Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Intoxications alimentaires: Quand l'été rime avec danger

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Intoxications alimentaires: Quand l'été rime avec danger

    En Algérie, chaque année, dès le début de l’été, de nombreux cas d’intoxications alimentaires sont enregistrés au niveau des services sanitaires
    Les victimes d'intoxications alimentaires, c'est-à-dire les personnes contaminées par un germe présent dans leur alimentation.

    Les listerias et les salmonelles sont les plus fréquentes et les plus connues.


    Toutes les deux sont des bactéries naturellement présentes dans certains de nos aliments. En se multipliant, elles sont capables de provoquer de graves infections. Pourquoi l’été est-il la saison de prédilection des intoxications alimentaires ? Eh bien tout simplement parce que la température élevée favorise le développement des bactéries. Les œufs, les produits laitiers et les viandes sont les premières cibles de ces bactéries.

    Si l’hygiène est quasi absente, comme c’est le cas dans la plupart des fast-food, pâtisseries et pizzerias de la ville de Tizi-Ouzou, on peut imaginer les dégâts et leurs répercussions sur la santé du consommateur. Notre quotidien, dans l’édition du 21 juin dernier, rapporte le premier bilan de l’année en cours : Il s’agit de 90 cas depuis le début de l’année, selon l’association pour la défense et la protection du consommateur de la Daïra d’Azazga, initiatrice d’une rencontre sur «Les risques d’intoxications alimentaires». Les chiffres même s’ils sont déjà effrayants ne représentent rien devant le bilan de la même période de l’année 2008.

    Nous savons qu’entre le 1er janvier 2008 au 15 juin 2008, la Direction de la concurrence et des prix de la wilaya, la DCP , a recensé 215 victimes d’intoxications alimentaires, dont seulement deux personnes contaminées chez eux en consommant du poulet.

    Quand nous voyons l’abattage des poulets qui se fait en plein air au niveau des marchés de la ville, sans la moindre mesure d’hygiène, nous ne pouvons qu’être étonnés que le bilan se soit arrêté à deux personnes. 93 personnes ont consommé de la pizza, 15 personnes ont été les hôtes des pâtissiers qui semblent proposer les cafards et autres bestioles sur le menu des gâteaux. Chez la communauté universitaire, 65 victimes ont été répertoriés. Ces chiffres effarants n’englobent qu’une partie de l’année, notons bien. Au niveau national, 3300 cas, dont 12 décès, ont été répertoriés pour la totalité de l’année 2008. Le laisser-aller des autorités concernées de la wilaya de Tizi-Ouzou, la cupidité de ses commerçants et l’appât du gain facile, même au détriment des autres, qui les animent sont responsables de 303 des cas. L’importance de ces chiffres nous renseigne sur la réalité du terrain quand nous évoquons l’hygiène alimentaire dans la wilaya et le rôle des acteurs dans le domaine de la prévention et de la répression.

    Pour Malik, technicien en maintenance d’appareils téléphoniques mobiles dans le centre de la ville :«Tant que les autorités concernées sont sourdes aux appels des consommateurs, nul ne peut empêcher les commerçants malhonnêtes d’exercer dans l’anarchie et le non respect des règles d’hygiène les plus élémentaires. «Le profit de l’un est le dommage de l’autre», avait dit Montaigne. Pour contredire cette citation, il faut serrer la réglementation pour que la pression soit maintenue dès l’ouverture du commerce. Il est nécessaire d’imposer le règlement. Celui qui ne le respecte pas doit disparaitre. Pas de nouvelle chance quand il s’agit de santé publique. On ne peut pas se contenter de mises en demeure. On doit fermer rideau à tout un chacun qui ose jouer avec la vie des autres.

