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Affaire Ben Barka : Obstruction du Maroc à l'enquête du juge français

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  • Affaire Ben Barka : Obstruction du Maroc à l'enquête du juge français

    Le juge français Patrick Ramaël chargé de l'instruction du dossier Ben Barka rencontre des résistances de la part du Maroc qui fait obstacle à sa recherche de la vérité concernant l'enlèvement et la disparition de l'opposant Medhi Beb Barka qui n'a toujours pas été élucidé.

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    Depuis quarante ans, les obstacles sur le chemin de la vérité, dans l'affaire Ben Barka, n'ont jamais manqué. Chargé de l'instruction sur l'enlèvement et la disparition de l'opposant marocain, fin octobre 1965 à Paris, le juge français Patrick Ramaël en fait actuellement l'expérience, à ses dépens.

    En déplacement au Maroc depuis dimanche 27 novembre, dans le cadre d'une commission rogatoire internationale, il souhaitait interroger une quinzaine de personnalités, dont certaines sont des militaires et des civils de haut rang. Le juge voulait aussi se rendre dans l'ancien centre de détention secret "PF3", près de Rabat, où la tête de Mehdi Ben Barka aurait été enterrée, selon certains témoignages. Las. Après l'avoir assuré, avant sa venue, de sa volonté de coopérer, la justice marocaine a finalement décidé de faire obstruction, tentant même de faire annuler le déplacement du magistrat.

    A peine arrivé à Rabat, Patrick Ramaël a adressé un courrier à Jalal Sarhane, chargé du dossier à la cour d'appel de Casablanca, afin de lui faire part de sa "surprise". La veille, M. Ramaël avait appris que son homologue ne jugeait plus cette visite opportune. Elle avait déjà été déplacée quelques semaines plus tôt, en raison du pèlerinage à La Mecque de plusieurs personnes concernées par la commission rogatoire.

    Pourtant, le 14 novembre, les deux magistrats s'étaient vus à Paris et avaient convenu des détails du déplacement de M. Ramaël. "Lors de notre conversation, il n'avait jamais été question d'un report de cette mission, bien au contraire", souligne le juge français, avant d'ajouter : "Je ne comprends pas les raisons qui s'opposeraient aujourd'hui à l'exécution de cette demande d'entraide pénale."

    Lundi, Patrick Ramaël s'est rendu à la cour d'appel de Casablanca, où de nouvelles difficultés sont apparues. La police ne connaîtrait pas les adresses des militaires que le magistrat souhaite interroger. Elle ne saurait pas où se trouve le centre de détention. "Je ne comprends pas ce manque de courage, explique Me Maurice Buttin, avocat de la famille Ben Barka : on sent un véritable refus de coopérer, mais on ne sait pas où il se situe exactement."

    Le lendemain, Patrick Ramaël a voulu apporter une commission rogatoire complémentaire (CRC) à son homologue marocain, contenant les adresses de trois responsables à interroger ainsi que des précisions sur le centre de détention "PF3". Le juge a lui-même fourni un plan et des photos des environs, pour aider les policiers. Le parquet de Casablanca a déclaré que la date d'exécution de cette CRC "sera fixée ultérieurement".

    En novembre 2004, la ministre française de la défense, Michèle Alliot-Marie, avait accepté de lever le secret-défense pesant sur les derniers documents confidentiels dans cette affaire, après la déclassification partielle décidée par Lionel Jospin en 1999. En France, l'enlèvement de Mehdi Ben Barka avait donné lieu à deux procès, en 1966 et 1967. En 1975, une nouvelle plainte pour assassinat avait été déposée par le fils du disparu.

    Source: Le monde
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