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Réconciliation et terrorisme en Algérie

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  • Réconciliation et terrorisme en Algérie

    Les mutations systémiques qui touchent l’économie mondiale, la gouvernance de toute la planète, l’écologie qui fait une entrée spectaculaire dans les institutions nationales, régionales et internationales semblent laisser indifférent le gros des formations politiques en Algérie.

    Des préoccupations majeures dont les effets se font déjà sentir et qui marquent l’avenir des générations futures se traitent par des membres déterminants de l’Exécutif, sans débats sérieux au Parlement, dans les médias lourds, sans commissions ni écrits d’experts à même d’éclairer et surtout de mobiliser dans le travail l’ensemble de la société.

    Les partis qui composent la majorité à l’APN et au Sénat se contentent de réciter leur soutien au programme de M. Bouteflika et leur gestion au quotidien de chantiers dont certains ressemblent à l’horizon. Les rites et rituels remplacent l’imagination, l’initiative et le rassemblement de toutes les énergies. Chacun se défausse, pointe le ciel du doigt en exécutant une communication strictement identique à celle des années soixante-dix, indifférent à l’accélération du monde.Une poignée de titres de la presse nationale, dans un environnement institutionnel souvent rigide, toujours conservateur, miné par le stress et le travail à la hâte, tente avec succès d’ouvrir des brèches et d’aérer le paysage.

    Certains introduisent avec moult informations, rarement prouvées, des dossiers plus que secondaires, très loin des principaux soucis quotidiens des Algériens. Les cibles sont toujours les mêmes.

    Pour l’opposition, c’est de bonne guerre et c’est son droit absolu, les blocages viennent du président de la République et du gouvernement. Mais si les déficits démocratiques, les retards, la bureaucratie existent, cela n’est pas suffisant.

    Au cœur de positions légitimes affichées et d’autres murmurées ou sous-traitées se trouvent à l’évidence la stratégie économique, la réconciliation, son pendant terroriste et la configuration d’un projet de société qui tourne le dos à l’islamisme et aux charlatans dont certains se trouvent à des postes de direction dans des partis.

    La réconciliation nationale qui a assurément des limites faisant que l’éventualité d’une satisfaction nationale générée par un texte, qui veut clore une césure terrible, est une vue de l’esprit. Des insatisfaits, il y en aura comme il y en a en Afrique du Sud alors que les contextes sont aussi différents que les us et coutumes, les croyances, les langues et les pratiques sociales en Algérie et dans le pays de Mandela.

    La réalité indiscutable est que le terrorisme frappe durement et son bilan mensuel est bel et bien significatif.

    Et il est conforté à travers une «légitimation» au troisième degré que lui procure gratuitement une forme de conquête ou reconquête de la société faite de «gages cadeaux». Chasse aux couples non mariés, fermeture massive de bars, traque dans les lieux publics aux consommateurs de tabac…

    A ce formatage rampant s’ajoute l’insoutenable silence des partis, des syndicats, et des associations de ladite famille révolutionnaire devant chaque attentat qui laisse les familles seules avec les corps des victimes.

    La réconciliation nationale ne fera qu’une minorité de mécontents si chaque meurtre est fortement, publiquement dénoncé par la société et si chaque victime du devoir est honorée et sortie de l’anonymat. Une seule vie prise dans le silence constitue un amoindrissement de la conciliation qui est imparfaite, irremplaçable en tant que proposition politique majeure loin de la théologie et des prêches ambigus

    Par Abdou B, La Tribune
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