    Quand on voit que la nourriture se vend à même le trottoir au vu et au su de tous, je crois que le travail sera long et que le bout du tunnel ne sera pas pour demain !». Malik nous raconte aussi qu’à côté de son lieu de travail, un «commerçant» s’est installé à même le trottoir pour vendre du jus et du….fromage ! Un produit très sensible et peu résistant aux bactéries coupables d’intoxications alimentaires. Il nous confie son étonnement de voir les gens acheter ces produits sans la moindre crainte. Ce qui l’étonne par-dessus tout c’est de retrouver ce commerçant un peu spécial chaque matin alors qu’il avait parié dès le début qu’on ne le laisserait pas «exercer» très longtemps. «Où sont les services d’hygiène ?!», conclut Malik. Notons que la consommation de certains produits alimentaires, les laitages en premier lieu et au même titre que les viandes et œufs, ainsi que quelques produits en conserve et ceux exposés au soleil par certains marchands et épiciers ainsi que sur le marché parallèle sont les premiers coupables des intoxications.

    Hayet, maman d’un petit garçon d’une année, nous raconte : «J’étais enceinte de 8 mois. Mon frère qui me rendait visite a apporté une bouteille de jus de fruit. En l’ouvrant je n’ai pas eu le reflexe d’en flairer le contenu, étant donné que l’inscription qui figurait sur le bouchon n’indiquait que la mise en bouteille, la date de péremption figure rarement sur les bouteilles. J’en ai avalé un demi-verre, avant de me rendre compte du goût bizarre de la boisson et de son odeur. Ça sentait la chaussette pourrie et le liquide était d’une acidité insupportable. J’ai pris peur. Ma mère a tout fait pour me rassurer. En vain. Elle m’a conseillée de me faire vomir. Ce que j’ai fait sans tarder. Je ne sais si c’est cela qui m’a évité le pire, mais je n’ai souffert de rien. C’est lors de ma visite chez mon gynécologue, quelques jours après, que j’ai eu le plus peur. Il m’a expliqué que j’y ai échappé bel. Et que les intoxications alimentaires chez les femmes enceintes ne sont pas à prendre à la légère. Une fois contaminée, des risques d’infection généralisée et de méningite étaient à craindre!».

    De cette mésaventure, Hayet, par-dessus la frousse qu’elle a infligée à notre interlocutrice, a surtout retenu l’attitude du commerçant qui a vendu ce «poison» à son frère.

    En lui rapportant la bouteille, le lendemain, espérant attirer assez son attention pour retirer le lot dont elle fait partie de ses étals et en parler, à son tour, à son fournisseur, le commerçant n’a pas montré le moindre signe d’inquiétude. «Vous êtes la seule à réclamer. Ce doit être la seule bouteille périmée», était son seul commentaire avant de reprendre à servir ses clients. «Il croyait que je voulais me faire rembourser, il a préféré ignorer ma plainte !», conclut Hayet déçue de l’attitude du commerçant qui prend le risque de vendre un produit dangereux et peut être fatal, notamment pour un enfant ou une personne âgée.

    En effet, même si elles sont généralement sans gravité, les intoxications alimentaires peuvent se révéler dangereuses lorsqu'elles touchent les nourrissons, les enfants en bas âge et les personnes âgées. Ces derniers qui se déshydratent plus rapidement que les autres et dont les moyens de défense ne sont pas aussi importants risquent d’y passer dans certains cas. Le mieux est de consulter dès l’apparition des premiers symptômes. Seulement il y a mieux encore ! Les adages le confirment ; «il vaut mieux prévenir que guérir». En attendant des actions concrètes des autorités concernées et l’éveil des consciences dont la sieste semble sans fin, la solution serait, donc, la prévention et la vigilance.

  • #2
    Des associations pour défendre le consommateur

    L’information et la sensibilisation des citoyens sur les dangers que peuvent entrainer leur imprudence est le rôle de tout un chacun, notamment des associations de défense du consommateur. Ces derniers doivent être des acteurs actifs sur le terrain de manière à tendre à changer l’ordre des choses. «Consommons sain», l’Association Protection et Orientation du Consommateur de la Wilaya , l’APOC et elles sont nombreuses à se tracer l’objectif de mettre fin à l’anarchie qui sévit dans la ville des Genêts et porter la lourde charge de renverser la situation dans la wilaya noyée, notamment ces dernières années, dans une situation de décadence et de pourrissement incomparables, et rarement vus ailleurs. La charge est lourde et la tâche peu aisée. Sont-elles capables de faire face à autant d’anomalies ? Régler le problème de l’insalubrité publique avant toute autre chose ? «Convaincre» les commerçants et autres restaurateurs de respecter les moindres règles d’hygiène ? Pourraient-elles y arriver qu’avec des paroles. Si les contrôles et autres sanctions ne découragent pas ces monstres prêts à jouer avec la vie des autres pour quelques sous de plus dans la caisse, de quelle manière parviendrait une association à faire disparaitre ces pratiques ?

