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Des perturbations de l’activité électrique du coeur

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    Des perturbations de l’activité électrique du coeur


    D'après Recherche & Santé n°87


    L’activité électrique du coeur est sous la dépendance de multiples canaux qui font entrer et sortir des ions de la cellule cardiaque, générant ainsi des courants électriques. En étudiant l’un de ces canaux, Sophie Tessier et Stéphane Hatem ont découvert un fonctionnement plus complexe qu’on ne l’imaginait.

    Dans certaines maladies cardiaques, le coeur bat de façon irrégulière. C’est le cas, en particulier, dans la fibrillation auriculaire, au cours de laquelle l’oreillette, siège de l’activité électrique du coeur, se met à battre de façon très rapide et irrégulière. C’est une affection grave, qui peut favoriser les embolies artérielles et les accidents vasculaires cérébraux ou aggraver des pathologies cardiaques.

    De nombreux laboratoires travaillent à mieux comprendre la fibrillation auriculaire, pour laquelle on ne dispose encore que de peu de traitements et dont l’incidence augmente avec l’âge croissant de la population. Les cellules cardiaques – ou cardiomyocytes – génèrent l’activité électrique du coeur, responsable du fonctionnement de la pompe cardiaque. Le Dr Stéphane Hatem et son équipe (Inserm U.460, hôpital Bichat, Paris) travaillent plus particulièrement sur les myocytes des oreillettes, une région du coeur impliquée dans la constitution de ces arythmies. Objet de leur étude : comprendre quels sont les mécanismes de l’arythmie, et découvrir éventuellement de nouvelles cibles thérapeutiques. L’activité électrique des cardiomyocytes est liée à des déplacements d’ions, c’est-à-dire de charges électriques, à travers la membrane. Les ions comme le calcium (Ca ++ ) ou le potassium (K + ) sont transportés par des protéines «creuses», appelées «canaux ioniques». Le flux entrant de Ca ++ dépolarise la cellule tandis que le flux sortant de K + la «repolarise», donc la ramène au repos. Ce sont ces mouvements d’ions qui déclenchent et contrôlent en partie la contraction cardiaque. Au cours de la fibrillation auriculaire, le fonctionnement des canaux qui transportent les ions Ca ++ et K + est anormal. «Grâce à l’aide de la Fondation pour la Recherche Médicale, qui a permis l’installation de notre équipe, nous avons pu étudier un des nombreux courants potassiques impliqués dans cette activité électrique par des canaux dits “shakers”. Dans les cellules de patients atteints de fibrillation auriculaire, ces canaux potassiques “shakers” restent plus longtemps activés : ils se ferment plus lentement et s’adaptent moins rapidement à la fréquence cardiaque. Or, ces processus peuvent favoriser la survenue de l’arythmie. Avec ces travaux, nous avons pu montrer que des enzymes associées à ces canaux potassiques, qui régulent normalement leur fonctionnement, ont une activité augmentée : ces enzymes pourraient contribuer au ralentissement de la vitesse de fermeture des canaux, donc à la dépolarisation du coeur», explique le Dr Hatem. Pour élucider ce processus, l’étude s’est appuyée sur deux disciplines complémentaires – l’électrophysiologie et la biochimie. Sophie Tessier, qui achevait sous la direction du Dr Hatem sa thèse de doctorat grâce à une bourse de la Fondation pour la Recherche Médicale, s’est chargée du travail d’enregistrement de l’activité électrique des canaux potassiques dans les cellules isolées. Quant à Stéphane Hatem, il a pris en charge l’étude biochimique de l’enzyme impliquée (protéine-kinase) afin de définir son expression normale et les modifications induites lors de la fibrillation auriculaire, ainsi que sa localisation dans la cellule cardiaque. «Nous poursuivons actuellement ces travaux, grâce à une troisième discipline, la biologie moléculaire, en cherchant à identifier d’autres protéines associées au canal potassique “shaker” et impliquées dans son fonctionnement, précise le Dr Hatem. Alors que nous pensions n’avoir qu’une ou deux molécules agissant autour du canal, ce travail nous montre que celui-ci a besoin, pour fonctionner normalement, de multiples protéines qui en modulent constamment l’activité et sont associées entre elles un peu comme les briques d’un jeu de Lego.» L’image d’un canal potassique qui s’ouvre et se ferme en fonction d’un potentiel électrique, si elle reste encore vraie, devra certainement être révisée pour tenir compte de ce nouveau degré de complexité. «On peut imaginer que l’étude de toutes ces protéines régulatrices permettra d’affiner la compréhension des multiples pathologies cardiaques dans lesquelles interviennent les courants ioniques, en débouchant à l’avenir sur la mise au point de médicaments modifiant spécifiquement l’activité de l’une ou l’autre protéine, selon l’effet recherché», conclut le Dr Hatem.
    Dans ces univérsités du tiers-monde on vous demandera le livret de famille ou est inscrit le bébé qui est encore dans le ventre de sa maman,sinon il n est pas viable.
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