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Arabes et Mozabites s'affrontent depuis un an à Berriane

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  • Arabes et Mozabites s'affrontent depuis un an à Berriane

    Comme dans les westerns, Berriane est un village battu par le vent, au milieu d’une plaine aride parsemée de cactus. Comme dans les westerns, Berriane est séparée en deux par une rue principale. Comme dans les westerns, plus personne ne la traverse depuis que Mozabites et Arabes sont en guerre, les uns d’un côté de la route, les autres en face. Mais contrairement aux westerns, il n’y a pas de saloon pour régler ses comptes puis se réconcilier devant un verre de whisky.

    Berriane est une ville triste et pauvre, coupée en deux par la route nationale 1, qui traverse toute l’Algérie du nord au sud, et désormais par la haine. A chaque coin de rue sont postés des véhicules de la police et de la gendarmerie, quand ils ne patrouillent pas en roulant au pas. Une caserne est en construction sur les hauteurs. A la moindre étincelle, tout peut exploser à nouveau. Cela fait plus d’un an que cette agglomération de 35 000 habitants est le théâtre de violents troubles intercommunautaires dont on a du mal à démêler s’ils sont sociaux, religieux ou politiques.

    A 50 km au nord de Ghardaïa, Berriane est l’un de sept ksours mozabites. Cette communauté a toujours été à part dans le melting-pot algérien. Les Mozabites sont à l’origine une communauté religieuse née au moment de la scission chiite : leur surnom de Kharidjites («ceux qui sont sortis»… de l’islam) résume à lui seul leur supposée hérésie. Fuyant les persécutions vers l’ouest, ils ont fini par s’installer dans la vallée du Mzab, où ils ont longtemps pu mener une vie à part tout en adoptant une variante de la langue berbère. La richesse des commerçants mozabites et leur refus de se mélanger aux autres communautés, notamment par le mariage, ont attisé les rancœurs et la jalousie, notamment chez les tribus arabes vivant alentour. Depuis les années 70, les nomades arabes se sont installés en marge des villes traditionnelles mozabites, et représentent parfois plus de la moitié de la population.

    A Berriane, tout a commencé le 20 mars 2008, le jour du «Mouloud al-Nabaoui al-Chérif», l’anniversaire du Prophète, lorsque des gosses ont chahuté une femme et sa fille d’une douzaine d’années en leur jetant des pétards, puis, face à leurs protestations, en molestant l’adolescente. «C’était une des nôtres, jurent les Mozabites. Ils ont voulu nous provoquer, le sein de la jeune fille était sorti. Vous imaginez ?» «Ce sont eux qui ont commencé», jurent les Arabes.

    Trois jours d’enfer

    Impossible de savoir ce qui s’est passé : il existe autant de versions que d’interlocuteurs. Toujours est-il que la mauvaise plaisanterie a vite dégénéré en querelles familiales puis en émeutes communautaires. Dans la nuit, des groupes de jeunes Arabes vont de maison en maison, pillant, brûlant et chassant les familles mozabites. C’est cette nuit-là qu’est tombé le premier mort.

    La deuxième explosion de violence s’est produite en mai 2008. Cette fois, des enfants, caillassent un bus scolaire. Deuxième mort, un vieillard, tué par balles. C’est là que la ville a pris son visage actuel - les Mozabites d’un côté de la nationale, les Arabes de l’autre - à la suite d’un mini-nettoyage ethnique en règle. «Ça a duré trois jours, se souvient Youssef, un commerçant mozabite. C’était l’enfer, la jungle, l’insécurité la plus totale. Ça se passait surtout la nuit. Des groupes cagoulés faisaient le tour des maisons en demandant : "C’est à qui ça ? Un Mozabite ?" Ils mettaient le feu ou ils enfonçaient la porte. Certains ont dû s’enfuir par la fenêtre. D’autres ont eu une heure pour partir. On a appelé les gendarmes, mais ils ont mis plus de vingt-quatre heures à intervenir.» Youssef assure avoir vu des policiers prêter main-forte aux émeutiers, ainsi que «des salafistes [intégristes imitant le Prophète, ndlr] venus d’ailleurs». Ce ne serait pas si étonnant vu les fantasmes colportés sur les Mozabites, leur richesse supposée et leurs pratiques religieuses «déviantes» (1), qui leur ont valu le surnom peu flatteur localement de «juifs d’Algérie».

    Mais Youssef, membre de l’Assemblée mozabite, une instance de notables, a tendance à minimiser les violences émanant de sa propre communauté : «C’est un cycle infernal, l’action appelle réaction et ainsi de suite.» Il chiffre à 210 le nombre de maisons détruites, dont 130 mozabites, et 30 commerces de part et d’autre. Sa propre mère, sa sœur et son frère, atteint de sclérose en plaques, ont dû quitter leur maison en pleine nuit et logent depuis plus d’un an chez lui. Deux magasins appartenant à la famille ont été saccagés.