    Il faut dire que même si les contrôles des services d’hygiène sont réguliers, les arrêtés de fermeture ne pleuvent pas sur les commerçants ! Des mises en demeure sont souvent la limite des actions des services d’hygiène. Si ces mesures ne parviennent pas à décourager les commerçants véreux pourquoi ne pas tenter d’autres sanctions plus répressives ? C’est dans ce sens que doivent s’orienter les efforts des associations de défense du consommateur. S’il faut créer une structure dans ce sens, il faut que les acteurs sur le terrain concentrent leurs actions et fassent de la pression sur les pouvoirs publics pour aider cette structure à voir le jour.

    On avait parlé de la police d’hygiène et de son indispensabilité. Où en est le projet de création du laboratoire communal d’analyse des prélèvements d’aliments ? Une enveloppe budgétaire de 300 000 DA a été dégagée pour aménager l’ancienne crèche communale et la transformer en laboratoire. Cela date de plus de trois ans. Que font les associations pour avancer les travaux, si le projet a déjà été entamé d’ailleurs ? Sinon, où est passé l’argent qui y a été alloué ? Actuellement, les échantillons sont traités au niveau du laboratoire du CHU de la wilaya. Ce dernier gère les échantillons de 67 communes. Nous imaginons déjà le temps que peuvent prendre les analyses et les résultats. Le temps de faire quelques victimes. Le chantier est grand et la besogne pas trop facile à accomplir. Toutes nos tentatives de toucher quelques uns des acteurs de défense des consommateurs de la wilaya, pour savoir leur plan d’action pour l’année 2009, ont été vaines. Ils sont certainement occupés à traquer les véreux ! En attendant qu’ils y parviennent, le citoyen ne doit compter que sur la vigilance pour ne pas connaître les intoxications alimentaires.

    Quand la solution réside dans la prévention

    On dit «qu’un un homme prévenu en vaut deux» et si l'un des deux tombe malade l'autre est là pour le soigner. Pour que nul ne soit malade, il est nécessaire de prendre quelques mesures et d’adopter quelques reflexes simples chez soi et à l’extérieur. Quelques gestes du quotidien pourraient éviter le pire au consommateur. En faisant ses courses, l’idéal est de faire attention aux étiquettes et aux dates de péremption. L’état de l’emballage compte également. Mais avant tout cela il faut prendre la peine de s’approvisionner dans une grande surface de préférence, telles les superettes, généralement tellement fréquentées qu’ils s’approvisionnent à leur tour systématiquement. Le consommateur est, donc, certain que la marchandise est fraiche. Ne jamais s’arrêter aux marchands à plein trottoir même si leurs prix sont alléchants.

    Comme la prévention nécessite des mesures à tous les stades de la chaîne alimentaire, depuis la production jusqu'à la transformation, la fabrication et la préparation des aliments, il faut opter pour des marques connues et qui marchent bien. Diverses précautions sont à prendre également, chez soi dans sa propre cuisine, pour éviter toute contamination des aliments et donc assurer leur salubrité. Il est indispensable de faire le nécessaire pour respecter la chaîne de froid des aliments après leur achat. La réfrigération rapide des aliments est la seule solution. Il est, donc, conseillé de faire ses courses à proximité de son habitation. Dans le cas échéant, opter pour l’approvisionnement en fin d’après-midi pour éviter les grandes chaleurs qui peuvent détériorer les aliments. Les surgelés sont particulièrement sensibles au même titre que les viandes fraiches ou congelées. Les poissons sont également des aliments sensibles. Ne jamais les acheter en dehors du marché, les marchands ambulants sont à oublier, donc. Il est inutile de dire qu’il est complètement interdit d’acheter du poisson au-delà de 9 heures.

