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Plus de 10 milliards de $ échappent au fisc par an dans la tourmente de l'informel

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  • Plus de 10 milliards de $ échappent au fisc par an dans la tourmente de l'informel

    Les PME algériennes étouffent, elles n'arrivent plus à lutter contre le marché informel qui, pratiquement, leur croque leur chiffre d'affaires. C'est le cri d'alarme lancé mardi lors du Forum d'El Moudjahid par des chefs de PME qui appellent du pied une intervention énergique des pouvoirs publics pour assainir le secteur.

    Experts et économistes se sont accordés à dire, lors de ce forum, que le développement des PME algériennes passe par une lutte efficace contre le marché informel et un soutien accru pour exporter leurs produits.

    La création de nouvelles PME et le développement de celles qui existent déjà exigent également une facilitation de l'accès au financement ainsi qu'un accompagnement notamment au cours des premières années de leur création, estiment-ils.

    «L'administration doit jouer à la fois le rôle de facilitateur et de contrôleur en faveur des PME», estime une chef d'entreprise, Mme Nacera Haddad, selon laquelle «il n'est pas utile de créer de nouveaux dispositifs de financement des PME et que ceux qui existent déjà suffisent à condition de les rendre plus efficaces».

    La problématique est claire, autant pour les investisseurs qui ont monté des PME légères, le plus souvent familiales, que pour l'Etat : comment rivaliser avec les produits importés à bas coût, le plus souvent des produits achetés en gros et au rabais, et particulièrement les importations de Chine.

    Les produits contrefaits, importés à coup de milliards de dollars, rivalisent aujourd'hui avec ceux des PME algériennes, qui n'arrivent pas à placer durablement leurs produits sur le marché national.

    Plus que le coût qui est dissuasif, il y a surtout la qualité et la compétitivité des produits des PME algériennes qui posent problème. A l'export, les produits algériens n'arrivent pas à dépasser nos frontières, malgré les accords de mise à niveau, notamment conclus dans le cadre des avenants de l'accord d'association avec l'Union européenne.

    Les programmes MEDA, qui devaient permettre aux entreprises algériennes de se mettre à niveau par rapport au marché européen et de fonctionner selon des normes de production, de rendement et de vente très pointues, n'ont jusqu'à présent rien donné.

    Pire, l'orientation générale est au tout à l'import, ce qui pénalise lourdement les PME algériennes, mal équipées pour mener une guerre de tranchées de longue haleine aux produits importés, d'Europe et d'ailleurs.

    Mais pour l'économie nationale, cela a un chiffre : plus de 10 milliards de dollars échappent au fisc.

    Car, selon le président du Forum des chefs d'entreprises, M. Réda Hamiani, les revenus du secteur informel, notamment celui des artisans et de la chaîne des petites PME non déclarées, totaliseraient 17% des revenus nationaux, se situant entre 300 et 600 milliards de dinars, soit 13% du PIB hors hydrocarbures.

    Ce secteur engendre un manque à gagner pour les recettes budgétaires de l'Etat estimé à 162 milliards de dinars, dont 42 milliards de dinars des revenus d'IRG et 120 milliards de dinars des revenus des organismes de sécurité sociale, précise M. Hamiani.

    Le président de la Chambre algérienne de commerce et de l'industrie (CACI), M. Brahim Bendjaber, estime de son côté que plus de «10 milliards de dollars de chiffres d'affaires d'entreprises et d'artisans activant dans le secteur informel échappent au contrôle de l'administration fiscale», un montant «qui devrait générer des recettes fiscales entre 3 et 6 milliards de dollars».

    Il est évident que le secteur informel est très dynamique, et les PME non déclarées arrivent à placer leurs produits sur un marché d'ailleurs non réglementé.

    Les raisons de cette situation qui lamine la situation des PME algériennes, incapables autant de s'assurer d'importantes parts de marché sur le plan national que de placer leurs produits à l'international, sont multiples : le manque de dynamisme des PME, les blocages de l'administration, la bureaucratie et le manque de crédits d'investissement, sur fond de fiscalité à sens unique. Les PME algériennes sont asphyxiées également... par la fiscalité à l'algérienne.

    - Le Quotidien d Oran
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