Les Marocains se rendent aux urnes dans un contexte de fraude électorale
2009-06-12
Des centaines de plaintes ont été déposées à l'approche des élections communales de ce 12 juin au Maroc. Les ministères de l'Intérieur et de la Justice enquêtent sur des soupçons d'achat de voix et de recours à la violence.
Siham Ali à Rabat à contribué à cet article pour Magharebia – 12/06/09
Plus de 13 millions de Marocains devaient accomplir leur devoir électoral ce vendredi 12 juin pour les premières élections municipales depuis 2003. Trente partis présentent quelque 130 223 candidats pour près de 30 000 sièges dans les conseils locaux.
Bien que les bureaux de vote ne ferment pas avant 19 heures, près de neuf cents plaintes pour irrégularités ont déjà été déposées au ministère de la Justice.
Dans certaines villes, les citoyens parlent de l'utilisation "d'argent sale" pour acheter les voix des électeurs et du recours occasionnel à la violence et aux menaces.
Selon l'agence MAP, le plus grand nombre de plaintes aurait été constaté dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz.
"Les montants proposés aux électeurs varient entre 100 et 1 000 dirhams", explique Saida Taamari, une habitante de Marrakech. "Les candidats font appel à des jeunes qui essaient de contacter les familles les plus nécessiteuses, exploitant ainsi leur pauvreté pour décrocher des voix."
Pour sa part, Samir N., qui travaille à Tanger, affirme que de nombreux candidats "n’ont aucun scrupule et utilisent des méthodes malsaines pour réussir dans les élections. Bon nombre d’entre eux sont membres de partis politiques."
Plusieurs partis ont officiellement déposé des plaintes concernant des délits commis durant la campagne électorale.
Les pouvoirs publics sont également montrés du doigt.
Abdellah Baha, candidat du Parti pour la Justice et le Développement, a accusé les autorités de faire preuve de "neutralié passive" à l'égard des cas de fraude électorale.
Le directeur des affaires pénales Mohammed Abdennabaoui a expliqué que les ministères de l'Intérieur et de la Justice travaillaient ensemble pour lutter contre les fraudes et a condamné des pratiques préjudiciables au bon déroulement des élections.
Il a déclaré mercredi à des journalistes que ses services avaient examiné toutes les plaintes qui leur avaient été adressées, plus de neuf cents au total.
Les cas de fraude électorale ont porté sur l'utilisation d'argent et d'autres avantages pour influencer les électeurs (295 plaintes), l'utilisation de fonds publics et l'abus de fonction (77 cas), et le recours à la violence ou aux menaces (52). Ils ont également concerné des cas de campagne électorale anticipée (49), et le non-respect des règles régissant l'inscription sur les listes électorales (42) et des règles régissant les campagnes électorales (39).
M. Abdennabaoui a de surcroît souligné que plusieurs autres allégations concernaient des délits entrant dans le cadre du Code pénal, comme les menaces, les insultes, et la détention d'armes.
Des mesures disciplinaires ont été prises à l'encontre de 505 agents et auxiliaires d'autorité, a expliqué Mohamed Ouzgan, directeur des libertés publiques au ministère de l'Intérieur.
"Le rôle des tribunaux reste fondamental pour lutter contre les dysfonctionnements et trancher les affaires de fraude électorale", a déclaré le ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa mercredi devant le parlement. "Le rôle des partenaires politiques demeure, lui aussi, crucial dans la diffusion et la consécration de la culture de la transparence et de la probité."
De nombreux citoyens ont demandé de plus grands efforts pour ne pas laisser le champ libre aux candidats malhonnêtes.
Pour Rajae Bekkali, une étudiante de Kénitra, les mesures prises par les autorités sont insuffisantes, car plusieurs candidats ont recours à des méthodes malsaines sans pour autant être inquiétés.
L'électorat se compose de 54 pour cent d'hommes et de 46 pour cent de femmes. Trente-deux pour cent des électeurs inscrits ont moins de 35 ans. Les efforts visant à présenter un plus grand nombre de femmes candidates ont conduit à l'instauration de quotas d'au moins 12 pour cent. Le ministère de l'Intérieur a indiqué que le pourcentage de femmes candidates sur les listes supplémentaires était passé de 4,8 en 2003 à 15,7 pour cent cette année
2009-06-12
Des centaines de plaintes ont été déposées à l'approche des élections communales de ce 12 juin au Maroc. Les ministères de l'Intérieur et de la Justice enquêtent sur des soupçons d'achat de voix et de recours à la violence.
