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La relation culturelle algéro-française

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  • La relation culturelle algéro-française

    Durant son séjour à Paris, M. Ziari, président de l’APN, a rencontré les représentants des groupes parlementaires français pour faire un tour d’horizon des relations entre les deux pays, et baliser le terrain avant le déplacement qu’effectuera en France le président Bouteflika.

    Il serait pertinent de relever que la majorité et l’opposition (France) ont dialogué avec M. Ziari car, s’agissant des intérêts stratégiques français, la représentation populaire française fait bloc et dispose des éléments d’information pour agir et réagir en connaissance de cause vis-à-vis de l’étranger. Or, dans la culture politique, ou culture tout court, en Algérie, il ne faut surtout pas préparer, discuter et présenter un front uni à l’extérieur.

    L’exclusion de l’opposition, et peu importe aux électeurs les raisons, «les fautifs», fait désordre et désarme dans l’opinion l’esprit patriotique. Si les discussions entre les deux parties ont porté sur de gros dossiers, il n’empêche que le volet relatif aux industries culturelles, à la formation de haut niveau dans la pratique des arts majeurs, dans le ballet et les conservatoires de musique demeurent les fantômes du palais ou des enfants cachés de la relation, certes conflictuelle, et chargée de mémoire, tissée entre les deux rives depuis l’invasion française de 1830.

    Les Emirats arabes, réputés peu francophones et, surtout, anglophones, tout comme l’Egypte, ne s’encombrent pas de chants patriotiques, sans rien renier de leur passé ou de leurs traditions, pour construire une réplique du Louvre, pour développer des fouilles archéologiques à Alexandrie où active une grande université. Ces pays n’ont pas été colonisés et déstructurés par la France. Mais personne n’oserait demander aux Algériens d’oublier ou de renier le gigantesque combat, emblématique du XXe siècle.

    Mais s’entêter à collectionner de minuscules accords avec des pays qui ne font pas en termes de productions et de rayonnement culturels le dixième de la région PACA ou de l’Ile-de-France fait penser à ces grands combattants qui n’ont pas risqué une minute de leur vie à la lutte anticolonialiste et dont la progéniture et les sous sont dans l’Hexagone, mais entonnent Kassaman au moindre prétexte.

    Pour le musée, le théâtre du plus populaire au plus élitiste, dans l’industrie du film, du disque, du livre, du mime, du spectacle pour enfants, il est possible d’envisager entre les secteurs privés des deux pays des accords profitables, sans complexe.

    La culture algérienne, libérée des fonctionnaires qui ronronnent comme des chats au coin du feu, peut donner, recevoir, mixer et s’exporter non seulement auprès des Maghrébins de France mais aussi en direction de nombreux Français qui n’ont rien à voir avec le Front national et la lisière d’une droite française, trop souvent rentière, qui tête l’insécurité, la violence islamiste, des discours algériens proférés par des apprentis en théologie et abscons en culture et en politique. Ils sont aidés par le silence complice d’élites pseudo modernes, de militants pour l’indépendance de l’Algérie à partir du XXIe siècle et anticolonialistes depuis la surréaliste loi française du 23 février 2005, qui a failli passer inaperçue. Les maquisards de la 25e heure et les prédicateurs qui ne sourient jamais ne représentent pas la majorité des Algériens. L’OAS du 3e âge et les délires de la famille Le Pen ne sont pas la France.

    L'Algérie et la France ont assez d’intelligence et de talent, de gens de bonne volonté pour envisager, lorsque M. Bouteflika ira à Paris, d’inventer des relations et des accords en matière de culture complètement inédits, tournés vers l’avenir qui transcende les générations actuelles, pour construire et échanger.

    Par Abdou b., La Tribune
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