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Gendarme en Algérie: de la cour d'Alger à Zeralda

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  • Gendarme en Algérie: de la cour d'Alger à Zeralda

    «C’est une énorme fierté pour moi d’être officier de la Gendarmerie nationale et de faire partie de l’Armée nationale populaire en Algérie» Cette déclaration est de Asma Taâllah.

    Licenciée en droit à l’université d’Alger, cette élève officier fait partie de la 41e promotion de la formation fondamentale au sein de la Gendarmerie nationale. Sur son visage se dessine un sourire qui marque l’aboutissement d’un cycle de formation qui a duré trois ans. Tout au long de ces années, Asma rêvait de ce moment où elle se tiendra debout et fière devant ses supérieurs et les magistrats pour prêter serment. Et le moment arriva!

    Nous sommes le jeudi 11 juin 2009 au siège de la cour d’Alger. Les rayons du soleil qui s’est levé il y a déjà quelques heures annoncent une journée chaude.
    Au siège de la cour, nous sommes accueillis par le commandant Kerroud. Ce dernier est chargé de communication au commandement de la gendarmerie. Le verbe facile et l’allure humble, le commandant Kerroud se lance dans une explication détaillée de l’activité prévue. Ce faisant, l’officier indique: «Aujourd’hui aura lieu la prestation de serment de la 41e promotion d’élèves officiers issus de l’Ecole nationale de gendarmerie sise aux Issers, dans la wilaya de Boumerdès.»

    Au niveau de cette école, deux types de formations concernent les détenteurs de diplômes universitaires. Il s’agit de la formation fondamentale pour les licenciés et d’une autre spéciale pour les titulaires de diplômes de graduation.

    Selon le commandant Kerroud, «la formation fondamentale annuelle dure trois ans. Durant les deux premières années, les élèves suivent une formation militaire ponctuée par une formation professionnelle distillée à la troisième année.»

    Le gendarme face aux magistrats


    Et en ce qui concerne la formation spéciale, le commandant Kerroud explique: «Cette dernière, qui dure 9 mois, est à la carte. Autrement dit, elle n’est pas ouverte chaque année et le nombre d’élèves concernés par cette formation varie selon les besoins du corps constitué.» Au terme de ces deux cycles de formation, les élèves officiers obtiennent deux diplômes, celui de chef de section accompagné de celui d’officier judiciaire. Pour cette année, ils sont quelque 186 élèves ayant bénéficié d’une formation fondamentale et 283 autres ayant suivi une formation spéciale.

    Ainsi, cette nouvelle vague d’officiers est venue renforcer les rangs de la gendarmerie qui compte actuellement 100.000 éléments environ. Au niveau national, ces éléments sont répartis sur 1304 brigades, 216 compagnies territoriales et 48 groupements de wilaya. A cet ensemble s’ajoutent les unités de sécurité routière et celle des gardes-frontières.

    Aussi, le corps de la gendarmerie compte deux groupements d’intervention et de réserve ministé-rielle, situés l’un à Réghaïa et l’autre à Chéraga. A Alger, ces deux groupements dépendent directement du ministère de la Défense.
    Revenons à la prestation de serment.

    La cour d’Alger accueille les élèves officiers. Parés de l’uniforme vert, ces derniers avancent d’un pas mesuré dans la salle où a lieu la prestation de serment. Parmi ces derniers, Sabrina Moulay, licenciée en droit de l’université de Tizi Ouzou, attend son tour. A l’annonce de son nom, cette dernière se lève. D’un pas ferme, Sabrina avance vers la tribune où trônent les magistrats. Leur faisant face, l’élève officier lève la main: «Je le jure», dit-elle. Conformément au décret 108/73 du 06 juin 1973, l’élève officier vient de prêter serment. Un serment qui «représente une reconnaissance légale au militaire de l’armée pour exercer ses attributions en qualité d’officier de police judiciaire», tel que mentionné dans un communiqué de presse qui nous a été remis sur place par le commandant Kerroud. Le même document résume la mission de ces officiers, nouvellement promus. Ainsi, ces derniers sont appelés à respecter le «contrat solennel par lequel le gendarme s’engage à être fidèle aux principes de Novembre 1954, à les garantire en toutes circonstances, à obéir à ses chefs en tout ce qui concerne le service auquel il est appelé, à ne faire usage de la force que pour le maintien de l’ordre, l’exécution des lois et la sauvegarde du pays».

