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Les intoxications alimentaires au coeur de l'Université en Algérie

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  • Les intoxications alimentaires au coeur de l'Université en Algérie

    En Algérie, le laboratoire confirme l’infection du repas témoin servi le jour de l’intoxication qui a affecté plus de 400 étudiantes, en mai dernier, au restaurant de la cité universitaire d’El Khroub. La direction du commerce, se basant sur les tests «positifs» du laboratoire de la qualité, a ficelé des dossiers qui seront adressés aux services compétents pour enrôler des actions judiciaires.

    L’empoisonnement alimentaire aura frappé de plein fouet les résidences universitaires de Constantine bien avant les grandes chaleurs. Au moins 900 cas d’intoxication ont été enregistrés de février à mai derniers dans les cités Nahas Nabil au chef-lieu, et Seddik Benyahia à El Khroub.

    Sans omettre la cantine scolaire d’une école à Boumerzoug, elle aussi secouée par une alerte ayant affecté près de 30 écoliers qui avaient consommé du yaourt. La négligence et le manque d’hygiène sont souvent les causes de ces drames digestifs.

    Au mois dernier, la commune de Khroub a réveillé ses étudiantes de la cité Mohammed Seddik Benyahia sur des civières, tôt le matin (24 mai 2009). Le nombre total enregistré par la direction de la santé et de la population avoisine les 495 cas, dont 13 hospitalisations sorties indemnes. Les prélèvements ont été confirmés positifs.

    Le repas témoin (petit déjeuner, déjeuner et dîner) soumis au laboratoire de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes a confirmé que les plats étaient non conformes. «Il s’y trouvait beaucoup de microbes», a révélé le directeur régional du commerce de la wilaya en indiquant que les premiers éléments de l’enquête sont disponibles et seront adressés immédiatement aux services compétents pour prendre des mesures qui s’imposent en pareil cas. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les trois repas contenaient des germes.

    Cela a poussé les responsables à incriminer sans conteste toute la chaîne qui veille à la restauration des étudiantes de la résidence. Ainsi, on apprend que le fournisseur de la pâtisserie, dont les locaux se trouvent au chef-lieu, verra son commerce fermé. De plus, une action en justice sera enclenchée à son encontre. Par ailleurs, notre interlocuteur soulignera «une négligence collective» qui n’épargnera pas les gestionnaires de la résidence n’ayant pas songé à l’aspect de la réfrigération de l’alimentation. Encore une autre passivité sur la conservation et la préparation des repas.

    C’est dire que les campagnes de sensibilisation et de prévention, menées durant l’année au niveau des différentes communes et au chef-lieu, n’ont presque servi à rien face à la légèreté avec laquelle les acteurs de la restauration et autres fournisseurs activent.

    Fort heureusement, on n’avait pas enregistré de pertes humaines au terme de ces empoisonnements générés par un laisser-aller sans équivoque. La problématique interpelle des actions concrètes de la part des autorités locales pour mettre fin à ces négligences meurtrières.

    La première intoxication, d’origine «pâtissière» survenue à Nehas Nabil, n’aura pas vraiment servi en termes de prévention.Aussi, à propos de ce dernier point, nous avons contacté la direction de la santé pour nous enquérir d’un état fiable sur le nombre exact d’intoxiqués durant l’année en cours. «Trop occupée», la femme médecin qui veille sur le sujet ne nous livrera, malheureusement, que des bribes d’information en nous renvoyant aux calendes grecques pour d’amples statistiques.

    «Le seul combat pour éviter une telle catastrophe demeure la sensibilisation et la prévention», explique le docteur de la DSP en ajoutant que pour cette année, «l’option préventive sera renforcée à l’échelle des 12 communes bien que la DSP n’ait jamais cessé de sensibiliser tout au long de l’année».

    Aussi, il est question de «se pencher vers les autres types d’intoxications, à savoir les maladies à transmission hydrique [MTH] et contre lesquelles on prépare un vaste programme de lutte», ajoutera-t-elle. S’agissant du spectre de la prévention engagé dans la circonscription, il faut souligner que l’action est menée au niveau des bureaux d’hygiène communaux par l’entremise des services d’épidémiologie et de médecine préventive (SEMEP) au nombre de six, dont deux unités chapeautent le chef-lieu, selon un nouveau découpage. En parallèle, les pouvoirs publics ne sont pas les seuls à être sur le terrain dès lors qu’il existe une association de consommateurs active en dépit de ses moyens limités.

    Présidée par M. Kellil Sekina, l’affiliation œuvre dans le but de sensibiliser et de tirer la sonnette d’alarme à chaque halte épineuse. «Nous avons sillonné, il y a près de quatre mois, les différentes communes. La démarche était de sensibiliser les pâtissiers sur le danger encouru en cas d’une simple absence d’hygiène allant du lavage des mains à la présentation du produit au consommateur.» Pour les jours à venir, «ce seront les vendeurs de pizzas et les restaurants qui feront l’objet de visites», confiera-t-elle. Et d’ajouter : «Il faut souligner que 98% de la crème pâtissière n’est pas couverte, notamment durant l’été, ce qui favorise la propagation de microbes.»

    Se constituant partie civile en cas de plainte, ladite association, qui cohabite actuellement avec l’Union des commerçants algériens, déplore «le manque de temps pour être tout le temps disponible car, nous comprenons des étudiants et autres bénévoles qui sont tenus par l’obligation de leur emploi du temps chargé».

    Revenant sur le drame vécu au niveau de la résidence de Khroub Kellil, elle déplore l’attitude de certains responsables qui «ont empêché l’association, pourtant agréée, de vérifier les espaces du restaurant». En somme, la wilaya, qui avait enregistré une baisse sensible des cas d’intoxication de 2002 à 2008, selon le rapport de la DSP, a constaté des proportions alarmantes en l’espace de deux mois (2009) dépassant le pic de l’année 2007 durant laquelle le nombre des intoxiqués été de 500 personnes infectées par diverses origines hydriques, fruits, légumes... Les grandes chaleurs ne sont pas encore là et on craint le pire avec ces irrégularités en matière de présentation du produit alimentaire. Une caravane bis s’imposerait-elle encore cette saison ?

    Par la Tribune
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