    En cuisine, les aliments doivent être cuits aux températures indiquées sur l’emballage, les steaks saignants peuvent attendre l’hiver ! Il ne faut pas incriminer que les aliments et la véracité des commerçants quand on évoque les intoxications alimentaires. L’hygiène et la propreté jouent un rôle très important dans la prévention. La propreté de la vaisselle, du réfrigérateur et des mains sont les premières règles à respecter. Javelliser partout. Le frigo doit être nettoyé et lavé au moins une fois par semaine. Les planches à découper et les cuillères en bois sont à bannir des ustensiles de cuisine. Ce sont de véritables nids à bactéries. Les matériaux en plastique sont plus conseillés.

    Les aliments doivent être lavés, notamment les légumes et fruits avant de les mettre au frigo. Il faut aussi laver les bouteilles de jus et autres boissons et conserve avant de les stocker. Il est recommandé aussi faire attention et contrôler la qualité de l’eau. Mieux, javelliser l’eau du robinet pour parer la pollution de l’eau que l’on consomme. On ne peut pas se permettre de l’eau minérale pour une famille nombreuse. La qualité de l’eau qu’on utilise pour laver les aliments est, donc, importante. Les insecticides et pesticides peuvent faire des dégâts dans l’organisme du consommateur, notamment des bébés et des personnes âgées. Jeter toutes les boites de conserves bombées. C’est le signe d’une détérioration sûre. Il ne faut pas se fier aux dates de péremption des aliments et les consommer malgré des signes apparents de détériorations. Nombreux sont les consommateurs qui ont remarqué des moisissures dans les fromages blancs nature d’une marque de produits laitiers locale, en dépit de la date de péremption qui indiquait que le produit est fraichement sorti des usines. Le coupable doit être le distributeur qui n’a pas su respecter la chaîne de froid.

    La mésaventure de Hayet avec la bouteille de jus nous encouragera aussi à ne prendre en considération les dates de péremptions qu’à l’achat du produit et prendre d’autres mesures à leur consommation. Il faut apprendre à flairer les produits et à les goûter avant de les consommer.

    Au moindre doute, jeter et surtout signaler au commerçant chez lequel nous l’avons acheté pour qu’il prenne des mesures à son tour, tel le retrait du lot des étals de son magasin et le signalement de l’anomalie au producteur. Il est également conseillé de faire part de tout incident de ce genre aux associations de défense du consommateur. Ces dernières doivent attirer l’attention de la population sur le risque qu’ils encourent en consommant le produit, notamment à travers les médias et attirer l’attention des autorités concernées sur ce genre de défaillances.

    Revenons à nos cuisines. Pour éviter toute contamination, le consommateur doit penser à séparer les aliments quand il s’apprête à les conserver. Il évite, ainsi, ce qu’on appelle la contamination croisée et la prolifération des germes.

    Commentaire


    • #3
      Symptômes et premiers secours

      Comme les symptômes de l’intoxication bactérienne ne surviennent généralement que douze heures après la belle rencontre avec le germe, il est indispensable de penser à l’intoxication dès le début des symptômes et consulter le médecin très vite. Ces derniers qui dépendent du degré de contamination, se traduisent souvent par un malaise général, des nausées puis des vomissements, souvent des douleurs abdominales et des diarrhées. La fièvre est généralement au rendez-vous.

      Chez les enfants les pics de fièvres peuvent atteindre 40° et plus. Les symptômes peuvent prendre jusqu’à 48 heures pour faire leur apparition si l’intoxication est d’origine virale ou chimique.

      Il faut, donc, être vigilant, notamment avec les enfants et les personnes âgées. Dans ce premier cas et lorsque les symptômes n’augurent pas le pire, les premiers secours consistent à réhydrater. L’eau à volonté est conseillée. Le bouillon de légumes salé ou des boissons sucrées sont également recommandés. Toute alimentation solide doit être bannie de la table. Dans tous les cas, il faut obligatoirement consulter un médecin.

      Avant de conclure, retenir une chose : La santé publique est l’affaire de tous, il faut tout simplement savoir dénoncer !

      Par la Dépêche de Kabylie

      Commentaire

      Chargement...
      X