L’armée américaine ne veut plus donner aux scientifiques les informations sur les météorites issues de ses satellites de surveillance.
La pluie d’étoiles filantes des Léonides photographiée en 1998 au-dessus du désert de l’Arizona. (Kawana/Sipa)
La communauté des astronomes qui surveillent les météorites est désormais privée de sa plus précieuse source d’information: les données des satellites militaires américains. Plus rien ne devrait filtrer de ce secteur protégé par le secret-défense, selon les informations publiées par le site Space.com.
Grâce à leurs capteurs infrarouges, la flotte de satellites destinés à surveiller les tirs de missiles ou les essais nucléaires enregistrait aussi tous les cailloux extraterrestres venant brûler dans notre atmosphère. Depuis au moins dix ans ces données étaient transmises de façon informelle aux scientifiques. Elles permettent d’avoir précisément la position, l’heure, l’altitude des météorites et de faciliter leur récupération. Ce fut le cas récemment pour le petit astéroïde 2008 TC3, détecté avant son entrée dans l’atmosphère, et récupéré au Soudan grâce aux indications des instruments militaires.
Depuis quelques mois aucune donnée n’a été transmise aux astronomes, rapporte Space.com, suite à une décision de l’armée dont les motifs demeurent inconnus. Cela coïncide avec la mise en place d’une nouvelle génération de satellites de surveillance, souligne de son côté Nature.com, et le nouveau système ne permet peut-être pas de trier entre les informations classées et non classées secret-défense.
Quoi qu’il en soit, les chercheurs qui utilisent ces données pour mieux cerner les risques d’impacts ou récupérer certains morceaux de roches extraterrestres, sont déçus et désemparés.
Sciences-et-Avenir
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