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300 000 mineurs travaillent clandestinement en Algérie

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  • 300 000 mineurs travaillent clandestinement en Algérie

    La Journée mondiale contre le travail des enfants est célébrée le 12 juin. Cette année, la Journée mondiale marquera le dixième anniversaire de l'adoption de l'importante convention n° 182 de l'OIT, qui traite des actions nécessaires pour lutter contre les pires formes de travail des enfants.

    Tout en célébrant les progrès réalisés au cours des dix dernières années, cette Journée va mettre l'accent sur les défis toujours actuels, en insistant particulièrement sur l'exploitation des filles.

    Plus de 200 millions d’enfants travaillent dans le monde

    L’analphabétisme, la pauvreté, la déperdition scolaire, la différence de salaire entre adultes et enfants, le décès ou l’absence permanente du père... sont, entre autres les causes qui poussent les enfants à se lancer dans le travail. Malgré les efforts réalisés, aujourd’hui, plus de 200 millions d’enfants travaillent dans le monde, exerçant des activités qui nuisent à leur développement mental, physique et émotionnel. Les enfants sont contraints de travailler parce que leur survie et celle de leur famille en dépendent. Le travail des enfants perdure, même là où il a été déclaré illégal, et il est souvent entouré d’un mur de silence, d’apathie et d’indifférence. Mais le mur commence à s’effriter. Alors que l’éradication du travail des enfants est un objectif à long terme dans de nombreux pays, certaines formes du travail des enfants doivent être combattues d’urgence. Près des trois quarts des enfants qui travaillent sont aux prises aux pires formes du travail, notamment la traite, les conflits armés, l’esclavage, l’exploitation sexuelle et les travaux dangereux. L’abolition effective du travail est l’un des plus urgents défis de notre époque.

    Arrachés, tôt à l'enfance, pour des raisons économiques ou politiques, ils font les frais de la misère, d'une crise, d'une guerre... parce qu'ils constituent une main-d'œuvre docile. L'enfant est de plus en plus exploité dans des champs, à la mine, rien ne lui est épargné. Recherché pour sa souplesse et son petit gabarit, ou simplement pour son joli minois, il piochera dans les mines de charbon en Colombie, s'intoxiquera les poumons dans les tanneries du Pakistan.

    Depuis 30 ans, le phénomène a considérablement évolué, et le travail de l'enfant s'apparente, de moins en moins, à un apprentissage. La crise économique, l'endettement des pays pauvres, les programmes d'ajustement structurel et d'austérité économique, imposés par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, ont conduit à des coupes claires dans les budgets sociaux et d'éducation. Ainsi, on peut dire que les principaux facteurs du travail des enfants ne sont que pauvreté, analphabétisme, différence de salaire négligeable entre adultes et enfants, décès ou absence permanente du père, niveau de sous-développement rural, conditions de vie dans les quartiers pauvres de la ville, impossibilité du système scolaire de garantir un emploi futur, exigences physiques spécifiques pour effectuer certaines tâches (mines, tissage des tapis, etc.), enfants abandonnés ou errants, école buissonnière, familles nombreuses.

    Par ailleurs, l'Unicef et d'autres organisations font la distinction entre le travail acceptable, qui apporte formation et statut à l'enfant, et le travail intolérable, qui entrave son développement intellectuel, physique et psychologique. D'un bout à l'autre de la terre, on retrouve des enfants dans les champs, dans les mines, les ateliers ou dans les cuisines. L'agriculture est encore la plus grande utilisatrice d'enfants. Ce travail est souvent organisé de telle manière que les enfants doivent travailler, aussi longtemps et durement que leur parent. La mortalité, la malnutrition et l'analphabétisme sont, presque partout, plus élevés dans les campagnes que dans les villes.

    Dans les grandes entreprises, la réglementation sur l'âge et la durée du travail est, en général, respectée. Ce n'est pas le cas des petites entreprises ou des petits ateliers, non déclarés, qui utilisent abusivement cette main-d'œuvre très économique. On trouve des enfants qui fondent des tôles d'acier, tissent des tapis ou fabriquent des allumettes. Les locaux sont souvent sans air et sans lumière : on les appelle les "ateliers à sueur".

