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Dialysés en Algerie: L’enfer au quotidien

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    La mauvaise prise en charge accentue leur détresse
    Dialysés en Algerie: L’enfer au quotidien

    «La situation qui prévaut aujourd’hui dans le traitement des insuffisants rénaux (hémodialysés) démontre un certain nombre d’inadéquations et de disparités en matière de prise en charge des patients, engendrée par la méconnaissance des mécanismes complexes inhérents à ce traitement par tous les services concernés »

    Ce sont là, les dires du Dr Mustapha Boukheloua, président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR), dans son intervention lors de la tenue d’une table ronde au centre de presse El Moudjahid hier matin.

    Cette table ronde consacrée aux insuffisants rénaux en Algérie, était une occasion pour l’intervenant de revenir sur la situation générale de ces malades chroniques.

    En effet, Mustapha Boukheloua, n’est pas allé par trente six chemins pour qualifier leur situation de «catastrophique», le conférencier, ne leur demande qu’à être honnêtes et surtout réalistes, il insiste sur le fait que «le malade ne demande ni la lune, ni la charité, mais une prise en charge adéquate et conforme».

    Il souligne par ailleurs que, «l’incidence et prévalence de l’insuffisance rénale, sont méconnues en Algérie», avant d’ajouter que «le nombre de malades est en nette progression, sans compter celui des décès, effarant, qu’on passe généralement sous silence».

    Le silence des services compétents, le manque d’une réglementation appropriée, l’inexistence de contrôle et la méconnaissance des mécanismes de ces traitements ont permis des dérives préjudiciables à la santé des malades, et ont fait d’eux des «souffrants au quotidien», livrés à eux même et dans la plupart du temps, ils ne savent à quel saint se vouer.

    Certes, beaucoup d’acquis sont à citer, entre autres, la prise en charge totale des soins, des traitements, et l’amélioration du protocole de traitement par l’apport du tampon Bicart, mais le plus gros reste à faire, tout en soulignant qu’en Algérie, les traitements de l’insuffisance rénale sont l’hémodialyse, la dialyse péritonéale ainsi que la transplantation rénale, et cette dernière n’est pas encore institutionnalisée.

    Si certains des malades bénéficient d’un rein «donné» par un proche ou un parent, le prélèvement d’un organe sur un mort n’est autorisé, que sur les morts déclarées cérébrales, de quoi empoisonner la vie de ces tristes «condamnés». Néanmoins, malgré cela il n’en demeure pas moins que 75% des greffes sont réussies.

    Cette hémodialyse nécessite un accès au sang appelé «abord vasculaire artério veineux ou fistule artério veineuse», pratiqué sur le bras généralement devient une partie intégrante de l’hémodialyse et doit être pratiquée dans un centre hospitalier, alors que ce n’est pas le cas tout le temps. D’un coût variant entre 10000 à 25000 DA, elle est payée de leurs poches pour les 98 pour cent desdits malades.

    Une absence presque totale d’un contrôle rigoureux a fait de l’insuffisant rénal un fond de commerce, et toute règle de déontologie est tout simplement bafouée quotidiennement, sinon comment expliquer le non contrôle des cliniques et transporteurs sanitaires privés une fois autorisés à travailler.

    Le remboursement des poches de sang, achetées par le malade même, fait aussi défaut, et pourtant il existe une circulaire de la CNAS en date du 08 septembre 2007 portant sur les modalités de prise en charge du traitement de l’anémie des malades hémodialysés ; outre tout ça, survient l’absence de médecins pendant les jeudis et jours fériés ce qui complique davantage leur situation qui est loin d’être réjouissante.

    Si la dialyse pour adultes, n’est pas conforme aux normes thérapeutiques reconnues, il n’en demeure pas moins pour le dialysé enfant, qui lui aussi paie pour sa maladie d’un côté, et pour la négligence d’un autre.

    Ce qui est plus inquiétant pour la dialyse pédiatrique, c’est qu’elle est loin des normes médicales universelles, pour une simple raison, le kit d’accessoires utilisé pour l’enfant est le même utilisé pour l’adulte, alors qu’il est commercialisé sur le marché national, à citer aussi l’hormone de croissance que les pédiatres ne leur prescrivent pas.

    Ce qui retarde éventuellement leur croissance et fait d’eux des futurs nains ou même handicapés, qui sait ?... Il est peut-être temps de prendre les choses comme elles sont, et de redonner une lueur d’espoir à ces malades qui ne «demandent» qu’à vivre.

    - Courrier d Algerie
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