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L'Algérie demande l'interdiction de verser des rançons aux terroristes

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  • L'Algérie demande l'interdiction de verser des rançons aux terroristes

    Le commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine a indiqué qu’un projet de loi sera soumis à une réunion des États membres dans quelques mois.

    Le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (Caert) abrite, depuis hier, et ce, pour trois jours, la troisième réunion des points focaux en vue de préparer le programme d’action 2010-2013, en présence du coordinateur onusien de la lutte antiterroriste, du coordinateur européen, ainsi que des attachés militaires accrédités en Algérie.

    Selon le directeur du centre, l’ambassadeur Boubacar Gaoussou Diarra, le continent africain fait face à de nombreuses menaces contre sa sécurité et sa stabilité. Le terrorisme en est la principale menace, surtout depuis l’allégeance du GSPC à Al-Qaïda et le déploiement de ses éléments dans les pays du Sahel. Mais il n’y a pas que cela. Le trafic de drogue, qui fait passer la région d’une zone de transit en marché de consommation, la piraterie en Somalie, mais également dans le golfe de Guinée et dans le delta du Niger, sans omettre les conflits récurrents au Darfour, au nord Kivu et en Somalie. Il a également cité les problèmes liés à la prolifération des armes légères et au trafic des êtres humains.

    Pour M. Diarra, “les réponses à ces menaces, le continent veut les trouver dans un système d’alerte et une architecture de paix et de sécurité”. La rencontre d’Alger sera l’occasion d’examiner le mode de fonctionnement des points focaux et de leurs relations avec les institutions et des difficultés rencontrées sur le terrain, en vue de préparer le programme d’action 2010-2013.

    De son côté, le coordinateur de la lutte antiterroriste au sein de l’Union européenne, Gilles de Kerchove, a réitéré le soutien de l’UE aux efforts de l’UA en matière de lutte antiterroriste. Tout en rappelant que son organisme a déjà contribué avec un million d’euros au profit du Caert et souhaite contribuer davantage dans l’effort africain, pour peu que le Caert exprime ses besoins précis. Le représentant de l’UE a rappelé les principes fondateurs de la stratégie européenne en matière de lutte antiterroriste. Celle-ci est basée sur une approche judiciaire fondée sur le droit et le respect des droits de l’homme. À ce titre, il a réitéré l’appel de l’UE pour la fermeture du camp de Guantanamo.

    Il a soulevé le problème de la difficulté de coopération entre différents services de sécurité agissant dans la lutte antiterroriste. Mais il a estimé qu’il fallait démolir ces “murailles de Chine” et parvenir à monter des équipes communes de juristes, de policiers de divers pays.

    Il a appelé les responsables du Caert à définir leurs ambitions avec exactitude. “Que voulez-vous devenir ? Un centre de conférences ? Un centre d’analyses ? Il faut définir un plan ambitieux et réaliste” que l’UE soutiendra.

    Pour sa part, le coordinateur de l’ONU, en matière de lutte antiterroriste, Mike Smith, a rappelé que 24 agences onusiennes suivent de près cette lutte. Pour lui, la mission de l’ONU ne se limite pas à la fourniture en matériel de lutte ou la formation des policiers. Elle vise surtout à mettre en œuvre une vision globale pour la définition du terrorisme et à ôter à ces dernières toute légitimité.

    Tout en insistant sur la nécessité de juger les terroristes, le représentant onusien a mis l’accent sur le respect des droits de l’Homme dans la lutte antiterroriste. Le terrorisme étant un phénomène transfrontalier, c’est à travers des conventions internationales qu’il pourra être mieux combattu. M. Smith dira que l’ONU est prête à apporter son soutien, sous forme d’expertise technique, et a émis le vœu de voir les relations se renforcer entre son institution et le Caert.

    De son côté, l’ambassadeur Ramtane Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, a rappelé l’adoption par les chefs d’État africains, en 1999 à Alger, de la convention de lutte antiterroriste. Il a indiqué qu’un projet de loi relative à la prévention et à la lutte contre le financement du terrorisme sera soumis à une réunion des États membres dans quelques mois.

    Ce projet vise à interdire tout paiement de rançons aux groupes terroristes pour la libération d’otages. Il a rappelé que l’UA a adopté un traité faisant de l’Afrique une zone exempte d’armes nucléaires, en vue d’empêcher les groupes terroristes d’acquérir des armes de destruction massive. Tout comme il a rappelé que l’Afrique adhérait à la convention sur les armes chimiques. Intervenant à la fin des travaux en plénière, Rezzag Bara, conseiller du président de la république, a estimé que la menace terroriste persiste et continue à être préoccupante.

    Tout en indiquant que l’Algérie avait acquis une expérience et une connaissance approfondie du phénomène, il a affirmé qu’elle s’est dotée de moyens politiques et opérationnels pour réduire les capacités de nuisance du terrorisme. Mais, il reconnaît qu’en dépit de tous ces efforts, le terrorisme dispose de capacités d’adaptation. Pour Rezzag Bara, la lutte antiterroriste à elle seule ne suffit pas. Il faut, selon lui, une démarche globale, d’où le choix de la réconciliation nationale qui constitue la dimension politique de la lutte antiterroriste. Pour lui, même affaibli, le terrorisme reste dangereux. Il faut, selon lui, viser le système d’idées qui nourrit ce terrorisme. La dimension idéologique, représentée par les discours d’endoctrinement et de manipulation du discours religieux en vue de recruter davantage de terroristes, devrait être combattue, selon l’orateur.

    Pour rappel, les travaux de la troisième réunion se déroulent à huis clos.

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