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Les auteurs des massacres aussi éligibles à l’amnistie ?

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  • Les auteurs des massacres aussi éligibles à l’amnistie ?

    Pendant que les adeptes de la réconciliation nationale donnent du gosier pour faire valoir une amnistie générale, les terroristes poursuivent leurs carnages en Algérie.

    Les terroristes qui ont commis le carnage de ce mercredi peuvent s’insérer parmi les bénéficiaires des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation, tant l’application de cette loi, dont le délai de vigueur de six mois a expiré depuis longtemps, est prolongée dans le temps.

    Récemment encore, le Premier ministre Ahmed Ouyahia affirmait que les portes demeuraient ouvertes devant les terroristes qui décideraient de se repentir. En cela, Ouyahia est parfaitement en phase avec Abdelaziz Belkhadem, le ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République. Les deux hommes, qui ont fini par faire cause commune autour de la réconciliation nationale, déclinent, évidemment, l’option décidée par le président Bouteflika.

    Ce dernier n’a eu de cesse, tout au long de sa campagne électorale pour l’élection présidentielle d’avril passé, de réitérer que la réconciliation nationale était une option irréversible et qu’il agirait dans le sens dans son approfondissement.

    Le dernier article de la loi portant charte pour la paix et la réconciliation lui confère, il faut le dire, le droit de prendre toute autre mesure qu’il jugera opportune et nécessaire pour le rétablissement de la paix. Y compris la promulgation d’une amnistie générale.

    D’ailleurs, il a fait cas de cette possibilité au tout début de sa campagne électorale, avant qu’il ne se ravise par la suite. Mais qu’il se soit ravisé ne signifie nullement un abandon de l’option.

    L’amnistie, par le traitement réservé à certains émirs terroristes qu’il nous est donné d’observer, est déjà de mise.

    En effet, les dispositions de la loi portant charte pour la paix et la réconciliation qui excluent du bénéfice de «la clémence» ceux qui ont les mains tachées de sang, les auteurs de carnages et de viols n’ont pas empêché que des chefs terroristes, comme Hassan Hattab, de jouir d’un «statut spécial». Un statut qui le soustrait à la justice.

    Avec le cas Hattab et d’autres similaires, on est déjà dans l’application tacite de l’amnistie générale. C’est bien le cas, même si le Premier ministre a cru convaincre du contraire, en soutenant que, en droit, l’amnistie générale est un non-sens, un barbarisme. Ouyahia soutenait que l’amnistie ne pouvait être générale mais pour des faits. Soit.

    L’amnistie, dans le cas qui nous intéresse, concerne les faits que sont les attentats terroristes. Plus clairement, l’exonération de poursuites judiciaires dont ont bénéficié des terroristes ayant fait acte de repentance est une amnistie. C’est cette même exonération de poursuites qui risque de bénéficier aussi aux terroristes ayant assassiné les 20 gendarmes à Bordj-Bou-Arréridj. La possibilité de clémence pour ces terroristes existera tant que l’Etat maintient sa politique de la main tendue.

    Par Sofiane Aït Iflis, Le Soir
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