Siham Ali à Rabat à contribué à cet article pour Magharebia – 12/06/09
Plus de 13 millions de Marocains devaient accomplir leur devoir électoral ce vendredi 12 juin pour les premières élections municipales depuis 2003. Trente partis présentent quelque 130 223 candidats pour près de 30 000 sièges dans les conseils locaux.
Bien que les bureaux de vote ne ferment pas avant 19 heures, près de neuf cents plaintes pour irrégularités ont déjà été déposées au ministère de la Justice.
Dans certaines villes, les citoyens parlent de l'utilisation "d'argent sale" pour acheter les voix des électeurs et du recours occasionnel à la violence et aux menaces.
Selon l'agence MAP, le plus grand nombre de plaintes aurait été constaté dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz.
"Les montants proposés aux électeurs varient entre 100 et 1 000 dirhams", explique Saida Taamari, une habitante de Marrakech. "Les candidats font appel à des jeunes qui essaient de contacter les familles les plus nécessiteuses, exploitant ainsi leur pauvreté pour décrocher des voix."
Pour sa part, Samir N., qui travaille à Tanger, affirme que de nombreux candidats "n’ont aucun scrupule et utilisent des méthodes malsaines pour réussir dans les élections. Bon nombre d’entre eux sont membres de partis politiques."
Plusieurs partis ont officiellement déposé des plaintes concernant des délits commis durant la campagne électorale.
Les pouvoirs publics sont également montrés du doigt.
Abdellah Baha, candidat du Parti pour la Justice et le Développement, a accusé les autorités de faire preuve de "neutralié passive" à l'égard des cas de fraude électorale.
Le directeur des affaires pénales Mohammed Abdennabaoui a expliqué que les ministères de l'Intérieur et de la Justice travaillaient ensemble pour lutter contre les fraudes et a condamné des pratiques préjudiciables au bon déroulement des élections.
Il a déclaré mercredi à des journalistes que ses services avaient examiné toutes les plaintes qui leur avaient été adressées, plus de neuf cents au total.
Les cas de fraude électorale ont porté sur l'utilisation d'argent et d'autres avantages pour influencer les électeurs (295 plaintes), l'utilisation de fonds publics et l'abus de fonction (77 cas), et le recours à la violence ou aux menaces (52). Ils ont également concerné des cas de campagne électorale anticipée (49), et le non-respect des règles régissant l'inscription sur les listes électorales (42) et des règles régissant les campagnes électorales (39).
M. Abdennabaoui a de surcroît souligné que plusieurs autres allégations concernaient des délits entrant dans le cadre du Code pénal, comme les menaces, les insultes, et la détention d'armes.
Des mesures disciplinaires ont été prises à l'encontre de 505 agents et auxiliaires d'autorité, a expliqué Mohamed Ouzgan, directeur des libertés publiques au ministère de l'Intérieur.
"Le rôle des tribunaux reste fondamental pour lutter contre les dysfonctionnements et trancher les affaires de fraude électorale", a déclaré le ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa mercredi devant le parlement. "Le rôle des partenaires politiques demeure, lui aussi, crucial dans la diffusion et la consécration de la culture de la transparence et de la probité."
De nombreux citoyens ont demandé de plus grands efforts pour ne pas laisser le champ libre aux candidats malhonnêtes.
Pour Rajae Bekkali, une étudiante de Kénitra, les mesures prises par les autorités sont insuffisantes, car plusieurs candidats ont recours à des méthodes malsaines sans pour autant être inquiétés.
L'électorat se compose de 54 pour cent d'hommes et de 46 pour cent de femmes. Trente-deux pour cent des électeurs inscrits ont moins de 35 ans. Les efforts visant à présenter un plus grand nombre de femmes candidates ont conduit à l'instauration de quotas d'au moins 12 pour cent. Le ministère de l'Intérieur a indiqué que le pourcentage de femmes candidates sur les listes supplémentaires était passé de 4,8 en 2003 à 15,7 pour cent cette année
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