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Emouvant hommage à cheikh Aârav Bouizgaren

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  • Emouvant hommage à cheikh Aârav Bouizgaren

    C’est un hommage des plus vibrant que celui rendu à cheikh Aarav Bouizgaren dans la soirée du 1er Juin dernier à la salle des spectacles de Berbère Télévision où beaucoup d’artistes ont tenu à être présents aux côtés de la famille du regretté.

    En effet, c’est une initiative entreprise par les jeunes issus du village natal du pionnier de la chanson kabyle (Lejemaâ Nessaharidj) à leur tête Nacer Bouizgaren, son neveu. Ce dernier, après avoir effectué une recherche approfondie autour de la vie et l’œuvre de son oncle Mohend Aârav, a décidé de créer cet événement en témoignage au cheikh et appuyé par sa veuve Nadia Bouizgaren alias Tassadit qui lui a ouvert sa porte et son cœur.

    Parti d’une simple idée, l’hommage a fait effet boule de neige avec l’adhésion de beaucoup d’artistes et de fans à l’idée de participer à cet événement aussi exceptionnel que celui de rendre hommage et d’évoquer l’enfant de Mekla, l’artiste aux dix tubes de Ah anfas anfas à Ah ammimezran a fortiori dans la salle Brtv cédée par Mustapha Saâdi.

    Qui est cheikh Aârav Bouizgaren?

    Cheikh Aarav dit Mohamed Aarav Bouizgaren est né le 27 mai 1917 à Ldjemaâ n’Saharidj un village situé à une trentaine de kilomètres à l’est de la ville de Tizi-Ouzou où il passa toute son enfance. Adolescent, épris de musique, il part à Alger et côtoie El Hadj Mhamed El Anka et intègre sa troupe avec laquelle il apprend les règles élémentaires du chaâbi. Il débarque en France à partir de 1946, mais ne se détache pas du milieu artistique, en rencontrant cheikh El Hasnaoui, Slimane Azem, Bahia Farah, Fatma-Zohra et autres. Il édite sa première chanson Anfas anfas (Laisse-le) en 1950 abordant la condition d’immigré en France. S’ensuivirent des titres phares qui ont fait sa renommée tels que Ammimzrane, Cyaâtas adyass etc. Même s’il n’a enregistré qu’une dizaine de chansons, ces dernières sont considérées comme des chef-d’œuvre interprétées par des générations et de chanteurs kabyles. Malgré le succès qu’ont connu toutes ses œuvres cheikh Aârav est resté modeste ne cherchant aucune gloire et préférant se mettre à l’ombre jusqu’à sa mort, le 2 avril 1988. Aujourd’hui, il repose en paix au cimetière de Massy mais ses œuvres demeureront éternelles.

    Pour ce qui est du spectacle, c’est un plateau des plus riches qui a été offert au public venu nombreux assister à l’hommage. Entre anciens et nouveaux du genre Chaâbi, la scène rassemblait les adeptes de ce genre ainsi que la chanson kabyle féminine représentée par trois chanteuses. Un grand poster du cheikh se dressait au-dessus de la scène surplombant un orchestre majestueux dirigé par Allaoua Bahlouli. Des instruments personnels du disparu (Mondole, flûte, violon, ancien magnéto à bande, tourne-disque et disques 33 tours) sont minutieusement exposés. Après la projection d’un diaporama relatant la vie et l’œuvre du chantre avec l’introduction de souvenirs en photos archives inédites rassemblées sur un fond musical du cheikh concocté par Mohand Ferdiou, c’est place à la musique…

    Ils ont tenu à interpréter ses chansons…

    Khelifa Ait Ali ouvre le bal avec la chanson Ayemma, puis Arezki Moussaoui Ayadu et Tura Akmedjagh Nacer Chebbah a repris également un tube de son idole. Rachid Mesbahi avec son doigté terrible rappelle au public que le mode chaâbi ne se démode pas en interprétant deux de ses tubes A yemma aezizen et Ayafroukh aelli. La jeune chanteuse Ratiba fait découvrir au public sa chanson émouvante "Lukane" puis reprend une de Hanifa Darrayiw. Kamal Bouyakoub, avec sa voix rocailleuse a opté pour "Anfas anfas" avec son istikhbar vibrant puis une chanson de Matoub-Lounès Atili l hadja arkhiset inspirée d’une œuvre de cheikh Aârav. Karim Slaim et Moh Smail ont chanté respectivement Yejrah wul tassa tuden et Anfas anfas, akka aydus. Malika à évoqué Zohra avec sa chanson Urilaq ayitchuhned. Après l’entracte Hocine Madoui enchaîne avec Chyaâtas adyas puis à Lekhder Sennane d’enchanter le public avec une nouvelle chanson intitulée Medden. Hocine Chebbah, jeune talent de la région et adepte du style du cheikh, s’est permis le luxe d’interpréter avec brio une chanson inédite jamais enregistrée par cheikh Aârav Lweqt Uewij qu’il a bien adaptée au mode actuel tout en gardant sa saveur d’antan. Pour clôturer l’événement Farid Arhab et Aldjia interprètent Slimane Azem dans Tamurtiw aâzizen pour l’un et Djamila, Taâqqayt naremmane pour l’autre.

    La veuve de cheikh Aarav, présente et émue

    Elle était aussi là, Nadia Bouizgaren, veuve de cheikh Aârav, une femme restée belle, timide et souriante. Assise au premier rang, elle répondait avec un sourire et générosité aux salutations des artistes et des fans de son défunt mari.

    A la fin du spectacle et après avoir remercié les organisateurs et tout le public venu nombreux à l’hommage, elle nous fit cette confidence : “Aujourd’hui, je suis réellement émue, après toutes ces années ou a eu l’idée de rendre hommage à mon défunt mari, il sera sûrement ravis dans l’au-delà. Vous savez, cheikh Aârav a toujours été un homme discret que ce soit dans sa vie ou dans son art, il aimait rester dans l’ombre et a même décidé à un moment d’arrêter son art alors qu’il était au summum de sa gloire et personne ne sait pourquoi. Je me souviens, il prenait son instrument, qu’il avait laissé de côté, pour gratrer quelques airs mais il l’abandonnait aussitôt !” Un jour je lui ai demandé : “Pourquoi ne pas continuer”, il m’a dit : “Si je meurs avant toi enterre-moi avec mon mondole”, chose que je lui ai promise et que j’ai faite lors de son enterrement.

    Son mondole est bien avec lui c’est une chose secrète qui était restée jusque-là entre lui et moi"


    De Djillali Djerdi , la Dépêche de Kabylie

  • #2
    “Si je meurs avant toi enterre-moi avec mon mondole”, chose que je lui ai promise et que j’ai faite lors de son enterrement.

    Son mondole est bien avec lui c’est une chose secrète qui était restée jusque-là entre lui et moi"

    un trésor de la chanson kabyle, il étais tant qu'un hommage lui sois rendu
    merci aux personnes qui ont fait que cette hommage eût été possible


    et merci aussi a toi Morjane pour ce partage

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