    D’après l’un des meilleurs connaisseurs de la région, Djamal Kechemad, correspondant du quotidien Liberté, «les Mozabites sont les principales victimes». Ils sont en tout cas ceux qui ont le plus à perdre. Youssef reçoit avec son ami Hamid, fonctionnaire, un homme soigné lui aussi, austère et vêtu du traditionnel sarouel et de la calotte, propres aux Mozabites. Les femmes, elles, glissent comme des fantômes dans les rues, vêtues d’un grand voile blanc. Les hommes, industrieux et sévères, sont réputés pour leur succès dans le commerce. La plupart des rares petites industries de Berriane (deux usines de semoule, une de batteries de véhicules, une imprimerie…) leur appartiennent. L’argent gagné est investi dans la réfection des maisons traditionnelles bâties comme des châteaux forts ou dans l’entretien de la palmeraie. Toufik, le propriétaire d’une imprimerie saccagée durant les troubles, attend d’être indemnisé pour partir et se réinstaller à Alger. «Je ne peux plus vivre avec eux, dit-il en parlant des Arabes. Ils n’en finiront jamais. Quand mon père a appris que l’entreprise était détruite, il est mort d’une crise cardiaque, à Pékin où il était en voyage d’affaires. J’ai dû aller là-bas pour rapatrier son corps.»

    Percée électorale

    Après le second round de violences, le pouvoir a commencé à s’intéresser à ce qui se passait à Berriane. Le Premier ministre de l’époque Abdelaziz Belkhadem est venu dans la ville. Mais ses propos ambigus sur les inégalités de richesses qui engendreraient une jalousie compréhensible n’ont fait qu’attiser les rancœurs des Mozabites. Il se trouve que Belkhadem, réputé pour être la figure de proue des «barbéfèlènes» (mélange de rigorisme religieux et de nationalisme), est apparenté à l’une des huit tribus arabes impliquées dans les troubles de Berriane. La même que celle du chef de daïra, équivalent du sous-préfet, régulièrement accusé d’attiser la violence et qui n’a pas voulu recevoir Libération.

    Car au-delà de la jalousie sociale et les préjugés religieux, il y a de la politique. Selon plusieurs bons connaisseurs de la scène locale, le pouvoir n’a pas supporté que la municipalité de Berriane tombe dans l’escarcelle de l’opposition aux élections de 2007. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), allié au Front des forces socialistes (FFS), avait remporté la présidence de l’Assemblée populaire communale (le conseil municipal). D’ordinaire, l’implantation électorale de ces deux partis berbéristes est surtout cantonnée à la Kabylie. Mais en recrutant de jeunes cadres et diplômés parmi la société mozabite, ils ont pu effectuer une percée dans le Mzab. Dès lors, le pouvoir n’a eu de cesse de montrer que l’opposition ne savait pas «tenir» la ville. Mission accomplie lorsque le maire a été débarqué à l’automne, suite à un retournement d’alliances. Comme par hasard, le nouveau maire, choisi parmi les élus FFS, quitte son parti d’origine quelques semaines plus tard pour rejoindre le FLN.

    Les troubles dans le Mzab ne sont pas chose nouvelle : en 1975 à Beni Isghen ; en 1985 et en 2004 à Ghardaïa ; en 1990 à Berriane, les Mozabites se sont soulevés contre les discriminations dont ils estiment faire l’objet de la part d’un Etat «arabo-malékiste», qui chercherait à s’emparer de leurs terres et leurs biens. La quasi-autarcie dans laquelle vivent les Mozabites n’a jamais plu à un Etat ultra-jacobin et habitué à distribuer prébendes et privilèges. Une crise aussi longue et grave que celle que connaît Berriane n’aurait jamais autant perduré sans les calculs et manipulations d’un pouvoir résolu à punir tous ceux qui lui refusent allégeance. Mais, une fois ses objectifs remplis, le pouvoir s’est montré incapable de faire rentrer dans sa boîte le démon de la sédition.

    En janvier, la violence a éclaté une nouvelle fois, à la suite d’une attaque, semble-t-il préméditée, à la sortie de la grande prière du vendredi. Deux jeunes Mozabites ont été tués à coups de pierres. Désemparé, le pouvoir a eu recours aux structures de notables traditionnels. A la veille de la présidentielle du 9 avril, une «feuille de route» pour la paix et la réconciliation a été signée en grande pompe, sous l’égide d’un ministre tout spécialement venu d’Alger et du wali (préfet) de Ghardaïa. Des mesures de rétablissement de la confiance étaient prévues : compétitions sportives, séances éducatives pour les enfants, travail avec des psychologues… Une semaine après les élections, patatras, la violence a repris.

    Germes de la sédition

    Il suffit de faire un tour en ville pour comprendre que Berriane mettra des années à sortir de sa psychose. Les hommes des deux groupes passent le plus clair de la journée assis face à face, de part et d’autre de la route nationale. Plus personne ou presque ne traverse. Même les infirmiers, les écoliers et les professeurs ne vont plus dans un quartier jugé hostile.

