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Ses troupes ont abattu 26 terroristes dans le nord du pays
L’armée malienne aux trousses d’Al Qaïda au Maghreb
Vingt-six terroristes, appartenant à Al Qaïda au Maghreb, ont été tués mardi dernier par l’armée malienne dans des attaques contre leur « base » au nord, près de la frontière algérienne. L’information a bien été relayée hier par les agences de presse internationales qui ont cité des sources militaires maliennes. Hier, une source sécuritaire malienne a avancé à l’AFP le chiffre de 26 corps retrouvés dans la base abandonnée par les terroristes après les bombardements. Lorsque nos troupes ont pris possession de la base des combattants islamistes, nous avons compté 26 éléments ennemis tués. Certains étaient même enterrés dans une fosse commune par les salafistes qui ont pris la fuite », a précisé cette source à la même agence de presse.
Le périmètre passé au peigne fin par l’armée malienne est considéré comme une zone d’action par excellence des salafistes. Ces opérations militaires interviennent quelques jours après l’assassinat d’un touriste britannique et d’un officier de l’armée malienne dans le Nord. Selon une source sécuritaire malienne qui a requis l’anonymat, l’armée va poursuivre ses opérations pour pacifier le Nord, devenu une zone de repli des groupes terroristes traqués dans les pays voisins, dont l’Algérie.
Une lutte sans merci contre les terroristes
Pour ce faire, elle coordonne ses actions avec des pays comme la France, l’Algérie, les Etats-Unis et le Canada. Les autorités de Bamako avaient annoncé, il y a deux semaines, leur intention de mener une « lutte sans merci contre tous les groupes terroristes ». Et un responsable au ministère de l’Intérieur expliquait, alors, être « en discussion avancée avec des pays comme la France, l’Algérie, les Etats-Unis et le Canada pour coordonner les actions de lutte contre ce fléau ». Le Mali, faut-il le souligner, travaille depuis des années en étroite collaboration avec l’Algérie. Les deux pays sont liés par des accords qui leur permettent d’organiser des patrouilles militaires mixtes le long de la frontière commune. Autrement dit, les militaires maliens peuvent poursuivre les salafistes jusqu’en territoire algérien. De son côté, l’armée algérienne peut opérer sur le sol malien. Les deux pays échangent, en outre, des informations. Le touriste britannique assassiné le 31 mai dernier faisait partie d’un groupe de 4 touristes européens capturés en janvier au Niger par des éléments d’Al Qaïda au Maghreb qui avait également revendiqué l’enlèvement de deux diplomates canadiens.
Tous ont été libérés à l’exception d’un otage suisse. Une source militaire malienne a révélé à l’AFP l’identité du groupe qui a été ciblé par les dernières opérations : « C’est le groupe d’Abou Zeid (Abdelhamid) que nous avons attaqué. Les opérations se poursuivront. » L’Algérie suit de « très près la situation ». C’est du moins ce qu’a déclaré une source diplomatique anonyme. En mai dernier, l’Algérie a fourni à l’armée malienne des quantités d’armes, de munitions, des équipements et du matériel militaires afin qu’elle puisse faire face à la menace terroriste. Ces aides entrent dans le cadre de la coopération bilatérale dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. La multiplication des enlèvements terroristes dans la région et le développement des trafics d’armes, de drogue et d’êtres humains ont accéléré cette nécessaire coopération. Forte de sa longue expérience, l’armée algérienne a également accepté d’apporter son soutien en matière de formation pour les troupes maliennes chargées de cette lutte. Le Mali dispose d’une superficie de plus d’un million de kilomètres carrés. La frontière algéro-malienne est de 1200 km. La surveiller minutieusement n’est pas chose aisée, surtout que certains reliefs désertiques sont difficilement pénétrables.
Dans l’entretien accordé le 25 avril dernier à El Watan, le président malien, Amadou Toumani Touré, avait insisté sur le fait que son pays n’a pas les moyens de faire face seul aux nombreuses menaces qui pèsent sur la région sahélo-saharienne. Une région qui tend à devenir le « temple » des groupes terroristes agissant sous la bannière d’Al Qaïda au Maghreb, mais aussi à se transformer en dangereuse plaque tournante de toute sorte de trafics, allant des cigarettes aux armes lourdes. L’Algérie œuvre à conjuguer davantage ses efforts avec ceux des différents pays du Sahel pour mettre un peu d’ordre dans cette région, source de grandes inquiétudes. Un sommet des chefs d’Etat devrait se tenir dans les prochains mois. Selon Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, ce sommet, dont la date n’a pas été encore fixée, aura pour principal objectif de faire un point de situation et de mettre en place une stratégie globale pour endiguer cette menace terroriste.
source : El Watan