qu’il donne la réponse désirée au monarque étonné.
Les mois passent inexorablement. L’A'gellid semble s’assagir, la population retrouve sa quiétude, mai un jour de nouveau tout bascule ! l’A'gellid menace de décapiter tout le monde, si le jour du marché, il ne trouve pas sur la place publique au moins un homme qui ne soit ni nu ni vêtu.
La population qui croyait que les énigmes de l’A'gellid étaient finies est angoissée. Comme la réputation du vieillard commençait à se savoir, les gens le supplie de contrecarrer les projets funestes de l’A'gellid (roi), en résolvant cette quatrième énigme.
En rentrant chez lui le vieillard dit à sa fille : “Cette fois, je crois que c’est fini, l’A'gellid veut voir de ses propres yeux un homme qui ne soit ni nu, ni vêtu. Personne ne sait comment faire. -- C’est facile papa, s’écrit la fille. Le jour du marché tu mettras un pagne autour de tes hanches, et tu te couvriras d’un bournous. Quand l’A'gellid viendra, tu te découvrira devant lui en enlevant ton bournous. Il verra devant lui, un homme pas complètement nu et pas complètement vêtu”.
Le vieillard sourit et dit à sa fille :
Amachahou rebbi ats iselhou.Ats ighzif anechth ousarou.(Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil). Jadis régnait sur la terre un monarque aux multiples lubies. Ce sont quelques-unes d’elles, que nous allons vous raconter à travers ce conte du terroir.
Cet “Ag’ellid” (roi) qui avait droit de vie et de mort sur tous ses sujets, s’ennuyait à en mourir dans son palais. Ses “fous” attitrés ne le faisaient plus rire. Gagné par la morosité, un jour monté sur son magnifique destrier, il se rend escorté au marché et déclare au milieu de la foule agurie :
“- J’exige qu’on m’achète de l’ombre avant demain après-midi. Je mets à la disposition de tous cinq douros. En cas d’échec, je ferai couper à tous la tête”.
Les sujets du roi tremblent tous à la fois. Ils savent par expérience, que le tyran est capable de tout.
Dans l’assistance, il y avait un vieillard qui avait ressenti la menace, beaucoup plus que d’autres. Tous les membres de sa famille sont morts, il ne lui reste plus qu’une fille âgée d’une vingtaine d’années qui s’occupe de lui.
En rentrant à la maison, la mine défaite et ne voulant pas manger, sa fille lui pose des questions. Il lui répond et lui apprend que “Ag'ellid” (le roi) à décrété la mort de tous ses sujets, si on ne lui ramène pas “Thili (ombre), pour la somme de cinq douros. La jeune file qui avait une intelligence lors du commun s’écrit :
“L’ombre dont il parle est facile à trouver !
Le vieillard est interloqué.
Vas tout de suite au palais et ramène l’argent promis ! Je vais t’acheter moi même “thili (ombre)”.
Le vieillard qui avait foi en sa fille se rend chez “Ag'ellid”, qui lui fait remettre les cinq douros.
Avec l’argent, la jeune fille se rend chez un paysan et s’achète “Lemdhella” (un chapeau, genre de Sombrero), couvre-chef typique des paysans kabyles, même de nos jours).
En la remettant à son père, celui-ci, a le fou-rire et dit à sa fille :
Lemdhella thegar thili
Ghorem el haq à illi”.
(Le chapeau fait de l’ombre. Tu as raison ma fille !)
Le lendemain dans la matinée, avant que le délai ne soit passé, le vieillard se présente au palais et remet “thili (ombre)” comme exigé.
Grâce à “thili”, la population est épargnée. Quelques jours pus tard l’A'gellid récidive. Cette fois-ci, il demande à ses sujets de lui ramener deux objets, capables de l’emmener au marché, sans qu’il puisse toucher le sol avec ses pieds.
Cette deuxième exigence met en émoi tous les sujets du roi. Où va-t-on trouver ces objets ? Tout le monde craint pour sa vie, le vieillard s’ouvre à sa fille. Elle le rassure, en lui disant qu’elle avait de solution. Comme pour la première fois,le vieillard se rend au palais pour prendre la somme allouée. Sa fille se rend chez un cordonnier “akharaz” et s’achète une paire de protège-pieds (bouâfas ou ichifadh) faites en cuir de bœuf. Elle les remet à son père. Il éclate de rire et lui dit :
Adhar our itsnal ak’al
Ma ilsa ichifadh n’elmal. (Les pieds ne peuvent toucher la terre, s’ils sont recouverts de protège-pieds !)
Le lendemain matin, le vieillard se présente avant l’heure fatidique au palais et remet les protège-pieds, au monarque aux lubies. Il est intrigué par ce vieillard qui a deviné, ce à quoi il faisait allusion en des termes sibyllins, pas du tout à la portée de n’importe qui.
Après quelques mois de répit, un jour de marché, l’A'gellid annonce à la population affolée, qu’il couperait la tête à tous si l’énigme suivante n’est pas élucidé avant demain après-midi :
Quel est l’arbre qui possède douze branches et sur chaque branche poussent trente feuilles ?
Cette troisième exigence aussi énigmatique que les deux premières, déconcentre les gens. Comme à l’accoutumée, ce fut la fille du vieillard qui réussit à résoudre l’énigme. Elle dit à son père :
“L’arbre c’est l’année, qui a douze mois. Les branches ce sont les mois qui ont trente jours.
Le vieillard regarde sa fille, sourit et lui dit :
Thoufidh elhal a illi
Tsidets irkoul aya gi !
(Tu as trouvé la clef de l’énigme ma fille c’est la vérité ce que tu dis !)
C’est le cœur léger qu’il se rend le lendemain au palais et qu’il donne la réponse désirée au monarque étonné.
Les mois passent inexorablement. L’A'gellid semble s’assagir, la population retrouve sa quiétude, mai un jour de nouveau tout bascule ! l’A'gellid menace de décapiter tout le monde, si le jour du marché, il ne trouve pas sur la place publique au moins un homme qui ne soit ni nu ni vêtu.
La population qui croyait que les énigmes de l’A'gellid étaient finies est angoissée. Comme la réputation du vieillard commençait à se savoir, les gens le supplie de contrecarrer les projets funestes de l’A'gellid (roi), en résolvant cette quatrième énigme.
En rentrant chez lui le vieillard dit à sa fille : “Cette fois, je crois que c’est fini, l’A'gellid veut voir de ses propres yeux un homme qui ne soit ni nu, ni vêtu. Personne ne sait comment faire. -- C’est facile papa, s’écrit la fille. Le jour du marché tu mettras un pagne autour de tes hanches, et tu te couvriras d’un bournous. Quand l’A'gellid viendra, tu te découvrira devant lui en enlevant ton bournous. Il verra devant lui, un homme pas complètement nu et pas complètement vêtu”.
Le vieillard sourit et dit à sa fille :
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