Assainissement .

[Iska]

Assainissement
par El-Guellil

El-youm, il suffit de lire attentivement le manuel d'utilisation d'un caméscope pour devenir cameraman. De filmer quelques mariages de quartier, et vous avez épousé la fonction de réalisateur. De savoir grimper quelques marches et rak monteur. C'est vrai. C'est vérifiable. Ce qui fait que n'importe qui, y allant de son film, devient créateur. Sauf les créateurs.

Nous avons droit, ces derniers temps, à une panoplie de produits filmiques, film-hic. Une production d'on ne sait quelles boîtes privées. Privées surtout de professionnalisme, soit dit entre nous. Puissent-ils savoir, ces messieurs les metteurs en boîte, qu'un spectacle n'est pas seulement une distribution. Les meilleurs acteurs ne peuvent, à eux seuls, procurer du plaisir pour les yeux si la trame n'est pas plaisante. Un sujet galvaudé, des tirades tirées par les cheveux, des comédiens installés se confondent avec leurs canapés. Un montage, ou plutôt une suite de photos, tout a été étudié pour l'indigestion. Bon appétit pour ceux qui bouffent l'argent du contribuable. Et bon courage pour la suite. Sans nous, bien sûr.

Vraiment, je ne veux citer ni de nom, ni de titre, ni de réalistes—zateurs qui ont compris qu'il y a de l'argent belbala et qu'il s'agit d'avoir une petite entrée pour se faire de grosses entrées. Pourtant, grand Dieu, ce ne sont pas les créateurs qui manquent dans notre chère chaîne nationale, qu'on aimerait au top. Elle nous a prouvé qu'elle était capable du meilleur dès qu'elle faisait appel au savoir, au métier et à l'intelligence. Galou ness bekri : ce n'est pas en étalant du vocabulaire qu'on prouve notre culture.

Mais comme il faut bien finir par une bonne nouvelle, rappelons que bientôt des brigades vertes seront sur le terrain. Elles auront pour mission de lutter contre toutes les pollutions. On ne sait si, dans leur plan de charge, elles ont inscrit la pollution audiovisuelle.

Source : Le Quotidien d'Oran .