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L’Irak d’aujourd’hui risque-t-il de disparaître ?

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  • L’Irak d’aujourd’hui risque-t-il de disparaître ?

    Guerre interconfessionnelle et interethnique en Irak, l’ancienne Babylone

    Un camion bourré d’une tonne d’explosifs, conduit par un kamikaze, a explosé samedi dernier à Taza, un quartier de la région de Kirkouk (nord-est de l’Irak), causant la mort d’au moins 73 personnes et en blessant plus de 200 autres. Les victimes sont toutes civiles, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants. L’attentat a été perpétré au cœur d’un quartier peuplé par des Turcomans chiites, une minorité irakienne qui vit majoritairement à Baghdad et à Erbil, ville annexée au territoire du Kurdistan irakien depuis l’invasion américaine de l’Irak en 2003.

    Les Turcomans se disent victimes d’un nettoyage ethnique de la part des trois principales communautés : sunnite, chiite et kurde.

    Mais les civils turcomans ne sont pas les seuls à périr sous les bombes déposées par des kamikazes issus de ces trois communautés se partageant un même espace géographique qui s’appelle l’Irak. Les attentats qui sont régulièrement commis en Irak, depuis maintenant six ans, illustrent l’ampleur de la guerre intercommunautaire et interconfessionnelle dans l’ancienne babylone.

    Depuis deux ans, la situation s’est aggravée davantage. La série d’attentats les plus meurtriers a commencé le 23 janvier 2008. L’explosion d’un immeuble piégé à Mossoul, dans le Nord où évolue une majorité kurde sunnite, a fait 60 morts et 280 blessés. Un mois plus tard, 48 pèlerins chiites périssent dans un attentat alors qu’ils se rendaient à la ville sainte chiite de Kerbala, au sud de Baghdad. Le 17 mars de la même année et dans la même ville de Kerbala, une kamikaze tue au moins 52 personnes.

    Le 15 avril, les chiites répondent à ce massacre par un attentat à la voiture piégée, commis à Baqouba, au nord-est de Baghdad, tuant 40 personnes. Le 24 août, un kamikaze tue au moins 30 personnes, policiers et miliciens anti-al Qaïda dans le district d’Abou Ghraib (25 km à l’ouest de Baghdad).

    Quelques mois plus tard, le 10 novembre exactement, un double attentat à la bombe sur un marché sunnite d’Azamiyah à Baghdad cause plus de 30 morts. L’année 2008 s’est achevée avec 55 personnes tuées et 95 autres blessées dans un attentat suicide dans un restaurant près de Kirkouk, une région du nord de l’Irak où vit une majorité de Kurdes sunnites et yazidites.

    L’année 2009 a été inaugurée par un attentat suicide devant un mausolée de Baghdad où sont tués 35 pèlerins chiites, sans oublier les 65 blessés qui ont été enregistrés par les autorités irakiennes. Le 13 février, les pèlerins chiites seront de nouveau la cible d’une femme kamikaze qui tuera 35 personnes, dont une majorité de femmes et d’enfants, se rendant à pied à la ville sainte de Kerbala. Le 23 mars, la ville de Jalaoula (130 km au nord-est de Baghdad) sera à son tour secouée par un attentat suicide lors d’une cérémonie de condoléances dans une famille kurde. Bilan de l’attaque : au moins 25 morts et une cinquantaine de blessés.

    La communauté chiite de Baqouba sera un mois plus tard la cible de trois attentats suicides quasi simultanés. Au moins 56 personnes décédées, parmi elles 52 pèlerins iraniens.

    Le lendemain même, des pèlerins chiites seront de nouveau pris pour cible près de leur mausolée de Kazimiyah à Baghdad. Un double attentat suicide allait causer au moins 65 morts, dont 20 pèlerins iraniens. La série noire des attaques suicides contre les chiites ne s’est pas arrêtée là puisque, le 29 avril dernier, l’explosion de trois voitures piégées au cœur de trois marchés de Sadr City, bastion du chef radical chiite Moqtada Sadr à Baghdad, ont fait 51 morts et des centaines de blessés.

    Le 20 mai dernier, au moins 40 civils ont péri et 83 blessés dans un attentat à la voiture piégée dans le quartier majoritairement chiite de Chola (nord-ouest de Baghdad). Samedi dernier, c’était au tour des civils turcomans de payer le prix de cette guerre intercommunautaire et interconfessionnelle, avec 72 personnes tuées et plus de 200 autres blessées dans un attentat au camion piégé à Taza, petite localité située à 30 km de Kirkouk dans le nord de l’Irak.

