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Les Patrons Algeriens Veulent Leur Propre Fonds

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  • Les Patrons Algeriens Veulent Leur Propre Fonds

    Très critique à l’égard du système financier algérien, le FCE, la plus importante organisation patronale veut se doter de sa propre société de capital investissement.

    Le Forum des chefs d’entreprise (FCE) va créer une société de capital investissement. Son président, M. Réda Hamiani, l’a annoncé le 22 mai dernier dans une émission de la radio algérienne. Cette institution financière, dont la vocation est de renforcer les fonds propres des PME, devra, selon M. Hamiani, avoir un caractère « anonyme » et ne pas être identifiable comme la « société de M. Rebrab, de M. Athmani ou de M. Hamiani ».

    L’actuel président du FCE, qui est activement engagé dans une campagne visant à assurer, le 27 mai prochain, son élection pour un second mandat à la tête de l’organisation, se montre très critique vis-à-vis des performances du système financier algérien. Le secteur privé, observe-t-il, ne recueille qu’un peu plus de 50% des flux de crédits accordés par le secteur bancaire « alors que sa contribution au PIB se situe entre 75 et 80% ». Ces crédits sont, en outre, pour M. Hamiani, orientés de façon excessive vers le financement des opérations d’importation au détriment de l’investissement national. Le président du FCE estime que les banques algériennes ne jouent pas pleinement leur rôle dans ce dernier domaine, pour une série de raisons qu’il énumère. Au premier rang figure le « harcèlement judiciaire » dont sont victimes les responsables des banques publiques « convoqués un nombre invraisemblable de fois » par des juges qui n’ont eux-mêmes « pas toujours la qualification et la formation requise ».

    Sortir de l’entreprise familiale

    M. Hamiani mentionne également la « culture des garanties », prégnante au sein des banques publiques, qui veut que « pour un crédit de 100 on réclame une garantie de 100 ». Il déplore enfin une prise en compte insuffisante du « potentiel intrinsèque des projets d’investissements ainsi que du profil personnel de l’investisseur ».

    L’analyse de M. Hamiani garde le souci de ne pas incriminer le seul système financier et souligne aussi symétriquement le faible nombre d’entreprises privées algériennes ayant atteint la taille critique qui leur permettrait de s’adresser au marché financier plutôt qu’aux banques. Les réticences en matière de transparence et d’information financière sont également mentionnées par le président du FCE. Réda Hamiani invite ses pairs du secteur privé à renoncer progressivement, à travers une prudente ouverture du capital de leurs entreprises — « à hauteur de 15 à 20% » — à la forme purement familiale de propriété qui caractérise aujourd’hui « 99,99% des entreprises privées algériennes » et plaide en faveur d’une séparation plus nette entre la propriété et le management des entreprises.

    HASSAN HADDOUCHE

    © Copyright Les Afriques
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