    Le rêve d’une longue carrière


    L’importance de la mission semble ne pas impressionner Sabrina qui, ayant prêté serment, déclare: «La prestation de serment d’aujourd’hui représente pour moi la consécration de trois ans d’efforts sans relâche. Aujourd’hui, je me sens prête à assumer pleinement la mission qui m’est assignée.»
    Cela dit, le nombre de femmes qui ont prêté serment en ce jeudi est nettement inférieur à celui des hommes.

    Par ailleurs, quel est l’objectif d’un jeune diplômé de l’université qui s’engage dans les rangs de l’Armée nationale populaire? Titulaire d’un diplôme d’études supérieures (DES) en microbiologie, Mohamed Gheiboub le résume ainsi: «Mon but est de faire une longue carrière d’officier.» La prestation de serment terminée, nous prenons la direction du GIR de Réghaïa. Sur les lieux, le lieutenant Bedjaoui Haouès nous présente l’exposé du dispositif du plan Delphine prévu au niveau de la capitale.

    Selon l’officier, pour la saison estivale ouverte depuis le 1er juin dernier, «le dispositif comprend 38 brigades territoriales, trois escadrons routiers pour la sécurisation des axes Réghaïa, Alger, Zeralda, cinq brigades de sécurité routières (BSR)». A cela s’ajoutent, selon l’officier, des cellules de protection de l’environnement et autres de prévention de la délinquance juvénile. Aussi, des sections de surveillance et d’intervention ainsi que des équipes cino-techniques sont constituées dans le cadre du plan Delphine de cette année. Ce plan, a indiqué le commandant Kerroud, «prend en charge deux volets: la sécurité routière et la sécurité publique».

    L’exposé étant fait, nous prenons la direction de Zéralda. Il est 14h30 mn, le soleil est brûlant. Nous arrivons au siège de la Compagnie de gendarmerie de Zéralda après avoir parcouru une quarantaine de kilomètres.

    La côte légendaire se trouve à l’ouest d’Alger. Au siège de la compagnie, nous sommes reçus par le lieutenant-colonel Triki dans le bureau du commandant Moualem Farès. Nous observons une pause durant laquelle un débat s’engage sur le père de la sociologie, en l’occurrence Ibn Khaldoun, le penseur de génie.

    Une vingtaine de minutes plus tard, nous nous rendons à la brigade qui dépend de la compagnie. Là-bas, le commandant Moualem Farès nous reçoit. Selon ce dernier: «Au niveau de Zéralda, le plan Delphine couvre un ensemble de huit plages.» Nous nous rendons, par la suite, à Azur-Plage.

    Les lieux sont remplis d’estivants venus se rafraîchir après une semaine de dur labeur. Sur cette plage, les parasols sont loués à 150 DA la journée, les chaises à 50 DA et, enfin, les tables à 100 DA. A ce sujet, Sofiane Aït Messaoud, un loueur d’accessoires de plage, signale que «pour cette saison, chaque individu dispose d’un périmètre de 20 mètres pour la location. A l’inverse des années précédentes, il nous est interdit de dresser des parasols sur la plage». Effectivement, les parasols proposés à la location sont fermés et exposés sur la petite parcelle où le loueur s’est installé.

    Pour la gestion des parkings, la wilaya d’Alger a réservé des emplois à raison de 12.000 DA mensuel. A la ligne d’horizon avec la mer, le soleil décline. Il est temps de regagner la capitale.

    Par Mohamed Sadek LOUCIF, l'Expression
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