    Entre un nettoyage ethnique et un Irak fédéral, où est le lien ?


    Entre la multiplication de ce genre d’attentats suicides et le retrait définitif des forces étrangères, principalement américaines, il existerait, selon de nombreux observateurs, un lien très étroit. Les différentes communautés ethniques vivant en Irak ne semblent plus disposées à former un ensemble cohérent conjugué par une seule appellation : le peuple irakien. Nous sommes en fait loin de cet Irak qui était un exemple de tolérance religieuse et culturelle, l’eldorado des savants européens, arabes et asiatiques qui avaient fait de lui l’une des plus grandes civilisations du monde durant les siècles précédents. De nombreux analystes et spécialistes de l’invasion américaine estiment que la multiplication des attentats suicides qui porte en eux le cachet de ce conflit interethnique appuie l’idée d’un Irak fédéral que se partageraient les chiites (vivant en leur majorité dans le sud-ouest du pays à la frontière avec l’Iran), les Kurdes au Nord à la frontière avec l’Iran, la Turquie et la Syrie, et, enfin, les sunnites au centre du pays.

    L’idée de la fédération du Kurdistan irakien a déjà fait son chemin avec le début de l’exportation du pétrole de cette région sous la responsabilité des «autorités» locales kurdes quand bien même elle resterait sous la tutelle directe du pouvoir central du régime d’Al Maliki. Mais d’autres estiment que ce conflit conduirait l’Irak sur une voie qui serait dangereuse car il remet en cause son unité nationale.

    L’Irak en tant que pays risque en fait le démembrement total, alerte-t-on. La thèse de sa disparition définitive et de la création de trois nouveaux Etats indépendants est invoquée par les spécialistes de moyen-Orient.

    Ces derniers justifient leurs dires par le projet de création d’un ensemble régional du Grand Moyen-Orient (GMO) que les Etats-Unis défendent depuis quelque temps. Les Américains encourageraient la disparition de l’Irak et sa transformation en trois petits Etats de la taille du Liban et de la Syrie, ce qui assurerait une hégémonie de l’Etat israélien dans la zone. L’Etat hébreu a toujours craint pour sa sécurité à l’époque où Saddam Hussein était encore l’homme fort de l’Irak. La guerre interethnique serait donc le meilleur moyen d’atteindre cet objectif et le GMO prendrait ainsi naissance en Irak si l’on se fie à ces analyses des experts de la géopolitique et des relations internationales.

    Mais on sait tous que la création d’un Etat chiite renforcerait un Iran déjà encombrant et dérangeant dans cette contrée du monde avec ses intentions de s’ériger en une force militaire et nucléaire. Autrement dit, ce qui est appelé nettoyage ethnique, guerre interconfessionnelle et intercommunautaire, Etat irakien fédéral, ne répondrait-il pas au seul but des Américains et de leurs alliés occidentaux de faire main basse sur les richesse naturelles du pays dans un climat de guerre entre des Irakiens vivant sur un même sol et sous un même ciel ?

    La logique du diviser pour régner serait la thèse la plus juste, connaissant le penchant des Etats-Unis à brader les ressources naturelles des pays pauvres, soit en encourageant les dictature locales comme elle l’a fait en Amérique du Sud, en finançant et armant les rébellions en Afrique ou en maintenant les foyers de tension comme c’est le cas en Asie du Sud, commentent d’autres analystes. En parallèle, des millions de vies humaines sont sacrifiées sous le prétexte de la défense des droits de l’Homme et de la démocratie.

    Par Lyes Menacer, la Tribune

  • #2
    Reponse..

    Non aucune chance que l'Irak disparaisse

    Commentaire


    • #3
      l'irak comme bon nombre d'états au proche-orient sont artificiels, c'est les fameux accords Sykes-Picot (fondamental) qui a vu les puissances européennes se partager le gateau d'un coup de crayon (imperialisme)...
      avant l'irak, la jordanie ou l'arabie saoudite, il y avait un empire musulman, celui des Osmanli (Ottomans) !!

      jamais eu d'unité à part pendant les grands empires, le baas a au moins essayé de souder sa population et faire de l'irak un état nation.
      reconnaissons lui la tentative au moins...

      Commentaire

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