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Station de Saïdia : L’enjeu de la commercialisation

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  • Station de Saïdia : L’enjeu de la commercialisation

    · Premières estimations: 15.000 touristes cet été

    · Pour un taux d’occupation estivale de 60% au minimum


    Le premier challenge auquel devra faire face la station pilote du plan Azur, c’est le remplissage. Thématique retenue des assises qui se tiennent, aujourd’hui vendredi 19 juin, à Saïdia. Pour la première tranche déjà livrée, le défi consiste à occuper 4.500 lits hôteliers et résidentiels et porter le taux d’occupation de la station à 60% au moins cet été. Ce qui est considéré comme une bonne performance.

    Mais l’optimisme est de mise. En tout cas, tout laisse croire que ce défi est jouable, quand on sait que la station a déjà accueilli ses premiers touristes. Un vol de la compagnie italienne Livingston a atterri mardi 16 juin à l’aéroport d’Oujda Angad, en provenance de Milan. A son bord, 131 touristes venus séjourner à l’hôtel Iberostar de Saïdia. Une première opération menée par l’Office national marocain du tourisme (ONMT) en collaboration avec le 2e TO italien, Viaggi del Ventaglio qui traite plus de 600.000 clients par an. Un bon début qu’il va falloir capitaliser sur le long terme.

    En effet, le challenge est de taille car il faudra résoudre l’équation commercialisation/remplissage face à une demande en recul en raison d’une conjoncture économique internationale difficile. Aujourd’hui, les touristes – quand il y en a – écourtent leur séjour et serrent les cordons de la bourse. Aussi, la question est de savoir comment être plus agressif pour sauvegarder ses parts de marché mais aussi comment chercher de nouvelles parts et des relais de croissance afin de maintenir des taux d’occupation satisfaisants.

    Le ministre du Tourisme, Mohamed Boussaïd, reste cependant confiant: Saïdia est positionnée comme un produit d’appel. «C’est pour cela que le démarrage de ce nouveau produit ne connaîtra pas de grosses difficultés sur le plan commercial», explique-t-il avant d’ajouter, «nous avons mis en avant cette station dans tous les salons et foires à l’international. L’ONMT en concert avec les délégations à l’étranger a pris des contacts avec les TO en vue de la commercialisation de la station tout en ciblant prioritairement quatre marchés dans cette première phase», précise le ministre.

    Les marchés ciblés sont la France, l’Espagne, l’Italie et la Russie.
    A noter que la station Saïdia est programmée dès cet été par deux TO russes (Space Travel et MC Travel), un TO français (Promovacances) et deux autres TO espagnols (Iberojet et Luxotours). Les premières estimations tablent sur l’arrivée de 15.000 touristes cet été, soit 100.000 nuitées sur 4 mois.

    Aujourd’hui, les contrats signés sur ces marchés prioritaires représentent 13.000 à 14.000 Pax qui seront vendus dès cet été. Ce qui représente près de 50% du taux d’occupation de la capacité hôtelière installée. S’y ajoutent les nationaux (tourisme interne), les MRE, les résidents et les touristes individuels. Pour les besoins de l’ouverture, les hôteliers ont établi des plannings. Depuis plusieurs mois, ils ont sélectionné et formé les candidats retenus. Iberostar a fait pratiquement tourner ses recrues pendant une année dans ses unités à Agadir.

    Idem pour Barcelo, 2e unité ouverte, dont le personnel (1 millier) est déjà opérationnel. Toutefois la question du logement du personnel de la station sera posée. Sur ce point, le ministre rassure: «Des logements économiques sont en cours de réalisation dans la périphérie de Saïdia. Mais sur les 1.700 recrues, la quasi-totalité réside dans l’Oriental. N’empêche, des mesures d’accompagnement seront prises pour assurer le logement des salariés de la station. A terme, la station devra créer 40.000 emplois dont 8.000 directs et pratiquement 32.000 indirects.

