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Les premiers européens cannibales?

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  • Les premiers européens cannibales?

    Des restes fossilisés attribués aux premiers Européens découverts sur le gisement d'Atapuerca en Espagne ont révélé que ces hommes préhistoriques étaient des cannibales qui appréciaient la chair d'enfant et d'adolescent. «Nous savons qu'ils pratiquaient le cannibalisme», affirme à l'AFP José Maria Bermudez de Castro, l'un des codirecteurs du projet Atapuerca, un des gisements les plus importants d'Europe, inscrit en 2000 au Patrimoine mondial de l'Unesco.

    L'étude des restes a aussi révélé qu'ils se livraient à l'anthropophagie pour s'alimenter et non par rituel, qu'ils mangeaient leurs rivaux après les avoir tués, principalement leurs enfants et adolescents. «C'est le premier cas de cannibalisme bien documenté de l'histoire de l'humanité, ce qui ne veut pas dire que c'est le plus ancien», souligne-t-il, étayant de premières informations déjà diffusées à ce sujet.

    Des restes découverts sur le gisement dit de Gran Dolina sont apparus éparpillés, cassés, fragmentés, mélangés à des restes d'autres animaux comme des chevaux, des cerfs, des rhinocéros, tout type d'animaux produits de la chasse et consommés par l'être humain, selon M. Bermudez de Castro. «Ces fossiles avaient aussi comme les animaux des marques de couteau en pierre, de dépeçage, réunissant tous les éléments caractéristiques d'une accumulation d'os utilisés par les êtres humains, a-t-il expliqué. Cela nous donne une idée de cannibalisme de type gastronomique, et non rituel, car ils n'avaient pas la capacité symbolique qu'a l'être humain d'aujourd'hui.»

    Longue migration


    Les restes fossilisés, trouvés à partir de 1994 à Gran Dolina, correspondent probablement aux premiers êtres humains qui se sont développés en Europe, baptisés Homo antecessor. Ce dernier, qui a vécu avant l'homme de Néandertal et l'Homo sapiens, s'est installé il y a environ 800 000 ans dans les grottes d'Atapuerca probablement après une longue migration depuis l'Afrique et via le Proche-Orient, le nord de l'Italie puis la France.

    Il n'a pas choisi par hasard cet espace de 13 km² situé dans une zone «privilégiée» du nord de la péninsule Ibérique, à la confluence de deux rivières, avec un climat agréable et riche en faune et en flore. Il y bénéficiait d'eau et de nourriture en abondance, pouvait chasser des sangliers, des chevaux, des cerfs. «Ils tuaient leurs rivaux et profitaient de la viande», explique M. Bermudez de Castro, après l'analyse des restes de onze victimes apparentes. Nous avons par ailleurs découvert deux niveaux comportant des restes cannibalisés, ce qui veut dire qu'il ne s'agit pas d'un cannibalisme ponctuel, mais continu dans le temps. Un autre aspect intéressant, mais que nous n'expliquons pas encore très bien, est que la majorité des onze individus identifiés comme victimes sont des enfants ou adolescents. Nous pensons qu'il y a aussi deux jeunes adultes dont une femme, ce qui signifie qu'ils tuaient la base de la pyramide démographique du groupe.»

    Atapuerca, situé aux confins de l'Eurasie, a permis à l'Homo antecessor de développer un patrimoine génétique isolé, avec des traits caractéristiques, à la fois archaïques et modernes. En plus de la chasse, il pratiquait la cueillette, fabriquait des outils. Le paysage était alors caractérisé par des zones de forêt, de chênes, de châtaigniers, de genévriers, avec des prairies, accueillant notamment des ours, des lynx, des panthères, des renards et des hyènes.

    Par le figaro
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