    Les enfants qui travaillent comme domestiques sont en général loués ou même vendus à des familles plus riches. Dans l'immense majorité, il s'agit de fillette, souvent de moins de 13 ans, qui habitent chez l'employeur. Bien des enquêteurs pensent que les cas de mauvais traitements sont fréquents. Ce sont peut-être de tous les enfants au travail, ceux qui sont le plus exploités et qui peuvent le moins se défendre car ils vivent totalement isolés.

    Et puis il y a tous les enfants des rues : certains jeunes chassés de chez eux par la misère, ou orphelins, vivent entièrement dans la rue.

    Ils survivent en vendant des cigarettes ou des chewing-gums, cirent des chaussures, lavent des voitures, chantent sur les trottoirs ou bien mendient. Beaucoup d'entre eux basculent dans la délinquance et la prostitution.

    Le travail des enfants est une problématique qui prend de l’ampleur en Algérie tout comme dans les autres pays du monde.

    En l’absence de statistiques fiables sur le nombre d’enfants "astreints" au travail sous toutes ses formes, les estimations vont bon train.

    Selon M. Mekki, représentant de la Forem, 300 000 enfants algériens travaillent au noir dans des exploitations agricoles et des commerces. Si l’on incluait ceux qui font les ménages et les vendeurs à la sauvette, le chiffre frôlerait 1,5 million d’enfants employés clandestinement.

    Il a aussi soutenu lors de la table ronde consacrée aux différents problèmes dont souffre l’enfant : "Si on pouvait faire une enquête auprès des ménages pour connaître la proportion des enfants domestiques, le chiffre serait multiplié par trois. Si on incluait les vendeurs à la sauvette, soit de pain, de fleurs, de thé, des cigarettes, surtout, pendant la période d’été, ces différentes ventes à la sauvette sont faites par des enfants qui vivent dans la rue car nos statistique indiquent que vingt mille enfants vivent dans la rue". En outre, on atteindrait facilement 1,5 million d’enfants travailleurs, a-t-il complété.

    Des conséquences nuisibles sur la santé des enfants

    Tous les jours sous une pluie battante ou un soleil de plomb, des innocents, à peine plus haut que trois pommes, se tiennent aux abords des autoroutes pour vendre des galettes de pain, soigneusement préparées par leur maman. Ils scrutent les voitures qui passent en trombe, les yeux inexpressifs, les visages graves d’enfants embourbés trop tôt, dans les difficultés et les vicissitudes de l’existence.

    Dans la plupart des activités effectuées par les enfants, les risques d'une détérioration rapide de leur santé sont importantes. L'utilisation de produits chimiques, dans le cas des industries de la chaussure, de l'orfèvrerie et du textile mais aussi dans l'agriculture, intoxiquent l'organisme fragile des enfants.

    Dans l'industrie du tapis ou du tissage, les enfants sont entassés dans des lieux sombres et pollués de poussières de laine. Ils abîment leurs yeux et leurs poumons. Les enfants chiffonniers sont souvent atteints de maladie de la peau. Ils risquent de se couper et de contracter le tétanos. Aussi ces enfants qui travaillent dans la construction ont des troubles de croissance et des déformations, en raison du port de charges trop lourdes. Ceux qui travaillent dans les carrières et les mines sont exposés à la silicose.

    Il ne faut pas oublier que les enfants qui se prostituent sont de plus en plus fréquemment atteints par le SIDA. Pour la plupart d'entre eux, ils sont condamnés à l'analphabétisme à vie car ils ne vont pas à l'école.

    Isolés, souvent privés de leur famille, ils souffrent de carences affectives dont ils risquent de garder des séquelles à vie.

    Les enfants travailleurs sont victimes de violations graves de leurs droits les plus élémentaires. Pour éliminer le travail des enfants, le prévenir même et leur rendre toute leur dignité, l’éducation pour le développement, se révèle un outil de taille en ce sens qu’elle amène l’enfant travailleur à prendre conscience de sa situation et à identifier des solutions pour le changement.

    Il faudrait alors que les choses bougent à l’école tant au niveau des contenus qu’au niveau des stratégies d’apprentissage et de gestion de la structure éducative, en d’autres termes que l’école devienne un instrument de paix. Remplacer les enfants qui travaillent par des adultes, encourager le commerce équitable, appliquer les lois sur le travail, encourager la scolarisation sont peut être la meilleure solution, afin de diminuer ce fléau.

    Par la Dépêche de Kabylie
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