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"L'ami du roi" Mohammed VI et son parti

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  • "L'ami du roi" Mohammed VI et son parti

    Elu député il y a deux ans, Fouad Ali el-Himma, ancien ministre de Mohammed VI rêvait de refonder l'action politique. Mais alors que les Marocains élisent vendredi leurs représentants communaux, "le parti de l'ami du roi" attire désormais bien des opportunistes...

    Les élections locales de ce vendredi 12 juin sont le véritable baptême du feu du Parti de l'authenticité et de la modernité (PAM), la dernière-née des formations politiques marocaines. Un premier galop d'essai, en septembre, à l'occasion de législatives partielles, s'était soldé par un échec. Depuis, le parti s'est mis en ordre de bataille. Il a tenu son congrès et choisi pour secrétaire général un ancien ministre de la Santé originaire du Sahara, Mohamed Cheikh Biyadillah.
    L'organigramme officiel ne fait évidemment pas illusion. Pour tous les Marocains, le PAM est d'abord le "parti de l'ami du roi". Le parrain et vrai patron de la jeune formation est Fouad Ali el-Himma, l'une des personnalités les plus proches du souverain. Il y a deux ans, il avait surpris tout le monde en démissionnant de son poste de ministre délégué à l'Intérieur pour entrer dans l'arène électorale.
    Fouad Ali el-Himma, un homme du sérail
    Elu député des R'Hammas, une circonscription proche de Marrakech, en septembre 2007, il affirmait alors à qui voulait l'entendre qu'il souhaitait "servir autrement", que son objectif n'était pas de créer un énième parti mais plutôt d'être un agitateur d'idées... Peu après, il parrainait la naissance d'un club politique, le Mouvement de tous les démocrates (MTD).
    Mais, face aux échéances électorales - les partielles de septembre 2008 et maintenant le scrutin du 12 juin - il a finalement franchi le Rubicon plus rapidement que prévu. Est-il en service commandé ? Ou bien, comme il l'affirme, un homme de conviction, sincère dans sa volonté de faire bouger les lignes?
    Celui que les journalistes marocains ont surnommé le "Grand Chambellan" est d'abord un homme du sérail. Né en 1962 à Marrakech, il a le même âge que Mohammed VI. A 14 ans, il est repéré par la commission chargée par Hassan II de sélectionner parmi les meilleurs élèves du royaume les camarades de classe du prince héritier.
    Il abandonne alors sa famille pour intégrer le Collège royal, l'école créée pour les enfants du souverain au sein du palais de Rabat. Après le collège, il fait partie du petit groupe de condisciples qui poursuivent leurs études avec le futur Mohammed VI à la faculté de droit de la capitale. Il a donc passé toute sa jeunesse dans une bulle - celle de la cour et du makhzen, c'est-à-dire les obligés du Palais - avant de faire ses premières armes dans un autre milieu très fermé, celui du ministère de l'Intérieur.
    Sans doute déjà tenté d'aller voir ailleurs ce qui se passe, il se fait élire une première fois, en 1995, député des R'Hammas. Mais il réintègre bien vite le sérail lorsque le prince lui demande de devenir son directeur de cabinet. Un poste qu'il n'abandonnera que pour retourner au ministère de l'Intérieur, cette fois comme ministre délégué, après la mort d'Hassan II, en juillet 1999.
    Fouad Ali el-Himma a hérité de la culture du makhzen son goût du secret. Il n'aime pas être sous les feux de la rampe, préfère rester en retrait, faux n°2 et vrai n°1. Cet homme de l'ombre est surtout un homme de réseaux. Depuis dix ans qu'il est aux affaires, il a tissé sa toile, s'attachant à promouvoir, dans différents domaines, des personnalités de la génération du roi susceptibles de mettre en musique la politique de modernisation de la monarchie.



    "Il a été le recruteur d'un makhzen relooké", résume un journaliste qui l'a beaucoup pratiqué à la fin des années 1990. "De prime abord, ajoute-t-il, il donne le sentiment d'une grande sincérité. Il est souriant et sait convaincre. Mais, en réalité, c'est un manipulateur. Il va vous faire une cour assidue s'il a besoin de vous mais ensuite, si c'est vous qui avez besoin de lui, il ne décrochera pas son téléphone..."
    De tous les réseaux dont s'entoure peu à peu Fouad Ali el-Himma, l'un des plus importants est celui des ex-prisonniers politiques et défenseurs des droits de l'homme. Au début du règne de Mohammed VI, ils sont un petit groupe à se battre, au sein du Forum vérité et justice (FVJ), alors dirigé par Driss Benzekri, un ex-militant d'extrême gauche qui a passé dix-sept ans dans les prisons d'Hassan II, pour faire la lumière sur les années de plomb et les violations des droits de l'homme au Maroc.



    L'Express.
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