    A rappeler que le produit Saïdia (balnéaire méditerranéen) est basé dans une région qui n’était pas historiquement à vocation touristique. C’est une station ouverte ex nihilo. D’autant plus que le Maroc n’avait aucune expérience dans l’aménagement, développement, encore moins la commercialisation de stations balnéaires, reconnaît la tutelle. Aussi, les assises tombent-elles à point nommé et dont la 9e édition coïncide avec le lancement de la première station du plan Azur. C’est une sorte d’assemblée générale qui regroupe l’ensemble des acteurs pour faire le point sur les réalisations. Un bilan d’étape sur les avancées, mais aussi les manquements et faiblesses constatés.

    L’intérêt des assises, selon le ministre, est de débattre des enjeux du moment: l’aérien, le produit (plan Azur), la formation… Cette année, la thématique majeure s’articule autour de l’enjeu de la commercialisation, la vente et le remplissage. «C’est clair, nous ne sommes plus sur les proportions d’antan. Mais aujourd’hui nous résistons mieux que la plupart de nos concurrents», explique Boussaïd. Le ministre en veut pour preuve les contre-performances de la concurrence: l’Egypte est à -15%, les Canaries à -20%, l’Espagne à -10% avec 60.000 destructions d’emplois. Or, pour faire face aux 18.000 lits supplémentaires créés cette année, le Maroc prévoit de créer 10.000 emplois dans les quelques mois à venir. C’est dire que la destination Maroc résiste encore mieux que ses principaux concurrents aux effets de la crise internationale.

    L’autre enjeu est de faire face aux nouvelles capacités attendues. «Nous devons pendant cette période difficile voir comment maximiser les recettes tout en maintenant nos parts de marché», signale Mohamed Boussaïd.
    En termes de capacité, la destination passe à un autre palier: «Alors que nous étions autour de 1.500 lits entre 2000 et 2004. Nous sommes passés à 9.000 lits entre 2004 et 2007. Aujourd’hui, nous réalisons entre 18.000 et 20.000 lits par an. C’est énorme!» s’enorgueillit le ministre.

    Ecologie: Les milliards ou la tortue?

    «Il n’est pas question au Maroc de développer le tourisme au détriment de l’environnement et de l’écologie», tient à préciser Mohamed Boussaïd, en réaction à des pétitions d’un collectif d’écologistes de l’Oriental. Le ministre rappelle que lorsque Saïdia a été lancée, l’étude elle-même du plan Azur a été financée par la Banque Mondiale. «Une institution qui est sensible à l’aspect environnemental», souligne-t-il. Au-delà de cet aspect, l’impact sur l’environnement est certain. «On ne peut pas faire de développement sans qu’il y ait une incidence sur l’environnement.

    Toute la question est de savoir si cette incidence est dans des proportions admissibles ou si elle va rendre irréversible le processus. Sur ce registre, Boussaïd précise que le projet de Saïdia est à faible densité (-20% du Cos). «C’est à peine 42 lits à l’hectare avec une faible hauteur (R+2) et 3 golfs de 160 ha». Le tout est de savoir s’il faut privilégier les milliards de DH et donc le développement du tourisme ou la préservation de la tortue de Saïdia?

    RH, l’autre équation…

    Autre volet important de la station de Saïdia, les ressources humaines. Cet été, la première tranche emploiera directement 1.700 personnes. Le contrat RH, qui vise à former 62.000 lauréats à l’horizon 2012, devra livrer pour la première année de son exécution 11.000 lauréats à l’échelle nationale. «C’est pratiquement 120% par rapport à l’objectif fixé», annonce Boussaïd.

    Le contrat RH permet aussi de fournir des outils de pilotage sur le plan régional. Année par année, les besoins exprimés par le secteur seront satisfaits avec des ajustements au fur et à mesure en fonction de la demande et du positionnement.

    Amin RBOUB & Bachir THIAM

    leconomiste.com
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