    Dans celui de Kef Hamouda, du côté désormais purement arabe de la ville, la pauvreté est flagrante. Bekaïr Abdelkader, professeur d’histoire au lycée, fait partie du Conseil malékite. Il reçoit dans son salon. Au début, il accable les partis d’opposition, qui auraient semé les germes de la sédition dans la jeunesse mozabite. Mais rapidement, la politique cède la place aux préjugés pour laisser libre cours à la rancœur accumulée durant des décennies. Si les Mozabites sont plus riches, c’est qu’ils ont été favorisés par le colonisateur français, en échange de leur quiétisme. Ils ont toujours vécu à part et enterrent même leurs morts séparément des autres.

    Selon lui, le fait que toutes les victimes des violences soient mozabites - sauf un Arabe tué par un policier - ne prouve rien. Quant au nettoyage ethnique, «ce sont eux qui ont voulu partir». Son fils Abderrahmane, 25 ans, acquiesce : juriste au chômage, cela fait un an qu’il n’est pas allé «de l’autre côté». Quand, par hasard, il croise un ancien ami mozabite, il ne le salue pas, «pour ne pas le mettre mal à l’aise», se justifie-t-il. Lui aussi veut quitter Berriane. Il empruntera la nationale 1, dont on dit qu’elle va bientôt être détournée pour éviter la ville.

    (1) Les Mozabites suivent le rite ibadite, l’une des quatre grandes écoles de l’islam sunnite. Le rite majoritaire en Algérie est le malékisme.

    source : Libération

  • #2
    La source please!!! Qui reprend l'article de Libération?

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    • #3
      Pour avoir vu des videos, c'est vraiment violent sa va jusqu'a commettre des actes de kafirs, les chaamba ont attaqués un cimetiere mozabite et se sont mis a tout detruire !!!!!!!!!
      J'ai vu la video de mes propres yeux, alors que la police algérienne presente et nombreuse n'est absolument pas intervenue !!!
      Ils s'entretuent, c'est vraiment n'importe quoi !

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      • #4
        Il manque quelque chose qui puisse cimenter toutes ces tribus en Algérie.

        La force du Maroc, c'est la Monarchie.

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        • #5
          citation:
          La force du Maroc, c'est la Monarchie.

          vous etes payé pour ce tedlaq?? la force la monarchie galek
          cette monarchie a fait disparaitre les marocains, ya que de sex feminin
          Dernière modification par oudjda1933, 10 juin 2009, 18h12.

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          • #6
            OuDjda toi aussi t'en fait parti alors

            Goul lahi 7fad lama ite7 fik chi maghribi ikhawrak bchi jenwi

            Toi t'es un lache t'insulte les marocains, aji goulha lina f oujehna ila kenti rajel

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            • #7
              vous etes payé pour ce tedlaq?? la force la monarchie galek
              cette monarchie a fait disparaitre les marocains, ya que de sex feminin
              Je suis Monarchiste convaincu !
              Pas besoin d'être payé pour le dire.
              Et si demain elle était menacée, je serai des premiers à descendre dans la rue la défendre.

              Bien qu'elle reste perfectible !

              Pas envie de voir des drames à la Berriane chez moi !
              Avec toute notre diversité.

              Donc la Monarchie est la garantie de notre stabilité !

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              • #8
                le Mzab s'embrase",

                Les Mozabites, qui sont en guerre contre les Arabes,
                Je n ose penser à un pareil mensonge trop osé …
                A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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                • #9
                  Je n ose penser à un pareil mensonge trop osé …
                  Il y a des temoins,des video sur youtube, ca ne peut pas etre un mensonge houari.

                  Commentaire


                  • #10
                    @ rodmaroc

                    Il y a des temoins,des video sur youtube, ca ne peut pas etre un mensonge houari.
                    rodmaroc
                    je ne nie pas des vidéos sur youtube …y a eu des grabuges , c etait une manipulation des jeunes , ces auteurs sont connus , ses ordinateurs et scanners saisis ( outils pour faire des tracts ..)
                    MAIS !
                    * le Mzab s'embrase",
                    *Les Mozabites, qui sont en guerre contre les Arabes,
                    c est trop osé comme propagande …
                    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

                    Commentaire


                    • #11
                      c etait une manipulation des jeunes
                      A ton avis a Si L'houari, qui manipule ces jeunes ?

                      Commentaire


                      • #12
                        C'est vrai que le mot "embraser" est plutot léger, moi j'appel sa une guerre civile !









                        Sa vole, pille les tombes des Mzab, sa casse tout ce qui appartient a l'autre communauté, sa lyche, c'est une guerre civile sa et en plus sa crie Allah ou Akbar !

                        C'est incroyable quand meme et c'est meme pas contre la police, c'est entre citoyen du meme pays !!!!!!
                        La 2e video date de meme pas 2 mois !

                        Commentaire


                        • #13
                          e marrakech point info
                          Une fois j'ai lu un article de ce roman de science-fiction...
                          D'après eux, l'armée algérienne était aux frontières marocaines prêtes à attaquer.
                          Une autre poubelle virtuelle. Décidément, nous en avons de la chance !
                          La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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                          • #14
                            http://www.youtube.com/watch?v=VHby7HarMzo pour la suisse du maghreb

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                            • #15
                              http://www.youtube.com/watch?v=9oq0c...eature=related

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